Une vie sans enfant : évident, possible ou inenvisageable?

[AnonymousUser]

Un enfant c'est avant tout un parasite qui squatte ton utérus pendant 9 mois, finit par sortir en te causant d'atroces souffrances (Alien est une bonne vision de la chose), te lamine la poitrine en te mordant les seins et dont tous les actes sont guidés par la seule volonté de survivre (un enfant apprend à sourire uniquement pour qu'on lui donne à bouffer à la base). Alors je vois pas trop de raison de s'extasier...

Je suis outrée par une telle vision des choses, vraiment. Tu peux bien évidemment ne pas souhaiter avoir d'enfant et je respecte cette idée même en ayant du mal à la concevoir de façon purement personnelle, mais très honnêtement je crains que tu ne possèdes certaines fausses idées sur le nourrisson en général.
Aussi je plusseoie le post d'Elsha un peu plus haut, qui me semble avoir un point de vue qui colle assez au mien (on reconnaît bien là les cours de Psycho de l'Enfant et autres ). Un parasite est certes un être vivant dépendant d'un autre organisme que le sien, mais une véritable connotation péjorative et nuisible l'entoure. On "attrape" un parasite mais l'on crée l'enfant (la notion d'invité me semble donc plus idoine). Or ce dernier (même s'il peut te sembler mauvais), n'est pas un être foncièrement nuisible, créé et venu au monde pour cela. La gestation est un processus de construction temporaire au sein de la mère, sa dépendance est longue mais pas perpétuelle.

Autre point que j'aimerais éclaircir : le "un enfant apprend à sourire uniquement pour qu'on lui donne à bouffer". Alors là, jamais de la vie. Le sourire est un langage propre au nourrisson, et nait en réponse aux stimulations de la mère et de l'entourage, pas le contraire. Il s'agit de son propre moyen de communiquer ses émotions, de se faire comprendre. L'enfant n'est pas une machine que l'on fait survivre parce qu'il le faut, mais bien un être relationnel capable de s'exprimer et de vivre, c'est un personnage sensible.

En bref je respecte le fait que tu puisses ne pas apprécier les enfants, mais il me semble bien facile de grossir les traits négatifs pour les démoniser. Il n'y a pas que du mauvais en eux comme il n'y a pas que du bon, envie de procréer ou pas.

(PS : Après, je ne peux pas m'exprimer sur le côté "Alien" de l'accouchement, je n'ai jamais vu le film haha.)

 

[AnonymousUser]

Je cite Simone de Beauvoir (dans Le Deuxième Sexe) qui elle-même emploie le terme de parasite :

"C'est par la maternité que la femme accomplit intégralement son destin physiologique ; c'est là sa vocation "naturelle" puisque tout son organisme est orientée vers la perpétuation de l'espèce. [...] Mais la grossesse est surtout un drame qui se joue chez la femme entre soi et soi ; elle la ressent à la fois comme un enrichissement et comme une mutilation ; le fœtus est une partie de son corps, et c'est un parasite qui l'exploite ; elle le possède et elle est possédée par lui"

S'en suit une longue description des conséquences de la grossesse sur le corps de la femme, tous les chamboulements physiques et physiologiques (qui donnent envie bien sûr !). Ca ne me choque pas, après tout quand on ouvre le dictionnaire on tombe sur : "Organisme animal ou végétal qui se nourrit strictement aux dépens d'un organisme hôte d'une espèce différente", après, libre à chacune d'y voir une connotation péjorative ou non et je n'en vois pas, je ne vois pas ce qu'il y a de scandaleux là dedans, ça n'a rien d'horrible parce que c'est basé sur la réalité, ce n'est qu'horrible "culturellement parlant".

 

[Dies Irae]

Comme je l'ai dit plus haut Elsha, je suis phobique. Je n'y peux rien. Je cohabite mieux avec la dernière des grosses mygales velues qu'avec un enfant. A chaque fois que j'en voie un, je ne sais pas pourquoi c'est physique il me revient en mémoire la vidéo de l'accouchement qu'on nous a montré en 1ère, des extraits d'Alien et l'odeur des couches de ma demi-soeur lorsque j'avais du cohabiter avec elle tout un été.

Oui, j'ai bien compris ça, ne t'inquiète pas, mais ça ne justifie pas le fait de voir un enfant comme un robot qui réagit uniquement avec un instinct de survie.



