@Lualdi : Merci J'avoue que moi-même je n'en reviens pas d'où je suis rendue en si peu de temps.Des fois j'ai l'impression qu'en l'espace de 5 ans et demi d'expérience professionnelle j'ai vécu l'équivalent de 15 ans.
Le comment j'en suis arrivée là, c'est très long et un peu compliqué donc je vais essayer de résumer :
- à la base je me destinais à faire prof d'espagnol mais une fois en Master je me suis rendue compte que je ne voulais plus du tout faire ça,
- donc je me suis réorientée et j'ai trouvé une passerelle me permettant d'accéder directement en 3ème année de Licence Eco/Gestion mention Commerce International en alternance (bon là ça a été une bataille de longue haleine pour 1) me faire accepter par l'école vu que je ne rentrais pas dans les cadres, 2) trouver une société acceptant de me prendre en contrat pro)
- le DG de la filiale française d'un groupe hollando/allemand a fini par croire en moi (en vrai la bataille a été rude là aussi) et m'a embauchée pour travailler sur le développement de la filiale du Groupe en Espagne. Après le contrat pro, il m'a prise en CDD puis en CDI pour continuer à bosser sur le projet en tant que "Chargée de Développement Marketing", donc gestion du projet de A à Z, depuis les études de marché au meilleur choix de type de société pour aller en Espagne (pendant ces années là : harcèlement moral de la part des autres directeurs, instabilité du projet à cause du Conseil d'Administration du Groupe qui dit un coup oui un coup non, bref un long fleuve pas tranquille du tout et en vrai j'ai passé beaucoup trop de temps à pleurer dans les toilettes mais je ne me suis pas laissée abattre et j'ai continué à défendre le projet et ma place). Entre temps le DG de cette entreprise est devenu mon mentor, c'est devenu plus qu'un chef mais vraiment quelqu'un d'important pour moi (et moi pour lui, je suis un peu devenue son "poulain" et c'est la chance que j'ai eu)
- puis le Groupe a enfin décidé d'ouvrir la filiale en Espagne et s'est associé avec une société espagnole (dirigée par le libanais). Entre temps les autres directeurs de la filiale française étaient devenus les DG (mon chef ayant intégré à 100% le Conseil d'Administration du Groupe), et m'ont clairement fait comprendre "ou tu pars ou on te vire". Avec mon copain on a donc pris la décision de partir vivre en Espagne pour que j'aille travailler dans la filiale (non sans devoir me battre sur le poste, le statut et le salaire... en toute honnêteté, être jeune et de sexe féminin dans un monde d'hommes, c'est une bataille quotidienne pour tenter de presque obtenir ce qu'un homme aurait),
- on a donc ouvert la filiale avec en tout et pour tout : un nouveau DG (le libanais, qui possède d'autres sociétés et je me suis donc retrouvée dans les locaux de ses autres entreprises), un Directeur Commercial et moi-même. Le DG s'occupait donc de la gestion financière, le Directeur Commercial était sur le terrain, et moi bah je faisais tout le reste, ce qui m'a permis de devenir ultra-polyvalente (je sais calculer des projets pour des architectes, créer des catalogues avec Photoshop et InDesign, définir les marges pour garantir une rentabilité, faire des prévisionnels, faire des Business Plan, etc.) Bref, je suis à la base "Responsable Marketing et Communication" mais la réalité de mon poste était tout autre, et franchement j'ai adoré cette période parce que je me suis éclatée dans mon boulot.
- Puis au niveau du Groupe, le CEO s'est fait viré et a été remplacé par 2 allemands. Et là, culturellement parlant ça ne s'est pas du tout bien passé entre mon DG libanais et les deux nouveaux. Donc la situation est devenue très tendue et le Groupe a décidé de cesser son association avec le libanais et de fermer la filiale espagnole du jour au lendemain (en une nuit en gros ils ont balayé 5 ans de travail...) Ils m'ont gardé pour 3 mois supplémentaires après la fermeture en me demandant de refaire une étude de marché pour voir si il fallait qu'ils recommencent en Espagne (et je suis donc dans cette période de 3 mois).
