@Denis : je comprends pas comme tu peux parler de précaution
à ne pas faire d'amalgame, et linker des articles qui baignent à ce point dans l'amalgame.
Rien que la formule "coupable d’un
« pilonnage obsessionnel des musulmans » — la formule est glaçante un an plus tard…" par exemple : alors quoi, parce que les dessinateurs de Charlie Hebdo ont été tués par des fanatiques se renvendiquant de l'Islam, ça valide le fait qu'ils se soient attaqués à l'Islam dans son ensemble ? Faut-il encore rappeler que les fanatiques haïssent les musulmans ?
http://fr.wikipedia.org/wiki/Takfirisme : "Les takfiris considèrent les musulmans ne partageant pas leur point de vue comme étant des
apostats, donc des cibles légitimes pour leurs attaques." En fait les musulman.e.s sont perdants partout : détesté par une laïcité aggressive à la Charlie Hebdo, détestés par les fanatiques qui les considèrent comme sympathisants avec l'Occident, détestés par une extreme droite qui utilise la laïcité pour restreindre les libertés des groupes ethniques qu'ils assimilent aux musulman.e.s (tout en montant au créneau dès qu'il s'agit de toucher aux traditions chrétiennes ayant un impact sur notre société).
Et l'article reprend les déclarations de Jeannette Bougrab, à qui on donne une tribune politique parce qu'elle était la compagne de Charb, dans la logique que c'est
les victimes qui doivent désigner les coupables. Dans sa déclaration "
Qui est mort aujourd’hui ? Ce n’est pas un imam qui est mort, ce sont des combattants pour la liberté.", la confusion est totale entre la lutte entre les fanatiques et la lutte contre une religion. Les journaliste de Charlie Hebdo sont des héros, les imams sont méprisables, dans un manichéisme parfait.
Le problème c'est qu'on est train de rouvrir tous les dossiers et les déclarations de CH sur lesquel.le.s il y a eu débat et qu'on est en train, à chaque fois, de donner raison
a posteriori à CH. Vous ne voyez pas que c'est une réaction directe à l'attentat terroriste de la semaine dernière, basée sur la douleur et la culpabilité face aux accusations d'une Jeannette Bougrab en deuil, sans examiner en quoi CH est un journal ultra problématique pour le fameux "vivre ensemble" ? L'esprit critique passe au second plan, derrière un réglage de compte avec toutes les associations qui nous (les blanc.he.s) ont mis mal à l'aise, nous ont mis face à nos contradictions, face à notre racisme ordinaire. On abandonne toute rationalité, on trace une ligne dans le sol : soit tu ne critiques pas Charlie Hebdo, tu viens manifester, tu affiche partout où tu peux [HASHTAG]#JeSuisCharlie[/HASHTAG], soit
tu as du sang sur les mains. Vous comprenez maintenant pourquoi j'ai peur de vous ?
"Alors Rokhaya Diallo, ça fait quoi d'avoir critiqué des gens qui sont morts aujourd'hui ? Vous vous sentez complice des terroristes ? Vous vous rendez compte qu'en défendant la liberté de culte vous avez permis à des extrêmistes de tuer des journalistes ? Vous vous rendez compte qu'en défendant la liberté des femmes musulman.e.s à porter le voile vous avez permis à des Français d'aller s'entraîner au Yemen et revenir en France attaquer la liberté d'expression ?"
On est en plein délire