Petite enquête socio - homosexualité

[anna_ryder]

Je suis hétérosexuelle donc je n'ai pas connu de remarques déplacées sur mon orientation sexuelle. Comment réagissez vous face à des remarques alarmantes type "ce n'est pas naturel" ? Depuis la loi de 2013 sur le mariage pour tous, avez vous vu une évolution dans la vision qu'a la société sur l'homosexualité ? Pardon de poser tant de questions :/

 

[Tàri Alcarin]

Au contraire, tu as bien raison de poser toutes ces questions ^^

Avant le début des débats, je ne savais même pas que le mariage homosexuel était interdit. En fait, je ne m'étais jamais posé la question. Et puis ensuite, je me suis dit "eh ben, il était temps de combler ce retard !" je m'attendais à un consensus national, je ne voyais pas qui pouvait bien y trouver à redire. *soupir*

La loi de 2013 a mis l'homosexualité dans toutes les conversations. Des conversations de tous types : haineuses, bienveillantes, indignées, curieuses ...
C'est même au cours d'une de ces conversations que je me suis rendue compte de ma propre bisexualité ! Je me suis demandé pourquoi je me sentais autant blessée par les propos de la manif pour tous, et de fil en aiguille, j'en suis venue à interroger ma propre orientation sexuelle. Merci la manif pour tous !

Alors voilà, de ce que j'ai ressenti, il n'y a pas vraiment eu une évolution de la société avec la loi de 2013, mais il y a eu une radicalisation des opinions. Maintenant, je n'aurais plus honte à me présenter comme bisexuelle à un-e inconnu-e, même si je rechigne à contrarier ceux qui me connaissent déjà. Les inconnu-e-s, ils n'auront qu'à s'y faire.

 

[petiteaï]

Cela dépend de la personne, si je sens qu'elle est bornée qu'elle considère que c'est une opinion, comme le machisme HAHAHAHA!
Et bien je me tais et j'essaie de partir.
Si c'est un/une amie je me dis que à mon contacte elle changera petit à petit. Mais sincèrement, j'ai de plus en plus de mal à passer du temps avec des personnes qui ont des propos dénigrants à mon égard. Dans ces deux cas précis parce que ça attaque ce que je SUIS, pas ma manière d'agir. Quelque chose en moi que je n'ai pas choisis. Je suis végétarienne et j'ai un poil moins de mal avec ça, mais c'est pareil, ce n'est pas totalement un choix (et ça ne fait de mal à personne) alors...

 

[anna_ryder]

Merci pour toutes ces réponses

 

[Lunafey]

Perso ce qui m'a le plus empêché de faire mon coming-out (pansexuelle), c'est pas les insultes ou le mépris.
C'est le changement. Quand tu vois tes ami-es qui disent "ok c'est cool, tu fais ce que tu veux", et qui ensuite se tendent quand tu les enlace, qui ne veulent plus dormir avec toi, qui se disent "tu pense pas qu'elle est amoureuse de moi quand-même ?", ou alors qui te présentent toutes les non-hétéros qu'iels connaissent, qui te placent dans une catégorie "vous les [...]"

Moi c'est ça qui m'empêche de le dire aux autres, c'est ce changement d'attitude à mon égard.

 

[PousseMoussue]

@Octopouce : Mais tellement ! Genre quand t'es en soirée et qu'il y a une autre lesbienne/bi/pan/... et que vous vous retrouvez "fichées" et que juste parce que vous êtes dans la catégorie "vous les [...]" comme tu dis, vous devez ABSOLUMENT finir ensemble.
Sérieux, imaginez juste deux secondes qu'on fasse pareil avec les hétéros en mode : "Ben quoi ! Ielle est hétéro aussi, vous pouvez bien faire connaissance quoi !"
Nan mais juste nan quoi. A croire que parce que tu fais partie de la communauté LGBTQ+ t'es obligé/e de tomber sous le charme de toutes les personnes LGBTQ+ que tu croises

 

[Lunafey]

Et puis ça ressemble un peu à une manière de nous parquer... J'aime pas ça.

 

[PousseMoussue]

@Octopouce : C'est ça. Je me rappelle qu'une fois un pote (qui connaissait mon orientation sexuelle) m'a présenté une pote à lui en disant : "Je te présente machine, elle est bi' "
Ouais euh et sinon tu sais que la vie sexuelle des gens c'est quelque chose qui fait partie du privé aussi ?

Mais comme tu le dis ça fait vraiment "parquage". Ca me rappelle un peu l'épisode de South Park où Cartman essaie de caser toutes les personnes selon leurs origines (les hispaniques avec les hispaniques, les afro-américains avec les afro-américains...).

