Salut les filles !
J'ai un souci depuis plusieurs mois... Si je me décide à l'écrire maintenant, c'est que je pensais que l'histoire était enterrée... Mais au final non.
Je vous explique : je suis assistante de français dans un collège depuis un an et demi. Pendant la première année, j'ai subi un harcèlement quotidien de la part d'un professeur, à qui je n'ai jamais rien dit car je n'étais pas sûre qu'il savait que ce qu'il faisait, c'était du harcèlement. Il trouvait toujours une excuse pour me toucher, le dos, l'épaule, la taille, le bras, les mains, il me disait "tu es jolie aujourd'hui" pour passer progressivement à "tu es très sexy aujourd'hui".
De la part d'un mec de mon âge, j'aurais sûrement réagi et rétorquer que ce n'était pas pour ses beaux yeux que je m'habillais ainsi ou quelque chose du genre, mais il a vingt ans de plus que moi, marié et père. Il me regardait sans cesse, je le voyais à travers mes lunettes de soleil, et quand je tournais la tête vers lui, il détournait de suite le regard. Une fois, on a été boire un verre avec les collègues, il était là et son comportement était très chiant. Un prof de mon âge m'a invité à danser et pour le remercier je lui ai fait la bise, et l'autre lui a dit "tu as de la chance, moi elle ne veut jamais m'embrasser". Une collègue qui se rendait compte de son manège avec moi m'a dit que c'était inacceptable de sa part de se comporter ainsi avec moi, que je devais faire gaffe et que s'il dépassait les limites, qu'il fallait que j'en parle à ma tutrice. Donc à ce moment là, je savais que ce n'était pas juste moi qui m'imaginais des choses.
Une autre fois, on a été manger au resto avec les collègues, et sur le chemin du retour, on a pris la même route vu qu'on habitait dans la même direction. A peine deux minutes après être sorti du resto, en arrivant devant chez moi, il m'a demandé s'il pouvait entrer pour aller pisser, qu'il avait très envie. Il aurait tout simplement pu prévoir le coup avant d'aller au resto, et j'ai eu beau réfléchir, je n'ai pas trouvé une excuse plausible pour lui refuser l'entrée. Mes colocs n'étaient pas là, j'étais tellement mal à l'aise. Il était bourré, me regardait de façon lubrique, pour la première fois j'avais peur de lui. Je lui ai montré le chemin des toilettes, je me suis mise à la vaisselle qui traînait pour ne pas m'asseoir et lui donner envie de s'asseoir à son retour et d'engager la conversation. Il est revenu, m'a demandé de lui faire la visite de l'appartement. Il était tard, je l'ai mis à la porte en lui disant que je me réveillais tôt le lendemain. J'ai passé la nuit à faire des cauchemars à son sujet, lui qui rentrait dans ma chambre pendant que je dormais, qui me violait...
C'était trop, il fallait que j'en parle à quelqu'un. Mais je ne me suis pas adressée à la bonne personne... J'en ai parlé au jeune prof, qui m'a dit que je devais taire tout ça, que j'allais créer plein de problèmes, que ce mec avait une famille et une bonne réputation, que je devais juste l'ignorer et tout allait rentrer dans l'ordre. Ce que j'ai fait. J'ai progressivement arrêté de lui parler, je ne répondais que par oui ou non à ses questions ouvertes, je ne le regardais plus et surtout j'ai limité nos contacts en ne sortant plus boire un café au bar d'en face mais en restant à l'intérieur de l'école pendant la pause.
Les mois ont passé, l'été est arrivé. Par habitude de toujours écrire mes problèmes sur mon blog, j'ai raconté ce qu'il s'était passé dessus, sans donner de nom.
Et puis c'est la rentrée. Je l'ignore toujours, il me regarde quand il me parle, je déteste son regard, je déteste quand il me parle, je suis toujours mal à l'aise. Je suis hélas obligée de prendre la voiture avec lui une fois toutes les deux semaines, pour le covoiturage. Jusqu'à vendredi dernier, il y avait toujours quelqu'un d'autre dans la voiture, donc ça allait, j'étais "sauve" de tout contact avec lui. Et puis ce vendredi, j'étais seule avec lui. Jeudi soir je me souviens, j'étais stressée, je me demandais si ce n'était pas mieux de feindre un mal de ventre et de ne pas aller en cours, ou de plutôt prendre le bus pour éviter un voyage d'une heure avec lui. Mais je me suis dit que ce n'était pas la mort, et vendredi matin, j'étais dans sa voiture.
Les premières 50 minutes se sont plutôt bien passées. Je n'avais qu'une envie, ne pas parler, mais il s'entêtait à parler de tout et de rien, du temps, de la neige, des voyages prochains et passés, etc. J'étais mal à l'aise quand il se taisait mais encore plus mal à l'aise quand il parlait et requérait une réponse de moi. Et enfin, les 10 dernières minutes, il me dit qu'il a jeté un oeil à mon blog récemment et qu'il avait trouvé un article qui avait l'air de parler de lui. Comme il n'avait rien compris, il a tout traduit avec Google Trad. Et de me dire que je me suis trompée de A à Z, qu'il n'avait jamais voulu me mettre mal à l'aise, que s'il me regardait, c'était seulement parce qu'il voulait me parler (faux faux faux !!! il ne m'a jamais parlé après que je l'ai surpris à me regarder !), que son comportement était tout sauf irréprochable, que ce n'était pas bien de mentir comme ça sur mon blog à son sujet, etc etc. Pendant 10 minutes, je tremblais, j'avais juste envie d'ouvrir la porte à un feu rouge et d'y aller à pied, mais j'ai pas osé, j'avais l'oeil sur la portière, j'ai pas osé, je n'avais aucune échappatoire possible, il avait attendu qu'on soit seul à seule pour me déballer tout ça sans que je puisse m'enfuir. Je me suis sentie affreusement mal, et quand à la fin il m'a tendu la main en me demandant "amis ?", je la lui ai serré en n'ayant qu'une seule pensée : je ne serai plus jamais seule avec lui, je tenterai toujours de trouver une autre solution pour me retrouver avec lui, seule ou non.
Il aurait pu ne jamais m'en parler, mais en m'affirmant que je m'étais trompée sur lui sur toute la ligne, il n'a fait que renforcer le dégoût que j'ai pour lui. Maintenant j'ai envie d'en parler à quelqu'un, peut être à la collègue qui m'avait dit de faire gaffe ? Je sais que je n'ai pas tout inventé, elle l'a vu elle aussi. J'y ai ensuite pensé toute la journée, puis toute la soirée, puis tout le weekend. Encore maintenant je suis tétanisée qu'il ait relancé le sujet. Je ne voulais plus penser à lui et à son comportement et voilà que tout revient...
Que pensez vous que je dois faire ? Est ce qu'en parler à ma collègue, point final c'est bien ? Je sais que si je demande à ma tutrice de m'aider, il niera tout, et qui sait ce qu'il arriverait ensuite ? Je n'ai pas envie de créer de problèmes. J'aurais dû dès le début de l'année dire au responsable du covoiturage que je ne voulais pas être avec l'autre... Mais c'est sûr que je vais en parler avec ma collègue.