Pour les besoins d'une recherche en sociologie je me suis retrouvée à faire... des stats dites "éthniques". Bon en socio le terme ne veut rien dire hein, c'est le terme médiatique. Je voulais observer l'intégration (au sens de pénétration du système, se présenter à une élection par exemple, pas au sens de "toi faire la gentille française, toi t'intégrer") dans le système politique française de femme naturalisées sur le tard. Voyant que j'étais en train de faire quelque chose d'illégal j'ai du modifier le sujet de ma recherche qui était pourtant de type féministe intersectionelle pour faire quelque chose de plus dans les clous. J'ai dons fais une recherches sur les femmes "nées" à l'étranger en faisant une statistique de la présence des femmes à l'Assemblée Nationale dont la biographie stipulait une naissance à l'étranger. Je suis même pas sure que ce soit légal ça aussi d'ailleurs, mais bon, c'est déjà plus banal, la recherche canadienne le fait fréquemment d'ailleurs.
Le problème c'est que si ainsi formulée ma recherche est "légale" elle est moins, voir pas, valide. En effet elle ne fait pas la différence entre une personne qui est née à l'étranger de parent français par "hasard" lors d'un voyage par exemple, et une personne comme Eva Joly qui a grandit 20 ans en norvège.
Or c'est précisément l'impact de la socialisation à l'étranger sur une carrière politique que je souhaitais observer. La socialisation à l'étranger ça veut pas dire que tu deviens jamais français ou que sais je, c'est un concept Bourdieusien somme toute basique comme quoi nos premières interactions sociales (l'école, la famille) conditionnent notre profil social prioritairement à la socialisation secondaire (le réseau professionnel par exemple).
Qu'il ne soit pas possible de faire des statistiques sur l'origine des personnes est relativement casse couille y compris lorsqu'on est militante, je vois pas comment faire du féminisme intersectionel si je peux pas observer les intersections en question.
Ce qui ne change rien à l'aspect vomitif de la démarche de l'homme que pour la peine je me refuse de nommer.
Ca m'a permis de faire une statistique claire montrant deux choses :
-Les femmes nées à l'étranger sont prioritairement favorisées par les partis de gauche
-Les femmes nées à l'étranger sont sous représentés par rapport aux hommes nés à l'étranger. (50% de différence c'est énorme, sur l'échantillon de toute l'Assemblée nationale et des 6 gouvernements précédents) .
Ca me permettrait si j'étais une chercheuse influente de donner ces chiffres à l'UMP et de leur demander comment ils expliquent cette sous représentation. Mais bon, je pourrais jamais le faire, pas tant faute de prestige universitaire que de légalité de la démarche.
Le problème pour moi n'est pas tant la statistique elle même que le fait que les gens utilisent à tord et à travers des concepts de sociologie encouragés par les médias. Faire une statistique, quelqu'elle soit, c'est déjà super dur, la lire et l'analyser et en tirer les bonnes conclusions plus encore. A titre d'exemple la majorité des sondages donnés par les médias sont mal interprété d'une façon ou d'une autre (on oublie les "sans avis", on transforme des "chances" en valeurs absolues etc...).
Une stat', ça obéit à des règles. Mathématiques déjà, une école primaire, même sur tout Bézier, ça ne fonde pas un échantillon. Et celles de la sphère universitaires, tu mets pas une statistique là comme ça au milieu de la table. A titre d'exemple j'ai entouré ma statistique de départ sur les femmes nées à l'étranger en politique en France de toute une réflexion sur les processus de stigmatisation et de discrimination médiatique. Ca vient pas de mon cerveau génial malheureusement mais d'une biographie de 20 livres de gens plus malins que moi qui vient justifier le propos, fin bref, ça se justifie, s'analyse etc...
Ce qu'à fait le maire de Bézier ce n'est pas une statistique, où alors le château Duplo de ma nièce de 4 ans c'est de l'architecture. C'est du vide, sociologiquement parlant c'est du vide. Après c'est sur que tu peux faire un pourcentage de ce que tu veux dans la vie, mais ça suffit pas à faire "une stat".
