@madmoizelle N
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@Althée C'est fascinant l'identité (pas quand c'est Éric Besson) et la façon dont on voudrait la projeter dans le monde, et aussi la façon dont on nous voit en fonction de cette identité qu'on ne choisit pas. C'est hyper bizarre comme sentiment. Quand ce que tu es devient politique, c'est comme un tour dans une machine à laver en mode essorage. Le processus (j'ai pas fini mais je crois qu'on ne finit jamais de définir qui on est) est à la fois fascinant, riche, émouvant mais aussi hyper douloureux, usant et vertigineux.
Je suis passé de la nana dont la mère préparait des couscous plutôt que des blanquettes à membre du KKK inversé alors que concrètement j'ai juste décidé de porter cette identité comme j'ai toujours porter l'identité française. J'imagine que 2013 a du te faire un effet similaire.
@Yuliia N'hésite jamais à me demander quoique ce soit, au contraire le but c'est de transmettre à ceux qui sont concernés. Et merci pour les compliments, mais je n'ai aucun mérite. Je suis une merde parfois (quand je reviens du Maroc je vous raconterai aussi comment j'ai merdé comme une blanche au CED, je le vis pas encore assez sereinement pour le raconter sans essayer de me dédouaner et non j'ai juste été une merde) (la parenthèse plus longue que la phrase, ma spécialité). Il faut jamais avoir de héros militant parce qu'il y aura toujours un moment où ça va merder parce que le militant parfait n'existe pas. C'est dommage qu'on soit pas vraiment entre nous, j'aimerais pouvoir aborder les différents qui parfois sont fondamentaux mais je vais pas donner des clefs aux "autres" pour nous descendre encore plus.
Et oui je te mets dans le mp, je garde vraiment un bon souvenir de cet atelier. Une des nanas vient du meme coin que moi en France, c'était cool de faire la patriote avec une laotienne et de defendre le fromage francais face au bourgeois des hauts de Seine. J'ai aussi vu la lumière quand j'ai compris que les asiatiques et les maghrébins ont bien trop de points communs dans l'Histoire. Il y a une communauté vietnamo marocaine au Maroc. Nos arrières grands parents étaient potes en vrai. Et un des mecs était le portrait crache de mon meilleur ami d'enfance et il était beaucoup trop cool, un mec épatant d'intelligence et d'expériences de vie. Genre un bonhomme impressionnant.
Je suis passé de la nana dont la mère préparait des couscous plutôt que des blanquettes à membre du KKK inversé alors que concrètement j'ai juste décidé de porter cette identité comme j'ai toujours porter l'identité française. J'imagine que 2013 a du te faire un effet similaire.
@Yuliia N'hésite jamais à me demander quoique ce soit, au contraire le but c'est de transmettre à ceux qui sont concernés. Et merci pour les compliments, mais je n'ai aucun mérite. Je suis une merde parfois (quand je reviens du Maroc je vous raconterai aussi comment j'ai merdé comme une blanche au CED, je le vis pas encore assez sereinement pour le raconter sans essayer de me dédouaner et non j'ai juste été une merde) (la parenthèse plus longue que la phrase, ma spécialité). Il faut jamais avoir de héros militant parce qu'il y aura toujours un moment où ça va merder parce que le militant parfait n'existe pas. C'est dommage qu'on soit pas vraiment entre nous, j'aimerais pouvoir aborder les différents qui parfois sont fondamentaux mais je vais pas donner des clefs aux "autres" pour nous descendre encore plus.
Et oui je te mets dans le mp, je garde vraiment un bon souvenir de cet atelier. Une des nanas vient du meme coin que moi en France, c'était cool de faire la patriote avec une laotienne et de defendre le fromage francais face au bourgeois des hauts de Seine. J'ai aussi vu la lumière quand j'ai compris que les asiatiques et les maghrébins ont bien trop de points communs dans l'Histoire. Il y a une communauté vietnamo marocaine au Maroc. Nos arrières grands parents étaient potes en vrai. Et un des mecs était le portrait crache de mon meilleur ami d'enfance et il était beaucoup trop cool, un mec épatant d'intelligence et d'expériences de vie. Genre un bonhomme impressionnant.
