@maijuinjuillet @MissMachine et
@Sadala
[EDIT :Avant de commencer mon pavé, je vais quand même éclaircir un point qui me chiffonne, si j'ai évoqué le plus frontalement le handicap mental, je n'ai volontairement pas évoqué le régime de protection des majeur.e.s en général car entre tous les différents types de mesures, plus ou moins "fortes", le risque de faire des erreurs/raccourcis/amalgames est vite arrivé...
La preuve : on mélange un peu tout ici, entre majeur.e.s protégé.e.s, handicap mental, et vieillesse....]
Je bosse aujourd'hui avec des personnes âgées essentiellement, mais j'ai aussi un pied dans le processus des élections, puisque travaillant dans une mairie.
En période d'élections, vous n'imaginez même pas le nombre de procurations qu'on reçoit venant de gens qui ne peuvent se déplacer (EHPAD notamment, on en a 2 dans ma commune), pour répondre à la question soulevée par
@Arsinoée ... Donc effectivement, comme le dit
@PetitePaille on ne sait pas au final comme s'est passée la décision de donner procuration et à qui (influence ? manipulation ?) et comment se passera le vote (le mandataire votera-t-il RELLEMENT selon les consignes reçues par la personne ?)
[EDIT : et je rejoins totalement
@Nienke quand on vieillit, la démence est très courante. Rares sont même les personnes qui décèdent en pleine possession de leurs capacités cognitives (et je ne parle même pas des pathologies lourdes liées au vieillissement type Alzheimer). En quoi est-ce méprisant de dire cela ? C'est une constatation clinique. C'est tout.]
Concernant la question du handicap, ce qui est réellement méprisant, c'est d'avancer que toutes les personnes présentant un handicap mental ne regarde pas Cnews ou les vidéos complotistes ! Qu'ils.elles ne comprennent pas les discours de Marine Le Pen (qui sont de toute façon volontairement simplistes) et qu'ils.elles n'ont pas peur quand ils.elles entendent que "la France est envahie de migrants", sauf qu'ils.elles sont bien souvent en incapacité d'analyser le discours en prenant du recul... Et c'est bien là tout le problème. C'est peut-être le cas de "Théo" (qui s'il existe, n'est qu'un autre exemple) ou de "Josette" (elle existe elle du coup ?) mais c'est très loin d'être la majorité.
J'ai bossé en ESAT avec foyer et la grandes majorité des personnes accueillies regardaient les infos, lisaient le journal (certaines y étaient abonnés) et réagissaient à ce qu'elles en comprenaient (comme tout le monde en fait)...Sauf que le recul, l'analyse, le second degré, est bien plus difficile voire impossible pour les personnes présentant un trouble du développement mental, et que la totalité des opinions étaient issues de la peur instillée volontairement (car ça fait vendre, le titre putaclic de l'article sous lequel on réagit en est un excellent exemple) par les médias. Sans aucun recul.
Aujourd'hui, on a également un couple de personnes atteintes de handicap mental dans notre commune, la dame appelle une fois par semaine la mairie pour dire qu'il faut qu'on ferme le kebab parce que les gérants, réfugiés syriens, sont des terroristes, "ils l'ont dit à la télé et sur youtube".
Je donne bien sûr des exemples, ils n'ont pas valeur de preuves, mais d'illustrations pour ceux/celles qui ne cotoient pas des personnes porteuses de handicap mental au quotidien.
Alors oui, la comparaison avec un enfant était peut-être un peu brutale, je m'excuse si elle a pu heurter mais je ne voulais pas me lancer dans un couplet médical de 15 pages, j'ai donné un exemple volontairement cash, pour imager la situation. Mais des exemples autres j'en ai à la pelle, comme ceux exposés plus haut.
A un moment donné, il faut appeler un chat un chat. Le retard mental, ça existe, c'est réel, ce n'est d'ailleurs pas rare, et il faut l'accepter. On accepte ces personnes comme elles sont, avec un tas de traits de caractère, dont celui-là.
Je déteste cette tendance à louvoyer en employant des termes alambiqués, tellement compliqués qu'ils finissent par gommer totalement la réalité de la situation, plutôt que d'accepter la réalité en face : la présence d'un retard du développement mental et l'absence de certaines des capacités cognitives qu'un.e adulte du même âge biologique devrait présenter.
Et encore, je ne parle pas des traitements médicamenteux souvent très lourds qui diminue d'autant les capacités intellectuelles.
Bref je ne dit pas de restreindre le droit de vote pour ces personnes forcément, j'avoue ne pas avoir d'opinion tranchée car la question est hyper complexe, mais j'essaie de nuancer le débat.
Parce que la vie c'est pas du foie gras (vegan) et que la question est trèèèèèès complexe.