Arrgh, je viens tout juste de sortir d'un débat sur fb là-dessus, je vais me détendre sur Madz, et BIM.
Bref, du coup je reproduis ce que j'avais dit (c'était en réaction à cet article : http://www.slate.fr/story/113639/defendre-accents-circonflexes-elitiste, mais ça reste dans le débat) :
J'ai une profonde aversion envers l'argument "c'est difficile pour le Peuple donc c'est élitiste donc faut supprimer", c'est précisément à cause de ce courant de pensée que l'enseignement, notamment du français, se fait dézinguer depuis vingt ans (ce qui pour le coup a créé une belle fracture : l'école abandonnant une certaine exigence de pratique, les élèves peinent avoir des bases solides lorsque le soutien familial ne suit pas), et je ne compte plus le nombre d'articles reprenant cet argument pour justifier la disparition de l'enseignement des lettres classiques ainsi que les classes bilangues et européennes (accentuant l'inégalité entre quartiers au passage).
Sinon, cette annonce ne m'émeut pas plus que ça, j'acceptais déjà pour un certain nombre de cas tant la graphie ancienne que rénovée chez les élèves, genre "évènement" et "événement", l'accentuation des verbes en -aître, mais certains points de morpho sont des points de départ utiles et ludiques pour montrer les liens entre des mots qui appartiennent à une même famille (ça crée même des liens avec d'autres langues), mais dont l'histoire a fait évoluer la graphie (dans août, l'accent témoigne de la contraction de "augustus", dont on retrouve la racine entière en anglais, allemand, espagnol, italien, suédois, danois, norvégien, grec, etc. Il est lié à l'adjectif "auguste", reprise directe du nom de l'empereur Auguste, lequel avait donné son nom à un certain 8e mois de l'année, et la boucle est bouclée). Et ça, pour les élèves que j'ai, qui manquent de background littéraire et culturel et qui ont une approche très éclatée ou étrangère de la langue, c'est plutôt pratique et aide à avoir une vision structurée de la langue. Après on peut s'en passer hein, mais perso ça m'est utile et je le garderai.
A mes yeux, un argument valable aurait plutôt été : "la plupart de ces changements n'influe pas vraiment sur la compréhension d'un texte ni ne complique l'étymologie, on peut encore utiliser l'ancienne, c'est juste que de plus en plus de gens semblent opter pour la deuxième graphie, donc autant la permettre officiellement afin d'accompagner l'évolution naturelle de la langue".
Bref, du coup je reproduis ce que j'avais dit (c'était en réaction à cet article : http://www.slate.fr/story/113639/defendre-accents-circonflexes-elitiste, mais ça reste dans le débat) :
J'ai une profonde aversion envers l'argument "c'est difficile pour le Peuple donc c'est élitiste donc faut supprimer", c'est précisément à cause de ce courant de pensée que l'enseignement, notamment du français, se fait dézinguer depuis vingt ans (ce qui pour le coup a créé une belle fracture : l'école abandonnant une certaine exigence de pratique, les élèves peinent avoir des bases solides lorsque le soutien familial ne suit pas), et je ne compte plus le nombre d'articles reprenant cet argument pour justifier la disparition de l'enseignement des lettres classiques ainsi que les classes bilangues et européennes (accentuant l'inégalité entre quartiers au passage).
Sinon, cette annonce ne m'émeut pas plus que ça, j'acceptais déjà pour un certain nombre de cas tant la graphie ancienne que rénovée chez les élèves, genre "évènement" et "événement", l'accentuation des verbes en -aître, mais certains points de morpho sont des points de départ utiles et ludiques pour montrer les liens entre des mots qui appartiennent à une même famille (ça crée même des liens avec d'autres langues), mais dont l'histoire a fait évoluer la graphie (dans août, l'accent témoigne de la contraction de "augustus", dont on retrouve la racine entière en anglais, allemand, espagnol, italien, suédois, danois, norvégien, grec, etc. Il est lié à l'adjectif "auguste", reprise directe du nom de l'empereur Auguste, lequel avait donné son nom à un certain 8e mois de l'année, et la boucle est bouclée). Et ça, pour les élèves que j'ai, qui manquent de background littéraire et culturel et qui ont une approche très éclatée ou étrangère de la langue, c'est plutôt pratique et aide à avoir une vision structurée de la langue. Après on peut s'en passer hein, mais perso ça m'est utile et je le garderai.
A mes yeux, un argument valable aurait plutôt été : "la plupart de ces changements n'influe pas vraiment sur la compréhension d'un texte ni ne complique l'étymologie, on peut encore utiliser l'ancienne, c'est juste que de plus en plus de gens semblent opter pour la deuxième graphie, donc autant la permettre officiellement afin d'accompagner l'évolution naturelle de la langue".