@Yuliia @Allitché je ne voulais en aucun cas highjacker votre conversation sur la langue et svp ne l'ayez pas en privé, ça m'intéresse énormément =)
Surtout pour ce qui est de la langue chinoise, cette petite fantaisie que l'occident se paye pour se monétiser sur le marché international ou pour avoir l'air cool.
Surtout pour ce qui est de la langue chinoise, cette petite fantaisie que l'occident se paye pour se monétiser sur le marché international ou pour avoir l'air cool.
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je double post parce que je fais comme @madmoizelle N vous êtes trop passionnantes et j'oublie pourquoi je suis venue.
J'écoute les nouveaux féminismes l'émission de France cul
et c'est trop bien cette émission (j'écoute celle sur le féminisme décolonial évidemment)
J'écoute les nouveaux féminismes l'émission de France cul
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Je sais pas si les romans policiers c'est votre tasse de thé, mais après les Grecs et le commissaire Charitos, j'ai piqué aussi Brahim Llob aux Algériens (c'est du Khadra d'ailleurs, comme c'est bizarre), monument de droiture qui reste pauvre selon un de ces gosses, et l'autre qui lui répond: "non mon père est pas pauvre, il est honnête" et le premier de lui répondre que ça revenait du pareil au même. L'histoire est livrée sans concessions, sur le vif, ça pue le fric, les histoires de domination et de pouvoir, et je comprends d'autant plus que vous ayez besoin de comprendre ce qui s'est passé pendant ce dernier siècle. J'ai pas tout compris mais j'ai senti par les tripes un tout petit peu la violence de votre histoire. Un tout petit peu.
Et si vous voulez du bonheur, je vous répéterai ce qu'un des persos dit, avec toute la lucidité de Khadra: la plus belle chose qu'on puisse faire pour une cause, ce n'est pas de mourir, mais de lui survivre.
Quand je vous, nous regarde, je trouve qu'on a déjà fait un raisonnement similaire, et qu'on a trouvé des beaux moyens de nous célébrer (et je me réjouis d'autant plus des podcasts (nan nan je fais pas de peer pressure les gentes...)).
@madmoizelle N ce n'est pas mon histoire qui est importante mais le fait que je raconte mon histoire, à ma manière parce que c'est la force de mon écriture que l'introspection. Je savais juste pas que je pouvais utiliser ce talent pour nous, avant de l'utiliser pour les autres pas-concerné.e.s. Je l'ai compris en écrivant ici et sur fb, lorsque les gens sont venu.e.s vers moi me dire qu'iels se reconnaissaient. Je le fais parce que ça me fait du bien mais je sais maintenant que le partager fera d'autant plus de bien à certain.e.s. Dans cette perspective, ça ne me gêne pas vraiment que tu sois fière de moi. Mon histoire n'est pas vraiment plus à moi qu'aux autres racisé.e.s; en fait, je considère qu'on a une espèce de boîte commune avec toutes nos histoires qui permet d'analyser le racisme et répondre à certaines attaques, même si cette boîte n'appartient à personne en particulier, c'est vraiment une création collective. En tout cas, c'est l'impression que j'aie qu'on fasse de l'utilisation de cette boîte...