A l'heure actuelle, j'ai donc les allemands qui veulent prolonger mes 3 mois parce que je leur suis ""indispensable"" vu que je suis à la base de tout ce que peut être leur développement en Espagne (5 ans de connaissance du marché dans la tête haha), et j'ai mon ex-DG libanais qui veut m'embaucher vu qu'il a constaté mes capacités et comment je travaille.
La vraie chance que j'ai eu et que je reconnais, c'est que j'ai eu la chance de ne dépendre que des DG en direct. Il n'y a jamais eu de chef intermédiaire entre moi et les DG (mon mentor ou le libanais), et donc personne n'a pu reprendre à son compte mon travail ou minimiser mon implication. Pendant 5 ans et demi j'ai tout donné, tant en terme d'énergie que d'implication que de temps, et cela a pu être apprécié sans filtre de la part des hauts responsables.
Cependant ces 5 ans et demi ont été loin d'être un long fleuve tranquille. J'ai vécu les décisions arbitraires des Grands Chefs du Conseil d'Administration pour qui nous ne sommes que des pions, j'ai vécu le harcèlement moral de la part d'autres directeurs, j'ai vécu l'ultimatum de partir vivre dans un autre pays, j'ai vécu la bataille quasi quotidienne d'être jeune et de sexe féminin dans un monde d'hommes encore très "traditionnalistes" dans leur mode de pensée, j'ai vécu les hauts et les bas du développement d'une entreprise et j'ai vécu la naissance, la vie et la fin de cette même entreprise.
Donc comme me disent mon mentor et le libanais, en l'espace de 5 ans et demi j'ai accumulé plus d'expérience professionnelle que certaines personnes qui en ont 20 ans de plus. Et j'ai été la bernique sur son rocher, j'ai rien lâché et grâce à cela à maintenant 27 ans je suis arrivée plus vite que prévu dans les "hautes instances" d'une entreprise.
Désolée pour le pavé
Le comment j'en suis arrivée là, c'est très long et un peu compliqué donc je vais essayer de résumer :
- à la base je me destinais à faire prof d'espagnol mais une fois en Master je me suis rendue compte que je ne voulais plus du tout faire ça,
- donc je me suis réorientée et j'ai trouvé une passerelle me permettant d'accéder directement en 3ème année de Licence Eco/Gestion mention Commerce International en alternance (bon là ça a été une bataille de longue haleine pour 1) me faire accepter par l'école vu que je ne rentrais pas dans les cadres, 2) trouver une société acceptant de me prendre en contrat pro)
- le DG de la filiale française d'un groupe hollando/allemand a fini par croire en moi (en vrai la bataille a été rude là aussi) et m'a embauchée pour travailler sur le développement de la filiale du Groupe en Espagne. Après le contrat pro, il m'a prise en CDD puis en CDI pour continuer à bosser sur le projet en tant que "Chargée de Développement Marketing", donc gestion du projet de A à Z, depuis les études de marché au meilleur choix de type de société pour aller en Espagne (pendant ces années là : harcèlement moral de la part des autres directeurs, instabilité du projet à cause du Conseil d'Administration du Groupe qui dit un coup oui un coup non, bref un long fleuve pas tranquille du tout et en vrai j'ai passé beaucoup trop de temps à pleurer dans les toilettes mais je ne me suis pas laissée abattre et j'ai continué à défendre le projet et ma place). Entre temps le DG de cette entreprise est devenu mon mentor, c'est devenu plus qu'un chef mais vraiment quelqu'un d'important pour moi (et moi pour lui, je suis un peu devenue son "poulain" et c'est la chance que j'ai eu)
