Réflexion du jour: l'un des autres dommages collatéraux du harcèlement de rue est de nous rendre paranoiaques et de nous gâcher la vie... J'ai été embêtée par un vieux monsieur l'autre jour, au début je me dis que c'est juste une personne seule qui voit une autre personne attendant un bus qui ne passe pas souvent et veut parler un peu ( je suis sensible à ça, j'ai vu à quel point mes grands mères pouvaient se sentir seules en dehors des visites quotidiennes de moi ou mes parents; et certaines personnes âgées ont bien moins de visites... Enfin), mais j'oubliais que c'est un mec et moi une fille, donc forcément rapidement il me propose de me conduire "pour faire mieux connaissance" et ne me lâche plus que quand mon bus arrive... Maintenant, dès que quelqu'un viendra me parler je me méfierai. Comme je suis méfiante quand j'entends des mecs lancer quelque chose depuis leur voiture, ou juste parler un peu fort. Un autre exemple, tout frais du jour: je prends le bus ( un autre bus); une vieille dame descend quand je monte, le bus est trop haut et le trottoire trop bas, le conducteur lui propose de l'aide, elle refuse, mais n'y arrive pas et tombe; moi et une autre passagère l'aidons à se relever ( le chauffeur ne peut pas, elle est dos et tête contre le battant de son siège, il ne peut pas se lever sans lui faire mal), le chauffeur prend son numéro pour l'appeler et s'assurer qu'elle va bien plus tard; avant que je descende, plusieurs arrêts plus loin, il me demande poliment mon nom et mon numéro au cas où il faudrait des témoins pour l'assurance; eh bien, mon premier réflexe a été de me méfier et de me demander si il n'utiliserait pas ces infos pour me harceler.