@Yuliia Oh je suis contente que tu squattes ici! D'ailleurs, il faut que je te réponde à ton dernier MP aussi! D'ailleurs je me disais aussi qu'un jour tu voudrais peut-être parler de choses plus spécifiques aux métisses, alors c'est toute joie que j'ai vu votre discussion avec @Ana-Esperanza
Il y a aussi des trucs qu'en tant que 100% je vais merder, notamment je me rends compte avec le jugement un peu fastoche des personnes white-passing. J'y repense parce que l'autre jour encore j'ai pesté contre une dame qui portait une robe chinoise (et pardon pas pardon ça lui allait vraiment pas 
) en Grèce... mais pour le coup, j'étais assez sûre qu'elle n'ait pas de lien avec cette culture. Mais en fait, dans le cas random, j'en sais rien. Peut-être qu'une fois sur 10, je vais me gourer. Bref du coup, je pense que ça va m'arriver de continuer à pester (et à raison sur l'orientalisation), et je pense reconnaître les traits asiatiques assez pour pas trop me gourer, mais je tâcherai de m'en souvenir. Et puis en tant que 100%, c'est facile pour moi de savoir quelle est ma culture d'adoption et celle parentale (au moins ça que j'ai pas besoin de clarifier avec moi-même). Je vais me répéter mais je trouve super violent d'être réduit à un.e seul.e de ces (grand-)parent, qu'on connaît peut-être même pas, c'est encore plus douloureux puisque le lien n'est pas forcément clair, direct, instinctif comme je disais. Pour moi c'est évident de revendiquer un héritage chinois. Mais ça fait longtemps que je me pose la question de cette transmission, un jour j'y serai peut-être confrontée en tant que mère, tante ou que sais-je. Bref, des fois, ça me rend fou. La prochaine fois que mes ami.e.s me disent que mes enfants métisses seront trop beaux, je dirais que "ouais, iels vont surtout en chier toute leur vie avec des questions identitaires". Oui j'aime la bonne humeur. Et si je me sens d'attaque, je pourrais en rajouter "surtout si vous continuez comme ça à balancer des petites phrases, entre racisme et fétichisation. Vous savez, ça fait partie du problème. Je sais pas si vous l'aviez compris mais vous m'avez pas aidé à bien vivre, vous pourriez éviter de le faire à mes gosses" (nan mais là je rêve, j'y arriverais jamais d'une traite).
D'ailleurs un contre-exemple blanc, c'est mon copain qui est franco-grec, qui dit souvent qu'il est grec, sans problème, mais en fait il parle pas la langue et n'en ressent pas le besoin (ce qui me dépasse un peu parfois). C'est presque trop fastoche la vie pour lui. En vrai, on va leur filer un double héritage francophone à nos gosses, mais quel que soit le nom de famille qu'on leur file, iels seront fiché.e.s comme étranger.e. Leur naissance sera déjà politique...
Bon je dis un peu tout ce qui me passe par la tête, oui je reviendrai pour la langue! D'ailleurs j'ai toujours pas très bien compris comment s'inscrire en tant qu'auditrice libre, je crois que je vais envoyer un mail demain...
Et si vous voulez du bonheur, je vous répéterai ce qu'un des persos dit, avec toute la lucidité de Khadra: la plus belle chose qu'on puisse faire pour une cause, ce n'est pas de mourir, mais de lui survivre.
Quand je vous, nous regarde, je trouve qu'on a déjà fait un raisonnement similaire, et qu'on a trouvé des beaux moyens de nous célébrer (et je me réjouis d'autant plus des podcasts (nan nan je fais pas de peer pressure les gentes...)).
@madmoizelle N ce n'est pas mon histoire qui est importante mais le fait que je raconte mon histoire, à ma manière parce que c'est la force de mon écriture que l'introspection. Je savais juste pas que je pouvais utiliser ce talent pour nous, avant de l'utiliser pour les autres pas-concerné.e.s. Je l'ai compris en écrivant ici et sur fb, lorsque les gens sont venu.e.s vers moi me dire qu'iels se reconnaissaient. Je le fais parce que ça me fait du bien mais je sais maintenant que le partager fera d'autant plus de bien à certain.e.s. Dans cette perspective, ça ne me gêne pas vraiment que tu sois fière de moi. Mon histoire n'est pas vraiment plus à moi qu'aux autres racisé.e.s; en fait, je considère qu'on a une espèce de boîte commune avec toutes nos histoires qui permet d'analyser le racisme et répondre à certaines attaques, même si cette boîte n'appartient à personne en particulier, c'est vraiment une création collective. En tout cas, c'est l'impression que j'aie qu'on fasse de l'utilisation de cette boîte...
