Bonjour tout le monde !
Ma première contribution aux forums pour vous parler de mon métier : psychologue.
Pour faire un petit point je ne suis ni psychiatre (médecin spécialisé en psychiatrie, qui peut donc vous prescrire des médicaments), ni psychanalyste (qui doit avoir fait sa propre analyse avec un psychanalyste pour pouvoir poser sa plaque, il n’y a pas de diplôme en tant que tel). Ce qui signifie que je ne prescrit pas, que je n’allonge personne « sur le divan » mais qu’on peut quand même faire plein de choses !
Pendant mon cursus je me suis spécialisée en psychiatrie au sens large, c’est-à-dire que je peux rencontrer plein de personnes, de la schizophrénie chronique aux troubles du comportement alimentaire, en passant par les addictions ou le stress post-traumatique, et bien d’autres problématiques. C’est cette diversité qui me plait, la rencontre avec ces personnes, le fait de devoir toujours être créative car il n’y a pas de recette « miracle ». Le travail en équipe pluridisciplinaire (le plus souvent avec les médecins, infirmier(e)s, aides-soignant(e)s, ash, assistants sociaux, ergothérapeutes, etc) est aussi selon moi un plus, qui permet d’avoir une approche plus globale des patients. Ce qui est stimulant, c’est aussi de rencontrer des patients qui –bien souvent- pensent que leur situation est désespérée. Et de mettre en place plein de petites choses, de les voir évoluer, faire leur chemin, puis se rendre compte qu’elles vont mieux, qu’elles ont repris goût à certaines activités, qu’elles se sentent mieux comprises par leur entourage… bref, que ça va mieux.
Bien évidemment, il y a aussi les échecs thérapeutiques, des personnes dont l’état s’aggrave, et ça peut être difficile à gérer. Dans ces cas-là, on peut se faire « superviser » par un autre psychologue. Ca m’est déjà arrivé, face à une histoire compliquée qui mêlait schizophrénie chronique, cancer en phase terminale, refus de soin, patient délaissé par sa famille… Ce n’est pas parce qu’on est psychologue qu’on n’est pas touché par les gens qu’on rencontre, et ce cas m’avait laissée profondément démunie. Ca fait partie des « mauvais côtés » du métier, côtoyer la souffrance au quotidien, ça peut être usant. Et parfois, ce ne sont pas les histoires les plus terribles qui nous font « craquer » ! La vision de la psychologie par les autres professions (notamment certains médecins) et par le grand public peut aussi être difficile à gérer, c’est un milieu où il faut souvent faire ses preuves et jouer des coudes pour être accepté. Enfin, le peu de places en master 2 et le peu de postes à la sortie sont des aspects non-négligeables, beaucoup de mes ami(e)s ont changé de voie suite à ça. C’est une pression assez importante que celle de faire 4 ou 5 ans d’étude pour « rien » (ou pour un salaire parfois misérable, mais c’est encore un autre aspect)...
En bref, la psycho en psychiatrie est un aspect bien particulier du métier de psychologue (d’autres travaillent en maternité, dans les entreprises, au conseil général, en soins généraux, en médecine légale, en soins palliatifs, dans des associations, au tribunal, en libéral…). C’est un métier qui me plait profondément parce qu’il demande de se remettre en question tout le temps, ce qui peut aussi être un poids dans certains moments.
Voilà voilà, fin du pavé !