Le fait d'être à l'origine d'un autre être humain, de le creer dans sa chair et dans sa personne, bref de concevoir en un mot m'effraie car j'ai du mal à ne pas voir ensuite comment les relations entre le geniteur et l'enfant puissent ne pas être ambigües, je veux dire que je pense qu'il arrive souvent que le géniteur projete ses émotions, ses frustrations, ses névroses, ses angoisses appelez-ça comme vous voulez, sur son enfant, et donc celui-ci va en être influencé, et cela va déteindre sur sa façon de se comporter et de raisonner dans sa vie. C'est vraiment ça qui m'éffraie en quelque sorte, de faire quelque chose de mauvais, ou d'irréparable sur mon enfant. D'agir d'une façon néfaste (sous toutes les formes), et oui de donner un bout de moi dans une autre personne, car j'ai déjà du mal à connaître mes propres réactions, à sonder ma propre personnalité, à trouver mes limites et mon sens des responsabilités.
Et en même temps ce sens des relations ambigües entre le parent et l'enfant est quelque chose qui me fascine. Bien sûr qu'entre tout être humain les relations sont amibües, et ça on y peut rien mais je veux dire que dans la sphère familiale, c'est encore plus marqué et unique. C'est quelque chose de fort, qu'il faut bâtir et ca peut être une très bonne experience comme une mauvaise.
Quand je vois comment mes parents en chient aujourd'hui pour notre bien, pour notre confort, et que malgré tout plein de problèmes subsistent, j'ai aussi peur de leur ressembler (attention je leur porte beaucoup d'admiration et de reconnaissance) et je crois que ça joue, inconsciemment.
En revanche, j'aime énormement les enfants. Les ados, les adultes, les vieux me laissent plus ou moins indifferente mais je me trouve détendue en compagnie des enfants, je les aime beaucoup (enfin ceux qui veulent bien m'aimer, ahah) et je les admire. Je hais les personnes qui leur fond du mal ou pire, qui les élèvent mal.
Donc un jour si je trouve la bonne personne, THE personne, pourquoi pas. Là j'ai 15 ans, bon c'est l'avis que j'ai maintenant, ça va peut-être (sûrement changer) mais je me connais assez bien pour savoir que je suis quelqu'un d'angoissé, et c'est justement ça qui m'angoisse haha (pour mes enfants je veux dire).
Je rajouterais aussi que la vision que j'ai de la famille en générale est une vision assez beauf : la mère qui prend 30 kilos, le père debordé par son travail et les enfants qui jouent à la play. Et hop, tous au macDo le samedi soir.
Bon, c'est très cliché mais j'en ai aussi pleins d'autres des clichés, et pour toutes les classes (mais quel humour)
En fait je crois que la vie en communauté me rebute, dans le sens où je pense qu'il n'y devrait forcément plus avoir place pour l'individu propre, dans sa personnalité, ses désirs, ses projets, ses reflexions. Comme si le poids des obligations, du quotidien, de la routine, du métier et de l'argent limitait l'être humain.
Je ne pense pas que ça soit le cas, si on le veut vraiment, mais j'ai un peu peur de ça aussi, oui. Mes parents eux-même font beaucoup de sacrifices.