@Yuliia Oh je suis contente que tu squattes ici! D'ailleurs, il faut que je te réponde à ton dernier MP aussi! D'ailleurs je me disais aussi qu'un jour tu voudrais peut-être parler de choses plus spécifiques aux métisses, alors c'est toute joie que j'ai vu votre discussion avec @Ana-Esperanza
Il y a aussi des trucs qu'en tant que 100% je vais merder, notamment je me rends compte avec le jugement un peu fastoche des personnes white-passing. J'y repense parce que l'autre jour encore j'ai pesté contre une dame qui portait une robe chinoise (et pardon pas pardon ça lui allait vraiment pas ) en Grèce... mais pour le coup, j'étais assez sûre qu'elle n'ait pas de lien avec cette culture. Mais en fait, dans le cas random, j'en sais rien. Peut-être qu'une fois sur 10, je vais me gourer. Bref du coup, je pense que ça va m'arriver de continuer à pester (et à raison sur l'orientalisation), et je pense reconnaître les traits asiatiques assez pour pas trop me gourer, mais je tâcherai de m'en souvenir. Et puis en tant que 100%, c'est facile pour moi de savoir quelle est ma culture d'adoption et celle parentale (au moins ça que j'ai pas besoin de clarifier avec moi-même). Je vais me répéter mais je trouve super violent d'être réduit à un.e seul.e de ces (grand-)parent, qu'on connaît peut-être même pas, c'est encore plus douloureux puisque le lien n'est pas forcément clair, direct, instinctif comme je disais. Pour moi c'est évident de revendiquer un héritage chinois. Mais ça fait longtemps que je me pose la question de cette transmission, un jour j'y serai peut-être confrontée en tant que mère, tante ou que sais-je. Bref, des fois, ça me rend fou. La prochaine fois que mes ami.e.s me disent que mes enfants métisses seront trop beaux, je dirais que "ouais, iels vont surtout en chier toute leur vie avec des questions identitaires". Oui j'aime la bonne humeur. Et si je me sens d'attaque, je pourrais en rajouter "surtout si vous continuez comme ça à balancer des petites phrases, entre racisme et fétichisation. Vous savez, ça fait partie du problème. Je sais pas si vous l'aviez compris mais vous m'avez pas aidé à bien vivre, vous pourriez éviter de le faire à mes gosses" (nan mais là je rêve, j'y arriverais jamais d'une traite).D'ailleurs un contre-exemple blanc, c'est mon copain qui est franco-grec, qui dit souvent qu'il est grec, sans problème, mais en fait il parle pas la langue et n'en ressent pas le besoin (ce qui me dépasse un peu parfois). C'est presque trop fastoche la vie pour lui. En vrai, on va leur filer un double héritage francophone à nos gosses, mais quel que soit le nom de famille qu'on leur file, iels seront fiché.e.s comme étranger.e. Leur naissance sera déjà politique...
Bon je dis un peu tout ce qui me passe par la tête, oui je reviendrai pour la langue! D'ailleurs j'ai toujours pas très bien compris comment s'inscrire en tant qu'auditrice libre, je crois que je vais envoyer un mail demain...
Analyse brillante du clip de "Musique nègre" : http://contre-attaques.org/magazine/article/le-nouveau
Analyse brillante du clip de "Musique nègre" : http://contre-attaques.org/magazine/article/le-nouveau
Et sinon, où est-ce qu'on achète le t-shirt "musique nègre" ? I NEED
Dernière édition :
@Ana-Esperanza il y a un pack album + Tshirt sur la FNAC mais ça doit pas être le Tshirt de "Musique Nègre"
http://musique.fnac.com/a10015288/K...CD-album?lf=d377f85758edaec16e4c9777f152751c#
(edit) interview de Kery James sur l'actualité et sur son projet "Mouhammad Alix"
http://musique.fnac.com/a10015288/K...CD-album?lf=d377f85758edaec16e4c9777f152751c#
(edit) interview de Kery James sur l'actualité et sur son projet "Mouhammad Alix"
@Eclise l'auteure de cet article a dû suivre le twitter d'Enthoven ces derniers jours 
(ou traîné ici ?)
