Bonjour tout le monde !
A mon tour de vous parler de mon métier :
je suis psychologue clinicienne.
Ma spécialité : tout ce qui touche à la santé (mentale comme physique) et en particulier la cancérologie et les soins palliatifs.
Je sais, ça parait pas très réjouissant tout ça ! Et pourtant, ce job est une vraie passion !
Lorsque j’étais étudiante, j’ai effectué des stages en Equipe Mobile de Soins Palliatifs en centre hospitalier, ainsi que dans un réseau de santé en cancérologie et soins palliatifs, ce qui m’a vraiment décidé à continuer dans ce domaine.
Ce qui j’y ai appris ?
Que j’avais les épaules assez larges pour être confrontée à la souffrance des autres. Car je ne vous le cache pas, c’était LA question que je me posais quand je me suis lancée dans ce domaine.
Et finalement, j’ai su apprendre à mettre la juste distance entre moi et les personnes que je rencontrais. J’ai pu développer mon empathie, mes qualités d’écoute et de soutien psychologique, tout en sachant gérer mes propres émotions. J’y ai donc appris énormément, autant professionnellement que personnellement.
Je travaille actuellement en EHPAD (Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes), à mi-temps.
En quoi ça consiste exactement ?
D’abord, à mener un travail clinique auprès des résidents, c’est-à-dire : veiller à leur adaptation en maison de retraite, les accompagner les premiers mois, évaluer les troubles du comportement, les troubles psychiatriques et/ou de personnalité, et aussi et surtout, accompagner la fin de vie (axe qui est de plus en plus développer dans les EHPAD).
J’ai aussi pour rôle de rencontrer les familles en difficultés, notamment pour les résidents en fin de vie, ou ceux atteints de Maladie d’Alzheimer ou troubles apparentés. Je fixe des rendez-vous en individuel, ou également des groupes de parole pour les aidants familiaux.
J’effectue également des activités thérapeutiques en groupe ou en individuel, comme des ateliers de stimulation de la mémoire à travers différents supports (images, odeurs, gouts, musiques…), des séances de relaxation, des groupes de discussion à thème…
En plus de ces missions cliniques, je mène également un travail institutionnel, notamment en ce qui concerne l’élaboration de projet d’accompagnement personnalisé (ou appelé projet de vie) pour chaque résident : je travaille alors en équipe, avec le médecin coordonnateur, les infirmières, aides-soignants, kiné et ergothérapeute.
J’ai aussi pour fonction d’organiser des temps de formation pour le personnel, sur différents sujets, comme les troubles du comportement chez les personnes âgées, la fin de vie, etc.
Les plus et qualités nécessaires de ce job :
- Formation complète : BAC +5, beaucoup d’heures de stage, bon encadrement des équipes pédagogiques. On peut toucher à tous les domaines, ou choisir de se spécialiser.
- Etre empathique, savoir écouter, être patient, savoir gérer ses émotions, réussir à faire la part des choses et savoir se couper du boulot en rentrant chez soi le soir !
- Pouvoir utiliser différents outils cliniques pour mette en place diverses psychothérapies
- Accepter d’être parfois frustré et accepter les échecs dans certaines prises en charges : ne pas croire en notre toute puissance, on a pas encore de baguette magique !
- Boulot gratifiant, car même si on ne cherche pas la reconnaissance de notre travail, il n’y a rien de plus agréable qu’un patient ou qu’une famille vous remercie pour votre travail !
- Possibilité de travailler dans pleiiin de domaines et structures différentes : hôpitaux, cliniques, réseaux de santé, associations, conseil général/régional, entreprises privées, en libéral…
- La statut de Cadre, donc en gros on a de compte à rendre à personne, sauf au directeur d'établissement
Les moins :
- Formation universitaire non adaptée à la réalité du marché de l’emploi : plus de 1500 étudiants en 1ère année de psycho à la fac, et énormément d’étudiants se retrouvent bloqués au MASTER 1 et n’entreront jamais en MASTER 2
Simple exemple : lorsque j’étais en M1, environ 200 étudiants souhaitaient intégrer le MASTER 2 de psychologie de la santé. Or, nous étions seulement 11 à être sélectionnés ! (sélection du dossier, avec un minimum de 15 ou 16 de moyenne, entretien de sélection…)
- Le métier de psychologue est un emploi précaire, dans le sens où rare sont les psychologues qui exercent à temps plein. Nous devons cumulés plusieurs temps partiels, ce qui n’est pas des plus simples , surtout niveau organisation !
- Le salaire n’est pas mirobolant : dans la fonction publique hospitalière, le psychologue est la profession à BAC+5 la moins bien rémunérée. En résumé, il faut vraiment aimer son boulot !
Voilà, j’ai occulté beaucoup d’informations histoire de faire court, mais si vous avez des questions et si de jeunes Madmoizelles veulent se lancer dans la psychologie, n’hésitez pas à ma solliciter !
Bonne journée à vous !