L'impression que j'ai, moi qui ne me suis jamais "identifiée en tant que femme", c'est que dans le cas n°1 la réaction contre ces clichés c'est de s'identifier trans, tandis que dans le cas n°2 la réaction c'est de se révolter contre la situation, parce qu'elle est nulle...
Mais non, la réaction dans le cas n°1 c'est de se révolter contre le sexisme.
Etre trans, c'est pas la même chose... Il ne s'agit pas d'une révolte contre des préjugés qu'on te colle en fonction du genre qu'on t'assigne. Il s'agit d'une révolte contre le genre qu'on t'assigne, parce qu'il n'est pas le bon (et ça n'a pas à voir avec les préjugés qu'on te colle en fonction de celui-ci).
Etre trans c'est à propos de ton identité. Comment tu te désignes, comment tu t'appelles, tu te vois. Tu sembles ne pas avoir de problèmes avec ça: au vu de ton premier message, ça ne t'a jamais vraiment posé de questions. Ce qui te gênes, c'est les absurdités qu'on (on = la société, pour faire simple) te colle à cause de comment on te désigne, on t'appelle, on te voit, qui correspondent (se superposent, sont la même chose, etc) à comment tu te désignes, tu t'appelles, tu te vois: tu parles de répartition des tâches à la maison, de qui coupe le bois et qui vidange les bagnoles VS qui devrait le faire en fonction des assignations.
Moi, je suis une femme trans. A moi aussi, on me colle et on m'a collé plein d'absurdités à cause de comment on me désigne, m'appelle, me voit. Mais, avant tout ça, la principale souffrance, le principal problème, venait du fait que comment je me désigne, m'appelle, me voit, ce n'était pas l'identité qu'on m'imposait, ce n'était pas comme ça qu'on m'appelait, me désignait, me voyait. La discordance était tellement difficile à vivre que pour faire concorder les deux j'étais prête à pas mal de trucs, y compris me soumettre à tous les rôles, toutes les absurdités possibles et imaginables si c'était le prix à payer.
Après, bah, je me suis beaucoup battue pour faire concorder mon identité réelle à celle que la société m'assigne - et maintenant, on m'appelle comme moi je m'appelle, on me genre et on me désigne comme moi je me désigne, aujourd'hui en grande partie c'est gagné (même si j'ai encore bien du travail à faire, notamment au niveau de mes papiers d'identité, bref). Maintenant, on dit que je suis une femme.
Et tout comme toi, ça me plaît pas trop qu'on me dise que puisque je suis une femme je dois me soumettre à plein de stéréotypes sexistes - d'où, aussi, un engagement féministe! Moi aussi je peux vidanger des bagnoles!
Mais c'est pas la même chose, pas le même combat.
(Et du coup, oui, ça pose plus largement la question de "qu'est-ce que le genre?" car ce qu'on peut constater c'est qu'une discordance entre le genre assigné par la société et le genre réel de la personne a tendance à générer de la souffrance (d'où les problématiques trans) mais ça ne dit pas ce que c'est. Et c'est effectivement une bonne question, à laquelle je n'arrive pas à répondre très bien, mais je t'invite une fois encore à aller voir les chaînes Youtube que t'a conseillées
@Mozart Hella. Si les vidéos te gênent et que tu préfères lire, je te conseillerais le blog de
Wakening Princess, que j'aime bien. Je n'ai pas vraiment d'autres sources à te donner pour le moment. Bon vidéotage, bonne lecture!
)