(ou traîné ici ?)@Yuliia en fait, à mes yeux, tu n'as pas de questions de légitimité à te poser pour les habits. C'est une partie de ton histoire, point. Et comme toujours, dans ces cas-là, c'est compliqué de savoir pourquoi exactement on décide de faire telle action revendicatrice.
Je pense qu'on peut, si on est assez attentive, distinguer quelqu'un.e qui porte un vêtement comme simple mode, sans forcément en comprendre la signification, à quelqu'un.e qui le porte parce que c'est naturel de par son histoire. Mais enfin, c'est un peu subtil. Et en plus, on peut se gourer avec le rapport au corps qui est culturellement différent... Mais dans tous les cas, c'est toi qui sais ce que tu as besoin de faire, pas les autres, même pas moi qui suis parfois énervée réactivement par des comportements d'appropriation blancs (mais je peux me tromper, d'ailleurs des fois je me suis faite avoir! Et tes interrogations, entre autres, me le rappellent). On répète tout le temps qu'il faut écouter nos histoires; moi aussi il faut que je le fasse parce que je connais pas toutes les configurations (c'est nul ce terme, on n'est pas des puzzles
). En plus, tu connais déjà les dynamiques derrière, c'est pas comme si tu n'étais pas sensibilisée. Si je discutais randomly, à une soirée ou peu importe, avec une racisée métisse white-passing, je vais vite comprendre qu'elle n'est pas blanche et je vais donc m'effacer devant son ressenti sur ces questions-là.
J'ai trouvé ta remarque sur ta question de l'héritage très juste. Moi je l'ai vécu comme un poids mais toi c'est quasiment une mutilation. Nos vécus sont différents mais ce qui nous rassemble, c'est la souffrance autour de l'identité. J'ai peut-être trouvé une solution "instinctive", mais je suis sûre que tu trouveras la tienne. Je comprends que tu m'envies, mais je crois que c'est surtout parce que là j'ai l'impression d'avoir trouvé quelque chose là maintenant qui me convienne, mais je pense pas que tu m'envies le cheminement tortueux Moi je rêvais d'être white-passing à un moment donné de ma vie, mais je me rends compte qu'en fait, c'est pas mieux. Parce que le white-passing n'est jamais "complet", il y aura toujours une part de souffrance derrière.
Si je peux te raconter encore quelque chose: en fait, je passe tellement de temps à parler de mon héritage chinois que j'oublie parfois que je me pose aussi des questions par rapport au Vietnam, même si pas beaucoup. Mon père a grandi là-bas, mais dans la communauté chinoise, et il nous a transmis la cuisine du Sud, "comment manger" (c'est comme ça que j'ai appris à manger avec les mains). Pour moi, c'est normal de manger vietnamien du coup, je trouve parfois bizarre que les gens de la famille paternelle s'étonnent que je sache le faire (un peu comme parfois les amis de ma mère s'étonnent qu'on mange avec des baguettes
). Les gens ne peuvent pas s'empêcher de faire des commentaires, pas méchants, mais c'est toujours de leur point de vue, comme si naturellement en ayant grandi à l'étranger, on allait tout perdre. Par contre, ils vont aussi s'attendre à une meilleure maîtrise de la langue. Enfin bref, il y a toujours des fantasmes de leur part qui peuvent être fatigants (heureusement ça arrivait peut-être max 3-4 fois l'an). Mais parfois, je me demande si je n'utilise pas le côté "exotique" parce que mal connu 
il m'est parfois arrivé d'inviter des gens à manger vietnamien. Avec du recul, je me pose aussi des questions
Sinon je me disais que c'est quand même incroyable le temps qu'on passe à ressasser et réfléchir sur une part de notre identité qui ne nous définit pas seulement. Le temps qu'on passe à expliquer à quel point notre origine ne nous définit beaucoup moins bien que nos intérêts professionnels, ou la musique qu'on kiffe (encore que...), nos passions. La souffrance qu'on doit endurer pour quelque chose à laquelle on ne peut pas être réduit.e. Tu m'étonnes qu'on finisse par revendiquer notre couleur de peau, non pas forcément comme part de notre identité que comme construction de notre identité. Je sais pas si cette distinction convient à tout le monde d'ailleurs...
