Je débarque un peu de nulle part. J'aime vous lire épisodiquement pour me donner des idées sur comment mieux faire, mais je ne suis pas la veille assidument, donc j'espère que je ne vais pas répéter des choses qui ont déjà été dites.
J'ai eu une discussion intéressante avec une de mes collègues qui a travaillé comme chercheuse pendant 20 ans pour un groupe groupe qui fait notamment des produits ménagers (savon, gel douche, lessive, etc...).
Je lui ai raconté, toute fière, que j'avais remplacé mon savon vaisselle par du savon de Marseille. Et là, je l'ai vu rouler les yeux au ciel. Elle a commencé par prendre beaucoup de précautions oratoires pour me dire qu'elle trouvait ça génial toutes ces personnes qui essayaient de trouver des manières de consommer moins nuisible. Plus, d'ailleurs, parce que ça les préparait aux changements à venir que parce qu'elle est convaincue que ça peut vraiment faire une différence (la vraie différence ne peut se faire sans volonté politique, pour elle).
Puis elle m'a donné un cours sur le cycle de vie d'un produit.
Elle m'a dit que le savon de Marseille avait certes l'avantage de ne pas conduire à une bouteille de plastique jetée. Mais que si on utilise bien son produit vaisselle, on ne jette que 2 ou 3 bouteilles par an grand max et que le problème principaux des liquides vaisselle, c'est les surfactants qu'ils relâchent dans l'environnement. Et que là-dessus, le savon de Marseille ne fait pas mieux, que les autres (elle a essayé de m'expliquer la chimie de la chose mais j'ai pas suivi).
Elle m'a aussi fait remarquer que quand on fait des tests savon dans l'industrie, le savon de Marseille est le référent "irritant" (le référent "non-irritant" étant Dove, ou éventuellement Nivéa). Alors certes, ça n'est pas de l'écologie mais ça peut être bon à savoir.
Elle m'a aussi dit que globalement, elle déconseillait les savons éco-vert car on retrouve chez eux globalement les mêmes surfactants mais moins concentrés ; sauf que comme ça mousse et dégraisse moins bien, les gens en mettent plus dans l'eau et ça revient au même. Elle insistait par contre sur le fait qu'une goutte de dreft suffit.
Elle m'a aussi redonné l'exemple des couches lavables qui, à moins d'être lavées à la main, font plus de mal que de bien à l'écologie.
Elle me disait que même dans l'industrie, quand on participe à la production d'un produit, il est extrêmement difficile d'évaluer tout le cycle de vie d'un produit, et encore plus difficile de savoir si une action prise (genre utiliser du savon plutôt que du gel douche) est au final bénéfique ou néfaste.
On a fini par conclure que la seule chose qui est bénéfique à coup sûr, c'est de consommer moins.
Bref, je ne sais pas trop ce que je tire de cette conversation, mais je me suis dit que ça pourrait intéresser certain.es d'entre vous.