Zinzoline : j'ai passé la semaine dernière mes rattrapages de psycho et psychiatrie enfant... je suis blindée ! ^^

 

[AnonymousUser]

Je cite Simone de Beauvoir qui elle-même emploie le terme de parasite :

"C'est par la maternité que la femme accomplit intégralement son destin physiologique ; c'est là sa vocation "naturelle" puisque tout son organisme est orientée vers la perpétuation de l'espèce. [...] Mais la grossesse est surtout un drame qui se joue chez la femme entre soi et soi ; elle la ressent à la fois comme un enrichissement et comme une mutilation ; le fœtus est une partie de son corps, et c'est un parasite qui l'exploite ; elle le possède et elle est possédée par lui"

S'en suit une longue description des conséquences de la grossesse sur le corps de la femme, tous les chamboulements physiques et physiologiques (qui donnent envie bien sûr !). Ca ne me choque pas, après tout quand on ouvre le dictionnaire on tombe sur : "Organisme animal ou végétal qui se nourrit strictement aux dépens d'un organisme hôte d'une espèce différente", après, libre à chacune d'y voir une connotation péjorative ou non et je n'en vois pas, je ne vois pas ce qu'il y a de scandaleux là dedans.

Je n'ai jamais usé du scandale pour décrire mon opinion sur les propos que j'ai cités, ce me semble. En réalité ce qui m'a le plus poussé à écrire mon pavé est le passage sur le sourire du nourrisson, que j'ai trouvé inadéquat dans la façon avec laquelle il a été exprimé.
Pour ce qui est des propos de Simone de Beauvoir, je suis plutôt d'accord avec elle pour avoir étudié son point de vue durant mes cours. Ce n'est pourtant pas pour cela que je partage son opinion sur l'utilisation du terme parasite, que personnellement je trouve péjoratif. J'ai en effet déjà expliqué que comme plusieurs autres demoiselles avant moi je privilégiais le terme d'invité, car il ne possède pas à mes yeux cette valeur de "bête vous aspirant vos ressources vitales de l'intérieur", rien de plus.
Après je conçois parfaitement le fait que l'on puisse se dire que j'ai tort, mes paroles ne sont pas saintes et je ne prétends pas valoir les dires de Simone de Beauvoir.

(J'ai hésité à répondre à ce topic justement par crainte des vagues, d'ailleurs. Peut-être aurait-il été préférable que je m'abstienne, finalement.)

 

[AnonymousUser]

Autre point que j'aimerais éclaircir : le "un enfant apprend à sourire uniquement pour qu'on lui donne à bouffer". Alors là, jamais de la vie. Le sourire est un langage propre au nourrisson, et nait en réponse aux stimulations de la mère et de l'entourage, pas le contraire. Il s'agit de son propre moyen de communiquer ses émotions, de se faire comprendre. L'enfant n'est pas une machine que l'on fait survivre parce qu'il le faut, mais bien un être relationnel capable de s'exprimer et de vivre, c'est un personnage sensible.
(PS : Après, je ne peux pas m'exprimer sur le côté "Alien" de l'accouchement, je n'ai jamais vu le film haha.)

J'avais laissé un message un peu plus haut que je me permets de préciser. C'est dans le bouquin de Desmond Morris qui s'appelle le singe nu (une étude de l'homme mais du point de vue d'un éthologue) que j'avais lu que non seulement le sourire permettait d'attirer l'attention sur l'enfant de créer un lien mais aussi de "désamorcer" l'agressivité potentielle d'autres individus. Je n'ai jamais dit qu'il était insensible ou quoi que ce soit mais on peut remarquer que cette conduite n'est pas l'apanage de l'homme. Les poulains font exactement la même chose avec un machouillage particulier que le cheval gardera à l'âge adulte sous une autre forme. Je réagissais surtout au message de Greta_Garbo sur les animaux et qui m'a assez outréeen raison de son caractère caricatural...

(Ps: Alien en gros c'est une césarienne rapide et sans anesthésie... Malheureusement la maman y laisse la vie et la cage thoracique à chaque fois)

 

[AnonymousUser]

J'avais laissé un message un peu plus haut que je me permets de préciser. C'est dans le bouquin de Desmond Morris qui s'appelle le singe nu (une étude de l'homme mais du point de vue d'un éthologue) que j'avais lu que non seulement le sourire permettait d'attirer l'attention sur l'enfant de créer un lien mais aussi de "désamorcer" l'agressivité potentielle d'autres individus. Je n'ai jamais dit qu'il était insensible ou quoi que ce soit mais on peut remarquer que cette conduite n'est pas l'apanage de l'homme. Les poulains font exactement la même chose avec un machouillage particulier que le cheval gardera à l'âge adulte sous une autre forme. Je réagissais surtout au message de Greta_Garbo sur les animaux et qui m'a assez outréeen raison de son caractère caricatural...

