Ce que j'aimerais lui dire...
- Initiateur de la discussion Abelys
- Date de début
Mais ARRÊTE de la ménager comme ça bordel, elle le mérite pas! Envoie lui la vérité en face, dans sa grande gueule, une bonne fois pour toutes, qu'elle arrête de nous faire chier avec sa mauvaise foi et son hypocrisie. Ok elle est sûrement mal dans sa peau ; c'est pas une excuse pour ce genre de comportements.
Ce besoin de toi, ça en devient presque viscéral. J'ai conscience que c'est ridicule, et que ça n'a même pas lieu d'être, sachant qu'on a seulement passé un week-end ensemble, rien que tout les deux... Mais merde, tu me manques tellement que ça me fait mal au ventre, ça me le tord dans tous les sens, c'est infernal. J'essaye de penser à autre chose, de passer à autre chose, je te le jure, mais j'arrive pas. Tout simplement. Tout me revient dans la gueule, comme à chaque fois.
J'écoute ta voix, ça m'apaise et ça me blesse, c'est bizarre..
J'écoute ta voix, ça m'apaise et ça me blesse, c'est bizarre..
Je sais que tu tient à moi, mais prouve-le. Montre-le moi.. Je suis fatiguée. Je sais que tu tient à elle aussi, mais ne me laisse pas de coté, je suis là et moi aussi j'ai un coeur, moi aussi je peux pleurer, moi aussi je peux être mal, c'est parce que je suis plus forte mentalement qu'elle, que je ne craque pas aussi facilement, que je tient le coup que ça veut dire que je n'ai pas besoin de toi.
Je m'attache beaucoup à vous. J'arrive maintenant à vous regarder, à vous prendre en compte, à vous autoriser à être vous, à vous autoriser à exister. Ce n'est plus comme ce jour terrible où vous aviez fait irruption dans le bureau; comme je vous détestais, comme je vous haïssais, vous preniez la place de celui que j'aimais, de celui qu'on venait de m'enlever. Vous ne méritiez même pas un seul regard de moi, je ne vous voulais pas, je ne voulais pas que vous existiez, je voulais vous détruire. Quelle provocation vous aviez d'être vivant! et surtout, je voulais qu'on me rende celui que j'avais perdu, et dont vous aviez pris la place.
Ce jour-là j'avais vu une espèce d'insecte entrer, prendre possession d'un fauteuil, d'un espace, de mon espace. Vous ressembliez à un grillon, à une cigale. Quelqu'un qui avait de toute évidence, trop grandi, trop vite. Je n'aime pas les gens grands. Ils ne me rassurent pas. Il faut regarder vers le haut pour les voir, ça me fait mal à la tête, et j'ai l'impression qu'ils vivent dans les airs. J'ai besoin de gens près de la terre, avec des attaches ancrées, de gens comme l'était mon infirmier, qui avait la taille, la carrure idéale, les pieds, le regard bien posés comme il le fallait. Vos longues jambes n'en terminaient pas et plus, je ne savais pas où regarder, j'en avais le tournis; et ce corps, ce corps tout fin, comme une liane, tout en longueur, trop de longueur, trop de maigreur: ç'en était vraiment trop. J'ai horreur des longues jambes qui n'en finissent pas, elles me font peur. On dirait qu'on a les étirées avec un écarteur, il y a trop à regarder, on ne peut pas tout voir, ça n'en finit jamais.. Il y avait aussi vos yeux verts cachés derrière vos lunettes sévères, ce vert qui me déplaît fortement, très beau et très désagréable à la fois, car on ne sait jamais ce que pensent des yeux verts et puis ce visage rond toujours étonné qui ne me disait rien, je n'en avais pas l'habitude, pas encore, et surtout entouré d'une épaisse chevelure brune comme un casque, des cheveux beaux, que vous laissiez pousser, où vous passiez souvent les doigts, comme pour vous protéger de trop entendre.
Plus tard je vous ai découvert élégant, soigneux et soigné, tout en restant "branché", un style vestimentaire qui ne faisait pas infirmier, plutôt étudiant, jeune cadre dynamique, milieu de la comm'. Vous étiez infirmier et je vous trouvais trop jeune, désespèrement trop jeune pour ne serait-ce pouvoir posséder un minimum de ma confiance et de mon interêt. Par la suite je découvris qu'en dépit de votre âge identique au mien, vous aviez quand même 5 ans d'expérience en service d'urgences psychiatriques, ce qui vous provoqua en moi une admiration presque immédiate et sans faille. Je vous découvris aussi distant, plus maladroit, plus direct que mon infirmier, ce qui me valut bien des contrariétés; vous ne me connaissiez pas, vous ne saviez pas. Je n'étais pas rassurée tout à fait avec vous, jamais; il manquait quelque chose, toujours quelque chose et puis il y avait cette distance, omniprésente, que vous instauriez entre vous et moi, ce qui me frustrait en permanence. En vous je ne trouverais pas la fusion, la couvade, la protection tendre et tranquille d'avec mon infirmier, le père qui faisait fonction de mère, avec vous, je n'aurais rien de tout ça, je ne serais plus un, mais deux, deux personnes distinctes et il allait falloir accepter de n'être ni votre patiente préférée, ni votre enfant que vous choyiez dès qu'il pleure et encore moins une de vos raisons de vivre. J'avais l'impression que pour moi vous ne vous sacrifieriez pas, et ç'en était insupportable. Je voulais que vous vous offriez sur un autel, que vous m'offriez votre considération, votre préférence, votre amour, unique, sans détour, à moi et à moi seule.
