Bonjour ! Je suis boulangère-pâtissière, j'aime mon métier mais pas mon travail
Je le garde pour le moment, parce que les horaires sont pratiques et me permettent de m'occuper d'autres choses du coup (beaucoup de rendez-vous de médecins, en fait, mais ça n'est pas le sujet). Idéalement, quand les choses se calmeront, je voudrais changer de travail pour retourner dans une boutique artisanale, et en profiter pour quitter Paris tant qu'à faire. Je n'aime pas du tout vivre à Paris.
Mon travail actuel est très répétitif et simpliste. On y produit de grandes quantités de pain de façon artisanale (ou semi artisanale ?) mais du coup, même si on fait tout à la main, on passe toute la journée à faire un peu la même chose. En ce moment je fais du pétrissage : je prépare les pâtes. Les recettes changent mais le principe est toujours un peu le même : on mets les ingrédients dans le pétrin, un énorme robot ménager (on a des recettes pour jusqu'à 125kg de farine
transporter les sacs à travers le labo, c'était dur pour les bras au début
) et puis on fait tourner et on découpe. Je travaille dans cette entreprise depuis deux ans (à quelques jours près, je crois) et j'ai beaucoup tourné d'un poste à l'autre (j'ai passé beaucoup de temps en tant que fournière et en tant que tourière aussi) mais ça reste tout le temps simple et répétitif. Mais on fait 7h par jour et 35h par semaine, en-dehors des gros événements.
Les gens sont chouettes sinon. Il y a peu de gens qui restent longtemps dans l'entreprise, et il y a beaucoup de personnes d'origines étrangères. On parle tous (plus ou moins bien) anglais et français, et la majeure partie des gens parlent au moins trois langues. Il y a des gens de tous les coins du monde : on a pas mal de Sri Lankais, on a des Etatsuniens, notre chef est née en Autriche, et le supérieur général de l'équipe de l'après-midi est Cubain, par exemple. Tout ça c'est plutôt cool.
Mais mon métier me manque, quand même. Ca n'a rien à voir avec ce que je faisais en CAP pâtisserie, où je faisais des longues journées (à peu près 50h par semaine) à faire plein de produits différents en petites quantités, et qui demandait beaucoup de précision et de rapidité - la pâtisserie en milieu professionnel, il faut savoir la faire vite et bien ! Moi je n'étais pas très rapide, mais c'était mes éclairs et mes croissants qu'on mettait au-devant de la vitrine, parce que c'étaient les plus beaux
Bref, j'en ai marre de mon travail en fait
Et puis personne ne range rien, alors le matin on perd vingt minutes à chercher nos outils de travail, parce que bien sûr, même si les dames qui possèdent la boîte se font une fortune (et qu'on est payés une misère ...) il est hors de question d'acheter plus que le strict minimum. Et ce matin on n'a pas trouvé tous nos instruments. Mais grmpf.
@Yoghourt. On s'habitue au rythme du travail ! Enfin, ce fut mon cas. Ca fait deux ans que je travaille dans l'entreprise où je suis, et au début je suis passée d'une période d'inactivité totale à un rythme de travail à temps plein (avec deux heures aller-retour pour aller au travail et rentrer chez moi) et j'avais moi aussi l'impression de ne plus avoir de temps à moi ni d'énergie pour rien. Mais maintenant ça va. Je ne saurais trop dire quand est-ce que c'est arrivé, c'est peut-être graduel ? On s'habitue à avoir moins de temps et d'énergie, et on finit par savoir mieux utiliser le temps qu'on a, je crois.
Je trouve que la longueur des journées influe beaucoup, aussi. J'ai l'impression d'avoir beaucoup plus de temps en été qu'en hiver, parce qu'il fait jour jusqu'à 21h-22h et pas 17h. J'ai aussi l'impression d'avoir beaucoup plus de temps les jours où je finis tôt (quand je fais 6h30-14h et pas 8h-15h30) (et ces jours-là sont chouettes parce qu'en hiver je peux aller dans un parc si j'en ai envie).
Je vis toute seule (je ne sais pas si ça joue, aussi ?) j'ai l'impression d'avoir du temps, et de pouvoir faire ce que je veux. En ce moment, c'est surtout la paresse qui m'empêche de me lancer dans des projets
Et je peux organiser les tâches obligatoires (le ménage la lessive la vaisselle la cuisine) comme je veux (en les repoussant souvent jusqu'au plus tard possible, en fait ...
).