Je pense qu'on peut, si on est assez attentive, distinguer quelqu'un.e qui porte un vêtement comme simple mode, sans forcément en comprendre la signification, à quelqu'un.e qui le porte parce que c'est naturel de par son histoire. Mais enfin, c'est un peu subtil. Et en plus, on peut se gourer avec le rapport au corps qui est culturellement différent... Mais dans tous les cas, c'est toi qui sais ce que tu as besoin de faire, pas les autres, même pas moi qui suis parfois énervée réactivement par des comportements d'appropriation blancs (mais je peux me tromper, d'ailleurs des fois je me suis faite avoir! Et tes interrogations, entre autres, me le rappellent). On répète tout le temps qu'il faut écouter nos histoires; moi aussi il faut que je le fasse parce que je connais pas toutes les configurations (c'est nul ce terme, on n'est pas des puzzles
). En plus, tu connais déjà les dynamiques derrière, c'est pas comme si tu n'étais pas sensibilisée. Si je discutais randomly, à une soirée ou peu importe, avec une racisée métisse white-passing, je vais vite comprendre qu'elle n'est pas blanche et je vais donc m'effacer devant son ressenti sur ces questions-là.J'ai trouvé ta remarque sur ta question de l'héritage très juste. Moi je l'ai vécu comme un poids mais toi c'est quasiment une mutilation. Nos vécus sont différents mais ce qui nous rassemble, c'est la souffrance autour de l'identité. J'ai peut-être trouvé une solution "instinctive", mais je suis sûre que tu trouveras la tienne. Je comprends que tu m'envies, mais je crois que c'est surtout parce que là j'ai l'impression d'avoir trouvé quelque chose là maintenant qui me convienne, mais je pense pas que tu m'envies le cheminement tortueux
Moi je rêvais d'être white-passing à un moment donné de ma vie, mais je me rends compte qu'en fait, c'est pas mieux. Parce que le white-passing n'est jamais "complet", il y aura toujours une part de souffrance derrière. Si je peux te raconter encore quelque chose: en fait, je passe tellement de temps à parler de mon héritage chinois que j'oublie parfois que je me pose aussi des questions par rapport au Vietnam, même si pas beaucoup. Mon père a grandi là-bas, mais dans la communauté chinoise, et il nous a transmis la cuisine du Sud, "comment manger" (c'est comme ça que j'ai appris à manger avec les mains). Pour moi, c'est normal de manger vietnamien du coup, je trouve parfois bizarre que les gens de la famille paternelle s'étonnent que je sache le faire (un peu comme parfois les amis de ma mère s'étonnent qu'on mange avec des baguettes
). Les gens ne peuvent pas s'empêcher de faire des commentaires, pas méchants, mais c'est toujours de leur point de vue, comme si naturellement en ayant grandi à l'étranger, on allait tout perdre. Par contre, ils vont aussi s'attendre à une meilleure maîtrise de la langue. Enfin bref, il y a toujours des fantasmes de leur part qui peuvent être fatigants (heureusement ça arrivait peut-être max 3-4 fois l'an). Mais parfois, je me demande si je n'utilise pas le côté "exotique" parce que mal connu il m'est parfois arrivé d'inviter des gens à manger vietnamien. Avec du recul, je me pose aussi des questions Sinon je me disais que c'est quand même incroyable le temps qu'on passe à ressasser et réfléchir sur une part de notre identité qui ne nous définit pas seulement. Le temps qu'on passe à expliquer à quel point notre origine ne nous définit beaucoup moins bien que nos intérêts professionnels, ou la musique qu'on kiffe (encore que...), nos passions. La souffrance qu'on doit endurer pour quelque chose à laquelle on ne peut pas être réduit.e. Tu m'étonnes qu'on finisse par revendiquer notre couleur de peau, non pas forcément comme part de notre identité que comme construction de notre identité. Je sais pas si cette distinction convient à tout le monde d'ailleurs...
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