J'aurais tendance à dire que je suis aussi d'accord avec cela, s'il n'y avait pas le dernier propos. Je pense que c'est aussi l'apanage de l'homme en vérité, car il n'est pas rare que nos sourires soient également destinés à apaiser l'agressivité de la personne à laquelle on s'adresse, non ? (Mais il est possible que j'ai mal compris le sens véritable de ta phrase, auquel cas je m'en excuse.)
Il faudrait que je pense à me procurer le livre dont tu parles, je suis curieuse de voir la façon dont l'homme y est traité.

 

[AnonymousUser]

...

 

[Cygnus]

Je cite Simone de Beauvoir (dans Le Deuxième Sexe) qui elle-même emploie le terme de parasite :

"C'est par la maternité que la femme accomplit intégralement son destin physiologique ; c'est là sa vocation "naturelle" puisque tout son organisme est orientée vers la perpétuation de l'espèce. [...] Mais la grossesse est surtout un drame qui se joue chez la femme entre soi et soi ; elle la ressent à la fois comme un enrichissement et comme une mutilation ; le f?tus est une partie de son corps, et c'est un parasite qui l'exploite ; elle le possède et elle est possédée par lui"

S'en suit une longue description des conséquences de la grossesse sur le corps de la femme, tous les chamboulements physiques et physiologiques (qui donnent envie bien sûr !). Ca ne me choque pas, après tout quand on ouvre le dictionnaire on tombe sur : "Organisme animal ou végétal qui se nourrit strictement aux dépens d'un organisme hôte d'une espèce différente", après, libre à chacune d'y voir une connotation péjorative ou non et je n'en vois pas, je ne vois pas ce qu'il y a de scandaleux là dedans, ça n'a rien d'horrible parce que c'est basé sur la réalité, ce n'est qu'horrible "culturellement parlant".

Exactement!

Quant on ouvre le dico, d'un point de vue biologique, on lit qu'un parasite, c'est un être vivant qui vit aux dépends d'un autre. Sans les hormones permettant à l'organisme d'accepter l'implantation de l'embryon dans l'utérus, le corps le considérerait comme corps étranger.

 

[Marie Obrigada]

C'est peut-être un parasite mais c'est la vie, on est tous passé par là.

 

[AnonymousUser]

J'aurais tendance à dire que je suis aussi d'accord avec cela, s'il n'y avait pas le dernier propos. Je pense que c'est aussi l'apanage de l'homme en vérité, car il n'est pas rare que nos sourires soient également destinés à apaiser l'agressivité de la personne à laquelle on s'adresse, non ? (Mais il est possible que j'ai mal compris le sens véritable de ta phrase, auquel cas je m'en excuse.)
Il faudrait que je pense à me procurer le livre dont tu parles, je suis curieuse de voir la façon dont l'homme y est traité.

Ma phrase voulait dire que nous aussi on le fait mais qu'on est pas les seuls à le faire (j'espère avoir été plus claire parce que des fois je m'embrouille un poil dans mes explications)

Pour le bouquin, il est très intéressant mais présente parfois des notions culturellement surannées. Il a été écrit en 1960 et l'auteur est américain mais je trouve ça deux fois plus motivant parce que ça permet de voir l'évolution et les différences de normes à travers les époques et les pays.

 

[AnonymousUser]

Totalement inenvisageable. C'est l'un des "objectifs" les plus importants de ma vie: réussir à mettre un enfant au monde, le rendre heureux, lui transmettre des valeurs et des connaissances et partager avec cet être tout ce qui me paraît proche d'un paradis terrestre comme l'attention conjointe, le grasping, l'amour, les douleurs, la vie quoi. Ne pas avoir d'enfant serait un échec de vie.

 

[AnonymousUser]

Ce que je regrette c'est qu'on ne nous laisse pas le choix. Si je voulais un enfant, je m'accommoderais sûrement des "désagréments" mais laissez-moi décider si j'en veux un ou pas. Je réclame juste le droit de me poser la question et de ne pas tout accepter comme un impératif biologique parce que c'est aussi ce qui nous différencie des animaux.

Mais euh .. personne ne vas te forcer.
Pourquoi on te laisse pas le choix ?