Je passe mon temps à chaque fois que je vous vois, à essayer de démonter une à une les distances que vous avez construit dès le départ, entre vous et moi. J'ai envie et besoin que vous m'aimiez, et je ne veux pas que vous voyiez et appréciez d'autres patientes que moi - des patients, d'accord, mais pas des patientes. Ce que j'écris vous irriterait peut-être, ou vous ferait sourire - je pense que mon infirmier, et mon psy, souriraient beaucoup eux en le lisant, voire riraient à gorge déployée
car ils me connaissent bien. Vous, je ne sais pas. Mais je pense que vous savez, intimement.
P.S: J'aime le fait que vous portiez des espadrilles. J'ai adoré.
Ce jour-là j'avais vu une espèce d'insecte entrer, prendre possession d'un fauteuil, d'un espace, de mon espace. Vous ressembliez à un grillon, à une cigale. Quelqu'un qui avait de toute évidence, trop grandi, trop vite. Je n'aime pas les gens grands. Ils ne me rassurent pas. Il faut regarder vers le haut pour les voir, ça me fait mal à la tête, et j'ai l'impression qu'ils vivent dans les airs. J'ai besoin de gens près de la terre, avec des attaches ancrées, de gens comme l'était mon infirmier, qui avait la taille, la carrure idéale, les pieds, le regard bien posés comme il le fallait. Vos longues jambes n'en terminaient pas et plus, je ne savais pas où regarder, j'en avais le tournis; et ce corps, ce corps tout fin, comme une liane, tout en longueur, trop de longueur, trop de maigreur: ç'en était vraiment trop. J'ai horreur des longues jambes qui n'en finissent pas, elles me font peur. On dirait qu'on a les étirées avec un écarteur, il y a trop à regarder, on ne peut pas tout voir, ça n'en finit jamais.. Il y avait aussi vos yeux verts cachés derrière vos lunettes sévères, ce vert qui me déplaît fortement, très beau et très désagréable à la fois, car on ne sait jamais ce que pensent des yeux verts et puis ce visage rond toujours étonné qui ne me disait rien, je n'en avais pas l'habitude, pas encore, et surtout entouré d'une épaisse chevelure brune comme un casque, des cheveux beaux, que vous laissiez pousser, où vous passiez souvent les doigts, comme pour vous protéger de trop entendre.
Plus tard je vous ai découvert élégant, soigneux et soigné, tout en restant "branché", un style vestimentaire qui ne faisait pas infirmier, plutôt étudiant, jeune cadre dynamique, milieu de la comm'. Vous étiez infirmier et je vous trouvais trop jeune, désespèrement trop jeune pour ne serait-ce pouvoir posséder un minimum de ma confiance et de mon interêt. Par la suite je découvris qu'en dépit de votre âge identique au mien, vous aviez quand même 5 ans d'expérience en service d'urgences psychiatriques, ce qui vous provoqua en moi une admiration presque immédiate et sans faille. Je vous découvris aussi distant, plus maladroit, plus direct que mon infirmier, ce qui me valut bien des contrariétés; vous ne me connaissiez pas, vous ne saviez pas. Je n'étais pas rassurée tout à fait avec vous, jamais; il manquait quelque chose, toujours quelque chose et puis il y avait cette distance, omniprésente, que vous instauriez entre vous et moi, ce qui me frustrait en permanence. En vous je ne trouverais pas la fusion, la couvade, la protection tendre et tranquille d'avec mon infirmier, le père qui faisait fonction de mère, avec vous, je n'aurais rien de tout ça, je ne serais plus un, mais deux, deux personnes distinctes et il allait falloir accepter de n'être ni votre patiente préférée, ni votre enfant que vous choyiez dès qu'il pleure et encore moins une de vos raisons de vivre. J'avais l'impression que pour moi vous ne vous sacrifieriez pas, et ç'en était insupportable. Je voulais que vous vous offriez sur un autel, que vous m'offriez votre considération, votre préférence, votre amour, unique, sans détour, à moi et à moi seule.
Je passe mon temps à chaque fois que je vous vois, à essayer de démonter une à une les distances que vous avez construit dès le départ, entre vous et moi. J'ai envie et besoin que vous m'aimiez, et je ne veux pas que vous voyiez et appréciez d'autres patientes que moi - des patients, d'accord, mais pas des patientes. Ce que j'écris vous irriterait peut-être, ou vous ferait sourire - je pense que mon infirmier, et mon psy, souriraient beaucoup eux en le lisant, voire riraient à gorge déployée
car ils me connaissent bien. Vous, je ne sais pas. Mais je pense que vous savez, intimement.P.S: J'aime le fait que vous portiez des espadrilles. J'ai adoré.
Je me suis accusée pour vous, pour que tout aille bien dans la famille, qu'on continue de voir tout le monde. Ce soir, je me suis fait faire la morale par tout le monde : mon oncle, ma tante, 2 des personnes les plus importantes pour moi. Je leurs ai menti pour vous protégez. Et maintenant quoi, il faut que je m'accuse devant le papy aussi ? Je le ferai s'il le faut, parce que la famille en dépend, mais alors, j'espère que vous n'oublierez jamais ça, ni le mal que ça me fait. A cause de ça, j'ai perdu une bonne partie de la confiance qu'on me faisait, et même si je suis innocente, je me sens coupable. Mentir pour une raison importante comme celle là.. je trouve ça énorme, surtout le fait de mentir à ma famille. Souvenez-vous en, car moi, je ne risque pas de l'oublier.
Vous me manquez tant. Parfois je me surprends à imaginer que vous pouvez me voir "de là-haut", et j'hésite à vous faire un coucou. Je vous aime. Je vous aimerai toute ma vie.
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