@Diophantienne : D'accord. J'avais surtout peur d'être maladroite avec les mots. Mon amie est américaine (et moi aussi, à moitié) je connais surtout les termes anglophones du coup. Avec le vocabulaire français je galère, parfois (par exemple, y'a pas de "they" en français, et la langue genre tout et n'importe quoi, jusqu'aux objets, c'est déroutant parfois).
Donc, euh, je me lance. L'une des raisons pour lesquelles mon amie a commencé sa transition, c'était aussi qu'elle était très mal dans sa peau. Elle vivait mal son corps et elle était complètement dépressive. Et le ... traitement hormonal ? HRT, Hormone Replacement Therapy, a un peu tout changé, sa dépression a disparue d'un coup très très vite, elle n'a plus le sentiment d'être immonde à l'intérieur, elle se sent beaucoup mieux. Enfin voilà, elle me parle de "gender dysphoria" et de comment tout le monde le vit différement. Elle me dit aussi qu'elle ne sait pas pourquoi sa dépression a magiquement disparue, que la hrt a probablement joué un gros rôle, mais qu'il y a peut-être aussi d'autres choses, comme le simple fait qu'elle est elle, que sa vie devient beaucoup plus vivable, tout ça.
Et je me demandais si d'un point de vue biologique, les cerveaux des personnes avaient besoin d'un certain niveau d'hormones pour aller bien, sinon ils tombaient malades ? Ou si le mieux-être que vivait mon amie était purement psychologique ? (Bonjour, je ne connais rien à la biologie). (Je ne veux pas dire que les personnes trans* ont toutes nécessairement besoin d'un traitement hormonal de remplacement ! Juste que certaines personnes en auraient biologiquement besoin, comme une sorte de handicap, en un sens ? Avec un cerveau qui ne pourrait pas fonctionner bien tout seul sans un apport extérieur de quelque chose (ici des hormones) comme d'autres maladies chroniques demanderaient un traitement à vie pour que le corps de la personne malade ne se détériore pas. Ou alors est-ce que c'est juste psychologique ?)
Et euh à propos des personnes non-op (qui ne souhaitent pas avoir d'opération de reconstruction génitale) je me demandais s'il y avait des personnes cisgenre qui ressentiraient malgré tout un décalage avec cette partie de leur corps ?
Du peu que j'ai pu en lire, les conditions pour avoir le droit d'obtenir une opération de reconstruction génitale (il y a un terme rapide pour ça en français ? en anglais mon amie dit juste grs) ont l'air assez discriminantes sur beaucoup de points - il faut vivre un an en tant que fille, apparement, et tant pis pour toi si tu transitionnes hormonalement sans être une fille (en étant agenre ou genderfluid ou quoi que ce soit) soit tu mens soit c'est la porte, et tant pis si tu "passes" pas bien (les anglophones utilisent le terme "to pass" et mon ami préfère "blend in" comme dans "blend in the general population", se fondre dans la masse, parce que les filles trans sont des filles même si elles ont un corps très masculinisé à cause de la puberté qu'elles ont subie, euh, voilà) et que ça aurait été plus simple pour toi de ne pas avoir à t'outer à la face du monde comme trans*. Donc du coup je me demandais s'il y avait des personnes cis qui auraient eu envie d'avoir une grs mais qui ne peuvent pas à cause de ces conditions impossibles.