Bon, je vais essayer de répondre sans épiloguer (mais je sais déjà que je vais écrire un énorme pavé ^^) !
J'ai répondu que c'était possible. Personnellement, je n'envisage pas ma vie sans enfants, mais l'un de mes meilleurs amis refuse d'en avoir, et je ne vois pas pourquoi je devrais le pousser à faire le contraire, juste parce que moi j'en ai envie : tout le monde ne se ressemble pas, et tout le monde n'a pas forcément les mêmes idées sur ce sujet.
Beaucoup d'entre vous disent que c'est égoïste de faire naître un enfant, que c'est le désir d'avoir une personne à côté de soi pour nous soutenir dans nos vieux jours, juste une béquille, ou un animal de compagnie. D'autres disent ne pas aimer les enfants, leurs pleurs, etc.
J'ai remarqué que beaucoup de Madz n'envisagent leur (éventuel) enfant que comme....
un éternel enfant. Je veux dire par là qu'aucune n'imagine son enfant devenir adulte, comme vous et moi. Un jour il arrêtera de pleurer, de geindre, l'adolescence va passer, puis les études, et à ce moment il sera un adulte formé ! Le lien parent-enfant ne se coupe pas quand l'enfant devient adulte, et parfois une relation distante durant l'adolescence peut se transformer en relation d'amitié sincère à l'âge adulte. (2 paragraphes pour dire que j'ai trouvé étrange que personne n'évoque la relation parent-enfant à l'âge adulte).
Pourquoi moi je veux des enfants ? Je l'admets, ça part d'un désir égoïste. Et que sur ce point-là, je veux bien être égoïste,. Je considère que l'Homme n'est pas parfait, mais que cette imperfection fait partie de sa nature. Et j'ai choisi, pour ma part, d'être égoïste sur ce point-là, et de donner naissance à être qui plus tard me maudira peut-être de l'avoir engendré : s'il n'aime pas sa vie, il a aussi le choix d'y mettre fin (je reconnais que cette idée est extrême, mais est pour moi envisageable).
Pourquoi dans ce monde pourri ? Beaucoup d'entre vous voient dans la naissance un égoïsme, car nous allons laisser un monde pourri à nos enfants. Je réponds, et ce n'est que mon avis : nous avons pourri ce monde, mais nous pouvons aussi l'aider. En donnant naissance à mon enfant, je lui laisse le choix de vivre sa vie comme il l'entend (une fois adulte), et cet enfant fera peut-être ce qu'il faut pour sauver le monde, et changer la société. Je ne vois pas la naissance comme une condamnation par avance, mais comme une chance de vivre, car je considère que c'est le plus beau cadeau que l'on puisse faire à un être vivant.
Beaucoup plus matérialiste : nous vivons quand même dans la partie du monde la plus prospère, nous ne mourrons pas de faim...Je vois les choses du côté "positif".
Je pense souvent aux femmes qui ont donné naissance à leurs enfants en 14-18 : finalement, ils sont nés dans un contexte plus qu'horrible, et certains sont devenus des résistants qui ont changé la face du monde. J'ai donc espoir en l'Homme.
Après il y a sans doute aussi une part là-dedans de mon éducation chrétienne (mais je suis favorable à l'avortement, nuance). Pour moi la vie est sacrée, le premier "bien" donné à un être vivant, dont il peut disposer comme il l'entend.
Et personnellement je suis fascinée par les femmes enceintes
Par contre je trouve que, dans notre société, il y a, comme toujours, un dualisme fatiguant :
- pour certains, vouloir des enfants est un acte barbare, qui nous renvoient à l'homme des cavernes et est profondément égoïste, et prouve que l'on est un arriéré mental qui n'a pas réfléchi aux conséquences, etc.
- pour certains, ne pas vouloir d'enfants est inimaginable, on peut = on doit, il faut perpétuer l'espèce, c'est un grand bonheur, etc.
Pour moi, ces deux partis qui veulent exercer une pression sur la société, pensant détenir la vérité suprême, sont aussi méprisables l'un que l'autre.
C'est notre vie, on choisit, on assume les conséquences. Vous avez fait autrement, very well, je suis contente pour vous, mais moi, j'ai d'autres projets.
Edit : j'ai oublié de dire une chose.
Personne ne devrait avoir à justifier par des arguments rationnels un choix aussi intime et peut-être irrationnel. Peser le pour et le contre me semble vain dans ce genre de cas : on ne peut pas quantifier le bonheur d'avoir un enfant ou le malheur d'en perdre un.