- puis le Groupe a enfin décidé d'ouvrir la filiale en Espagne et s'est associé avec une société espagnole (dirigée par le libanais). Entre temps les autres directeurs de la filiale française étaient devenus les DG (mon chef ayant intégré à 100% le Conseil d'Administration du Groupe), et m'ont clairement fait comprendre "ou tu pars ou on te vire". Avec mon copain on a donc pris la décision de partir vivre en Espagne pour que j'aille travailler dans la filiale (non sans devoir me battre sur le poste, le statut et le salaire... en toute honnêteté, être jeune et de sexe féminin dans un monde d'hommes, c'est une bataille quotidienne pour tenter de presque obtenir ce qu'un homme aurait),
- on a donc ouvert la filiale avec en tout et pour tout : un nouveau DG (le libanais, qui possède d'autres sociétés et je me suis donc retrouvée dans les locaux de ses autres entreprises), un Directeur Commercial et moi-même. Le DG s'occupait donc de la gestion financière, le Directeur Commercial était sur le terrain, et moi bah je faisais tout le reste, ce qui m'a permis de devenir ultra-polyvalente (je sais calculer des projets pour des architectes, créer des catalogues avec Photoshop et InDesign, définir les marges pour garantir une rentabilité, faire des prévisionnels, faire des Business Plan, etc.) Bref, je suis à la base "Responsable Marketing et Communication" mais la réalité de mon poste était tout autre, et franchement j'ai adoré cette période parce que je me suis éclatée dans mon boulot.
- Puis au niveau du Groupe, le CEO s'est fait viré et a été remplacé par 2 allemands. Et là, culturellement parlant ça ne s'est pas du tout bien passé entre mon DG libanais et les deux nouveaux. Donc la situation est devenue très tendue et le Groupe a décidé de cesser son association avec le libanais et de fermer la filiale espagnole du jour au lendemain (en une nuit en gros ils ont balayé 5 ans de travail...) Ils m'ont gardé pour 3 mois supplémentaires après la fermeture en me demandant de refaire une étude de marché pour voir si il fallait qu'ils recommencent en Espagne (et je suis donc dans cette période de 3 mois).
A l'heure actuelle, j'ai donc les allemands qui veulent prolonger mes 3 mois parce que je leur suis ""indispensable"" vu que je suis à la base de tout ce que peut être leur développement en Espagne (5 ans de connaissance du marché dans la tête haha), et j'ai mon ex-DG libanais qui veut m'embaucher vu qu'il a constaté mes capacités et comment je travaille.
La vraie chance que j'ai eu et que je reconnais, c'est que j'ai eu la chance de ne dépendre que des DG en direct. Il n'y a jamais eu de chef intermédiaire entre moi et les DG (mon mentor ou le libanais), et donc personne n'a pu reprendre à son compte mon travail ou minimiser mon implication. Pendant 5 ans et demi j'ai tout donné, tant en terme d'énergie que d'implication que de temps, et cela a pu être apprécié sans filtre de la part des hauts responsables.
Cependant ces 5 ans et demi ont été loin d'être un long fleuve tranquille. J'ai vécu les décisions arbitraires des Grands Chefs du Conseil d'Administration pour qui nous ne sommes que des pions, j'ai vécu le harcèlement moral de la part d'autres directeurs, j'ai vécu l'ultimatum de partir vivre dans un autre pays, j'ai vécu la bataille quasi quotidienne d'être jeune et de sexe féminin dans un monde d'hommes encore très "traditionnalistes" dans leur mode de pensée, j'ai vécu les hauts et les bas du développement d'une entreprise et j'ai vécu la naissance, la vie et la fin de cette même entreprise.
Donc comme me disent mon mentor et le libanais, en l'espace de 5 ans et demi j'ai accumulé plus d'expérience professionnelle que certaines personnes qui en ont 20 ans de plus. Et j'ai été la bernique sur son rocher, j'ai rien lâché et grâce à cela à maintenant 27 ans je suis arrivée plus vite que prévu dans les "hautes instances" d'une entreprise.
Désolée pour le pavé