Et dans un sens les médias sont responsables parce que ça fait je sais pas combien de temps que tous se prétendent sociologues et qu'on nous fait croire que c'est quelque chose de "bon sens" qu'on peut faire sur un coin de table et qu'un chiffre avec % derrière à forcément un sens. Et ils font ça notamment pour de bêtes raisons d'audimat.
Le problème c'est que si ainsi formulée ma recherche est "légale" elle est moins, voir pas, valide. En effet elle ne fait pas la différence entre une personne qui est née à l'étranger de parent français par "hasard" lors d'un voyage par exemple, et une personne comme Eva Joly qui a grandit 20 ans en norvège.
Or c'est précisément l'impact de la socialisation à l'étranger sur une carrière politique que je souhaitais observer. La socialisation à l'étranger ça veut pas dire que tu deviens jamais français ou que sais je, c'est un concept Bourdieusien somme toute basique comme quoi nos premières interactions sociales (l'école, la famille) conditionnent notre profil social prioritairement à la socialisation secondaire (le réseau professionnel par exemple).
Qu'il ne soit pas possible de faire des statistiques sur l'origine des personnes est relativement casse couille y compris lorsqu'on est militante, je vois pas comment faire du féminisme intersectionel si je peux pas observer les intersections en question.
Ce qui ne change rien à l'aspect vomitif de la démarche de l'homme que pour la peine je me refuse de nommer.
Ca m'a permis de faire une statistique claire montrant deux choses :
-Les femmes nées à l'étranger sont prioritairement favorisées par les partis de gauche
-Les femmes nées à l'étranger sont sous représentés par rapport aux hommes nés à l'étranger. (50% de différence c'est énorme, sur l'échantillon de toute l'Assemblée nationale et des 6 gouvernements précédents) .
Ca me permettrait si j'étais une chercheuse influente de donner ces chiffres à l'UMP et de leur demander comment ils expliquent cette sous représentation. Mais bon, je pourrais jamais le faire, pas tant faute de prestige universitaire que de légalité de la démarche.
Le problème pour moi n'est pas tant la statistique elle même que le fait que les gens utilisent à tord et à travers des concepts de sociologie encouragés par les médias. Faire une statistique, quelqu'elle soit, c'est déjà super dur, la lire et l'analyser et en tirer les bonnes conclusions plus encore. A titre d'exemple la majorité des sondages donnés par les médias sont mal interprété d'une façon ou d'une autre (on oublie les "sans avis", on transforme des "chances" en valeurs absolues etc...).
Une stat', ça obéit à des règles. Mathématiques déjà, une école primaire, même sur tout Bézier, ça ne fonde pas un échantillon. Et celles de la sphère universitaires, tu mets pas une statistique là comme ça au milieu de la table. A titre d'exemple j'ai entouré ma statistique de départ sur les femmes nées à l'étranger en politique en France de toute une réflexion sur les processus de stigmatisation et de discrimination médiatique. Ca vient pas de mon cerveau génial malheureusement mais d'une biographie de 20 livres de gens plus malins que moi qui vient justifier le propos, fin bref, ça se justifie, s'analyse etc...
Ce qu'à fait le maire de Bézier ce n'est pas une statistique, où alors le château Duplo de ma nièce de 4 ans c'est de l'architecture. C'est du vide, sociologiquement parlant c'est du vide. Après c'est sur que tu peux faire un pourcentage de ce que tu veux dans la vie, mais ça suffit pas à faire "une stat".
Et dans un sens les médias sont responsables parce que ça fait je sais pas combien de temps que tous se prétendent sociologues et qu'on nous fait croire que c'est quelque chose de "bon sens" qu'on peut faire sur un coin de table et qu'un chiffre avec % derrière à forcément un sens. Et ils font ça notamment pour de bêtes raisons d'audimat.
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