@Claire02
Dans ce cas précis, d'objectification, j'aurais proposé un "ça t'intéresse les jupes? Je connais des boutiques qui t'iraient très bien" parce que ce genre de type est souvent porté sur la virilité et j'en passe et des meilleurs.
Après de manière générale, ça dépend vraiment des circonstances, du fait que je sois seule ou pas, de l'agressivité de la personne ou pas.
J'avais mis ça en Veille Sexisme mais c'est assez approprié ici.
"Hier aux courses : je cherche une sauce soja, deux mecs me regardent avec insistance en souriant, j'avais déjà vu qu'ils s'étaient retournés sur moi 2 minutes avant. L'un se rapproche et me fait un signe de révérence-laisser passer en direction du dit produit.
Je relève un sourcil et me sens "autorisée" à prendre ce que je veux.
Je sens que ça va être pour ma pomme.
Il entame alors la conversation.
"On peut discuter ?"
"Non, je suis en train de faire mes courses, et j'ai juste envie de rentrer chez moi".
"d'accord mais juste comme ça, pour faire connaissance"
"ça ne m'intéresse toujours pas."
"ah, t'es mariée? "
"non, je suis une femme libre, ça n'a rien à voir... " (je voulais pas parler de célibat mais d'émancipation...)
Je me désoriente parce qu'il m'agace sérieusement à me faire comprendre à quel point ma place est réduite en société en tant que femme/femme mariée.
Je ne le regarde pas et continue de chercher. Ce qu'il interprète.
"ah.. mais tu as peur ?"
Je m'arrête directement, je relève le bout du nez et je m'adresse à haute voix.
"Non, je n'ai pas peur. Je n'ai juste pas envie, je te l'ai signifié plusieurs fois.
Imagine qu'un inconnu t'arrête en pleine activité pour te proposer de danser. Ça t'arrive d'aimer danser, mais là, non, vraiment t'es pas d'humeur, indépendamment du type d'en face. Tu dis "Non" très clairement. Là le mec insiste. Mais en deux minutes t'as pas changé d'avis, alors tu répètes non. Mais là le mec tient grave à sa danse. Bah tu t'énerves. Car peu importe ses raisons à lui, toi, tu n'as pas envie et tu aimes que l'on respecte ton choix.
Je suis une femme adulte, je sais ce dont j'ai envie ou non, et je n'aime pas qu'on ne le respecte pas."
Je le vois dodeliner de la tête, assez d'accord avec ce que je dis.
"d'accord mais je voulais pas t'embêter, on aurait même pu devenir amis, je ne te propose pas de danser, juste de discuter" (pourquoi tu me demandes si je suis mariée alors...)
"tu ne voulais pas mais tu le fais. Et là tu franchis la ligne du gros lourd tu comprends ? C'était pas méchant de m'aborder, mais ce qui devient emmerdant c'est que tu ne me lâches pas.
Imaginons que tu m'abordes. Je te dis que je n'ai pas envie, je t'explique même pourquoi.
Tu me dis "ok", et tu me souhaites une bonne journée en partant. Et voilà, on est bien là . Tu comprends ?
Mec qui me regarde très sérieusement, réfléchit, lumière dans les yeux.
"ah j'ai compris, j'ai été chiant. Désolé, bonne journée !"
"merci, à vous aussi !" (à lui et à son pote gêné depuis que j'ai commencé à répondre sérieusement et qui lui disait "mais viens tu vois bien qu'elle veut pas" ce à quoi l'autre avait répondu "mais non, pourquoi elle ne voudrait pas? ").
Bah oui après tout, je ne te connais pas encore mais tu es déjà le soleil de mon monde, peu importe que ça fasse 5 heures que je marche déjà (pas que les courses hein) et que j'allais juste chercher un pot de soja oublié, ce qui ne devait me prendre que 30 secondes avant de pouvoir partir sereinement.
La fin fut quand même sympathique parce que somme toute il a respecté la distance d'intimité, il n'est pas devenu agressif ou ne m'a pas suivie et surtout il m'a laissé parler sans chercher à m'arrêter ou harceler en retour. Et le "bonne journée" commun avec un sourire entendu des deux côtés était une petite victoire."