(Je ne suis même pas étonnée de lire que plusieurs personnes ont eu le même ressenti que moi vis-à-vis des syndicats !)
Artefact.;931258 a dit :
Après le soucis c'est que les gens s'intéressent à eux principalement lors des luttes étudiantes, pendant les AG / blocages / manifs et que ce qui se passe à ce moment là n'est pas forcément très représentatif des actions et idées défendues par ces syndicats. D'ailleurs la plupart des imbéciles que j'ai croisé en AG n'étaient pas syndiqués, ceux qui cassent et/ou volent des trucs sont généralement des autonomes qui n'ont rien à voir avec les syndicats mais qui sont tolérés pour dynamiser les mouvements étudiants, et ainsi de suite. Individuellement j'ai rencontré des gens très bien, compétents, et leur rôle est essentiel.
Je ne prendrais pas le "problème" dans ce sens là
!
Les syndicats étudiants, je n'en avais jamais entendu parler avant les grosses manifestations. Et ils ne sont jamais venus à moi dans d'autres contextes.
J'ai eu la sensation qu'à leurs yeux, j'étais "un étudiant un peu imbécile de plus qui ne semblait pas engagé politiquement, que c'était mal, et qu'en tant qu'étudiant imbécile qui n'avait pas d'opinion politique, ou plutôt qui avait de mauvaises idées politiques, je devais vite être pris en charge". Je me suis sentie rabaissée et humiliée. J'avais l'impression de ne pas avoir le droit à des opinions qui m'étaient propres, et je sentais que les syndicats étudiants exerçaient une pression sur moi afin que je converge dans leur sens (et que je ferme ma gueule). Je devenais un instrument qui facilitait la diffusion de leur "idéologie". Que ce soit dans un clan ou dans un autre. Je n'étais plus une personne avec ses interrogations, ses doutes, ses convictions. J'étais un teu-bê de plus qu'il fallait utiliser pour avoir le pouvoir sur. C'est vraiment le fait d'avoir été instrumentalisée, et donc de ne pas avoir existé en tant que sujet, qui m'a fait quasi-détester les syndicats étudiants. De plus, je me suis sentie agressée lors des assemblées générales et des processus de votes (qui étaient, soit dit en passant, des gags géants).
Une fois les manifestations terminées, je n'entendais plus parler d'eux. J'ai bien eu quelques tracts de l'UNEF glissés sous ma porte au cours de l'année, mais rien de très explicite. J'en ai conclu que pour eux, je n'avais une utilité que lors des mouvements sociaux, histoire qu'ils aient une voix de plus en leur faveur. J'ai vécu les choses de cette façon : ces personnes ne sont pas là pour m'aider mais pour [m']imposer leurs idées, créer des confrontations en montant les gens les uns contre les autres, comme s'il n'existait qu'une Vérité, comme si il y avait les bons versus les méchants. Je n'aime pas la violence gratuite et les élans séparatistes.
Enfin, je suis bien contente d'avoir changé d'université. A première vue les choses se passent différemment dans mon nouveau bahut (: Néanmoins, je ne crie pas victoire...
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Pour revenir au sujet, en effet, je pense que les syndicats étudiants devraient se manifester dans d'autres cadres que les manifestations ou les grèves, afin de donner d'eux une image plus positive, conciliante, et ouverte au dialogue.