Après avoir parcouru le sujet, et surtout le débat en cours je livre ma première réaction à chaud :
Else Montgomery : Je vais te demander un effort d'imagination.
Imagine, tu es avec quelqu'un. Ca fait quelques temps, vous êtes bien ensemble, vous vous aimez tout simplement, et comme la plupart des couples arrive le moment où toi et ta moitié parlez bébé. Après en avoir discuté, avoir gagatisé devant des toutes petites chaussettes et des berceaux anciens, vous sentez que ça y est, c'est le moment. Tu veux un bébé, ta moitié aussi. Et vous le voulez ensemble.
Maintenant imagine toi qu'on te refuse ce droit. Pourquoi ? Parce que la société estime avoir un droit de regard sur ta vie privée, parce que ce qui est du domaine de ta sphère intime est perçue par des étrangers comme un "problème", voire une "anormalité". Parce que la personne que tu aimes au point de vouloir un enfant avec elle, cette personne est une autre femme.
Tu parles du droit de l'enfant, du fait qu'il serait "peut être potentiellement éventuellement" traumatisé par le fait d'être élevé par ses deux mamans ou ses deux papas. Moi je te parle d'amour, de faire un bébé et de prendre tous les risques pour lui ou elle. Je te parle de l'accompagner, de ne pas se cacher les difficultés à venir mais des les envisager sereinement. Je te parle de deux personnes qui savent pertinamment à quel point il est "absolument" difficile de se révéler différent, de l'assumer, de vivre quand une partie de l'humanité te hais parce que tu as commis l'erreur d'exister. Ces personnes savent ce que c'est l'exclusion, parce qu'aucun homo n'a eu la chance de ne jamais rencontrer l'homophobie.
Ces personnes savent intimement comment être libre, comment être fier.
Je ne nie pas que certains parents homo seront de mauvais parents. Tout comme les parents hétéros. Mais c'est un fait, personne n'est parfait. Penser au bien de l'enfant comme tu dis le faire c'est très noble, mais sache que ces couples qui espèrent avoir un bébé, ces homosexuel(lle)s ne pensent qu'à ça, au bien de leur futur bébé. Comme tous les futurs parents normalement constitués.
Je suis lesbienne, et je peux te jurer que mon enfant, quand il viendra, sera aimé, protégé, que le monde lui sera expliqué avec douceur, que je passerais des heures dans le bureau des profs avec ma compagne pour que des inconnus mettent leurs nez dans ma sphère intime. Je le ferais avec joie et fierté parce que mon enfant, mon bébé, a le droit d'exister et de grandir dans les meilleurs conditions possibles. Quoi qu'il m'en coute ce sera fait.
Pour mon enfant, et avec sa deuxième maman.
Je reviendrais surement éditer plus tard pour livrer des arguments un peu plus construits, mais quelqu'un disait plus haut imaginer la réaction des homo qui tomberaient sur ce sujet. Voilà ma réaction.