Oh mais dis donc, qu'est-ce que c'est sympa de discuter avec toi. Comme tu n'es pas condescendante. (ce serait cool que tu ailles lire la charte s'il te plait). J'arrête l'ironie, mais le ton de ton message m'a dérangée.
Donc oui comme tu le dis si bien, il est difficile de "comprendre" les tenants et les aboutissants dans l'affaire car il est "trop tôt", car les versions sont très contradictoires, car il y a énormément de récupération politique. Mais de ce que je sache, tout ce que tu mets en avant (tu présumes que le père est étrange), ne concerne pas l'enfant mais les parents non ? Dans ce cas quel besoin d'interroger un petit garçon de huit ans ? Il existe plein de procédures pour intrusion, diffamation etc.
Et personne n'a présumé ici qu'untel ou qu'untel était raciste (bien qu'Estrosi ne me semble pas le plus grand défenseur des minorités et du vivre ensemble) on s'interroge juste sur le bien fondé de la procédure sur le bien être d'un enfant de huit ans.
Désolée si j'ai pu paraître condescendante, mais je ne comprend pas qu'on puisse faire des articles qui ne reposent sur rien d'autre que des suppositions, et que cela déclenche de telles polémiques. Surtout quand ces articles remettent en cause l'intégrité professionnelle de gens dont on a même pas pris la peine de prendre le témoignage (ce qui est, il vrai, la faute des médias d'information, et non pas de leurs auditeurs). Est-ce que quelqu'un se soucie seulement de ces gens, de leur ressentit face à ça? On peut lire dans certains articles qu'ils ont menacer de retirer l'insuline au gamin, dans d'autres que le directeur l'a giflé et lui a claqué la tête sur le tableau, qu'ils ont dit que l'enfant ne trouveraient pas de mitraillettes dans le sable pour les tuer... Et tous ça sur la base de rien. Des paroles, des actes qui auraient été rapportées par un enfant, dont on dit d'un côté qu'il ne comprend et ne sait pas ce qu'il dit, alors qu'on assume de l'autre que ce qu'il rapporte est vrai.
Et même si tu dis que personne ne dit qu'ils sont racistes, c'est un peu ce qu'on sous-entend quand on parle de racisme institutionnalisé et d'hystérie collective (puisqu'en gros l'école et la police auraient craqué le sac en aboutissant à une convocation du gamin). Pareil quand on associe Estrosi (dont on connaît bien les opinions) à l'histoire, comme si ses commentaires étaient autres chose qu'une lamentable tentative de faire parler de lui dans une affaire qui ne le concerne pas.
Ensuite pour l'audition de l'enfant, ça ne me semble pas si tiré par les cheveux que ça, surtout au vu du contexte. Si on regarde l'affaire débarrassée de l'étiquette Charlie Hebdo, on a:
- deux enfants d'une famille pour qui ont soupçonne des maltraitances, et pour qui un signalement a été fait et dont le dossier est suivi par le parquet (sans lien avec l'affaire qui nous préoccupe),
- un troisième enfant qui débite des choses vraiment étranges à l'école, qui ne sont pas du registre les pokemons existent/je connais spiderman/ cacaprout radioactif mais plutôt meurtre/terrorisme/blasphème
- un dialogue de toute évidence tendu entre l'école et les parents, avec une plainte de l'école face à l'attitude d'un des parents (c'est vrai qu'on peut supposer ici que le directeur et l'équipe pédagogique mentent sur ce point de vue là et que la plainte est bidon)
Tu pense honnêtement que si tu étais enseignante, et face à un cas comme ça, tu ne ferais rien à part discuter un peu avec l'enfant à la récré? tu garderais tout ça pour toi, dans un coin de ta tête, en espérant simplement que tout ça n'est qu'une lubie de gamin, que tout va bien pour lui à la maison, en te disant que de tout façon dans 6 mois hasta la vista baby, place à une autre classe? que si tu étais flic et que tu recevais un dossier comme celui-là tu n'aurais pas envie de voir l'enfant en personne pour en savoir un peu plus sur ce qui a bien pu le conduire à dire ces choses, sur la façon dont il voit les choses?
Personnellement j'aimerais bien qu'un jour on trouve un juste milieu entre l'affaire d'Outreau, où la parole des enfants a été sacralisée au-delà de tout ce qui était raisonnable, et l'affaire Marina (et toutes les affaires de ce type d'ailleurs) ou les gosses meurent à petit feu parce que personne n'est jamais fichu de prendre le taureau par les cornes par peur de blesser les sentiments de parents.