 

[anna_ryder]

Il y a une réelle souffrance que l'on vous fasse remarquer votre "différence" donc, est ce que ça a été dur pour vous de comprendre que vous étiez bi/lesbienne/pan ?

 

[anna_ryder]

Est ce que vous avez eu peur ? Je pense que les gens font des remarques déplacées etc parce que ils ne savent pas grand chose sur l'homosexualité justement. C'est pour ça que je pose toute ces questions, en plus de m'aider pour mon exposé, ça me permettra de ne blesser personne par mes propos ^^ pardon encore de vous demander tant de chose, mais je crois que comme la majorité des gens hetero, on croit tout savoir

 

[PousseMoussue]

@anna_ryder : Ben comme je l'ai dit perso j'ai pas eu de difficulté à m'assumer, venant d'une famille assez ouverte j'ai très rapidement compris que je faisais ce que je voulais de mon cul, et que ça ne regardait que moi, ce qui fait que je n'ai pas complexé outre mesure et je n'ai jamais fait en sorte de le cacher.
De plus je dirais que je l'ai toujours plus ou moins su, dans le sens où j'ai toujours trouvé le corps féminin plus agréable que le corps masculin (je n'ai toujours dessiné que des modèles féminins, ou alors des hommes que l'on pourrait qualifier "d'efféminés"), sexuellement je ne ressentais pas d'envie particulière envers les hommes tandis que les femmes m'émoustillaient vachement plus (au collège, je suis tombée par hasard sur un épisode de The L Word et ça a fait tilt pendant une scène de sexe : j'étais excitée, alors que jusqu'à ce jour je pensais juste que j'étais pas prête ou que le sexe me tentait pas de manière générale puisque les scènes de cul me faisaient ni chaud ni froid, mais c'est juste que l'on ne m'avait présenté que l'hétérosexualité comme schéma possible), donc ça n'a pas été un "choc" pour moi comme ça a pu l'être pour certaines personnes de mon entourage.

Pour ce qui est de la peur, je ne l'ai jamais ressentie : ma réaction face à l'incompréhension, au jugement ou au dénigrement des gens a toujours été la colère. Je me suis toujours gardée de juger les gens sur leur sexualité et leur goûts au pieu (ce qui fait que j'ai souvent été la "sexo-thérapeute" de pas mal de mes potes qui complexaient ou avaient tout simplement envie de se confier à une personne qui ne les jugerait pas) donc j'espérais qu'on fasse de même avec moi, pour moi c'était même une évidence.
C'est une question de respect je dirais.

 

[Lunafey]

@anna_ryder : Un peu pareil que @PousseMoussue.
Moi je me vois pas "différente" : Tout le monde est différent de tout le monde. Entre les origines, les goûts, l'orientation sexuelle, l'activité sexuelle, l'éducation, la voie professionnelle, la religion, l'opinion politique... Chacun ses particularités
Dire qu'on a une différence, c'est justement un moyen de nous faire sentir différent, de nous faire nous sentir à part. Ça par exemple, c'est à éviter

Pour répondre à tes question, j'avais 9 ans. J'étais assise dans la cours de récré en regardant les autres jouer. J'avais regardé mon premier porno très peu de temps avant et je me suis demandé "et moi ? J'aime qui ?". J'en ai conclu que les filles m'attiraient autant que les garçons. Avec l'âge et la connaissance des intersexes, des transgenres, des androgynes, etc. je me suis rendue compte qu'en fait j'en avais rien à foutre. Ce qu'il y a entre les jambes de quelqu'un ne rentre pas en ligne de compte quand je tombe amoureuse. C'est l'intelligence, la voix, le style, le visage, le corps, le charisme, la façon de penser, de bouger... c'est tout ça qui me fait tomber amoureuse. Je ne pense jamais au sexe de quelqu'un quand je lui parle et dans ma p'tite tête tout le monde est agenré \o/
Mais pour moi, ça a toujours été une évidence, donc j'ai jamais eu de grand choc ^^ Peut-être parce que dans ma première école (Maroc) les filles et les garçons jouaient tous ensemble, il n'y avait pas de séparation comme il y a en eu une à mon arrivée en France où les gamins faisaient une différenciation entre-eux.

Pour la peur, je peux citer mot pour mot les propos de @PousseMoussue

Pour ce qui est de la peur, je ne l'ai jamais ressentie : ma réaction face à l'incompréhension, au jugement ou au dénigrement des gens a toujours été la colère. Je me suis toujours gardée de juger les gens sur leur sexualité et leur goûts au pieu (ce qui fait que j'ai souvent été la "sexo-thérapeute" de pas mal de mes potes qui complexaient ou avaient tout simplement envie de se confier à une personne qui ne les jugerait pas) donc j'espérais qu'on fasse de même avec moi, pour moi c'était même une évidenc