Mais du coup ça sert à rien d'en donner aux bébés si c'est juste un placebo, non ? Pourtant j'ai l'impression que l'homéopathie est TRES répandue pour les bébés.
Je pense que ça dépend de quoi on parle quand on dit "soigner des maladies": de quelles maladies bénignes parlent-on? Quand on parle par exemple du fait qu'il faut "prendre un traitement homéopathique sur le long court", dans le cas de maladies bénignes, combien de jours ces maladies durent-elles en moyenne? (dans le cadre d'une bonne hygiène de vie, d'une mise au repos et d'une surveillance attentive).
Le placebo est efficace dans plein de cas justement car il y a souvent un "autour" avec: attention portée au malade, repos, etc (le post d'
@Eli-Ohana détaille bien ce "autour" si important, à la différence que pour moi, oui, vu la composition des granules homéopathiques, ainsi que les études, on ne peut pas dire que ces granules seules ne sont pas du placebo).
Je pense que ce n'est pas forcément uniquement dans le sens praticien homéopathe envers ses patients mais aussi parents (qui sortent les granules) envers leurs enfants, en ce sens que ça me rappelle une anecdote perso: dans ma famille, quand j'avais "la crève" (vous savez, cette maladie chiante mais pas grave qui signifie tout et n'importe quoi, de la rhinopharyngite à l'angine en passant par la bronchiolite
), c'était "bah faut attendre que ça passe", avec comme consigne repos et parfois de l'automédication, non pas pour "guérir" mais pour traiter certains symptômes (du sirop pour atténuer les grattouillis dans la gorge par exemple), on allait voir le médecin que vraiment si ça empirait beaucoup (parce que bon, pourquoi payer une consultation pour des maladies qui passent toutes seules au bout de plusieurs jours
).
Puis j'ai eu une belle-mère qui dégainait les granules homéopathiques "pour te guérir" / "pour te soigner" au moindre "raaaah je crois que je viens de choper la crève" et, n'empèche, je crois que ça compte ce genre d'attitude (le "je te donne quelque chose pour être guéri" vs "bah ça va passeeeeeer, prend ton mal en patience, tiens, une boîte de kleenex").
Bon en pratique je ne voyais pas trop de différence avec le "rien" habituel dans ma famille, mais cet absence d'effet placebo s'explique peut-être parce que ma belle-mère se comportait, en dehors de ça, comme une grosse connasse envers moi (je trouve pas d'autre mot
) et que donc tout ce côté "à l'écoute" il se manifestait au final assez peu, malgré les apparences
Tout ça pour dire que j'ai l'impression qu'en fait on dénigre souvent l'effet placebo, qu'on lui dénie d'avoir des effets positifs, car son fonctionnement est associé à quelque chose de négatif: l'impression d'avoir été dupé, trompé.
Alors que certains "médicaments" qui relèvent clairement de la croyance sont eux aussi complètement basés sur l'effet placebo (enfin pas forcément dans la tête de leurs créateurs mais dans les faits c'est ça) mais je pense que comme ils sont emballés sous des atours "positifs", c'est à dire une médecine vu comme "naturelle"
donc vue comme efficace et non dangereuse (en ces temps de scandales pharmaceutiques), hors de l'idée de lobbies (qui posent effectivement problème), qui ne renvoie pas à des pratiques déshumanisantes / "comptables" de praticiens allopathiques (qui n'écoutent pas ou peu, qui se postent souvent en "savants", etc), parfois même sous des atours "poétiques" (j'ai découvert récemment l'existence des
fleurs de Bach et de leur principe, je
de la mignonnerie de ce placebo
), c'est tout de même je pense plus "valorisant" (je ne sais pas comment dire) pour le patient, vu l'image qu'on a en général de l'effet placebo (et bien bon si on sait que c'est du placebo, forcément, ça marche moins
)