Je t'aime. Énormément, surement bien plus que tu ne l'imagines. Et je ne comprends pas ce qui nous est arrivé. Je nous revois encore il y a un an et demi, sur ce banc, notre premier câlin, le premier contact avec ta peau, nos yeux qui brillaient et nous qui ne pouvions plus nous arrêter de sourire bêtement. Tu m'as raccompagnée chez moi et ce soir là, et je n'ai pas réussi à dormir tellement j'étais heureuse, tellement j'étais soulagée de voir renaître de nouveau un sentiment comme ça en moi, après une première rupture douloureuse. Alors qu'on était censés être cloîtrés chez nous à travailler, on a passé toutes nos soirées ensemble pendant une semaine, dans ce parc, à apprendre à se connaitre, à vouloir tout savoir sur l'autre, à s'embrasser. On avait du mal à réaliser ce qu'il nous arrivait. C'était tellement bien putain. Moi, la fille sauvage que t'as réussi à apprivoiser. Toi ce mec drôle et touchant, qui derrière ta carapace est quelqu'un de tellement sensible. Ha ça ouai, on était beaux.
Dire qu'il y a un mois à peine, j'étais encore blottie dans ton lit, avec toi, et qu'on y est resté lovés jusqu'à 14h, juste parce que l'on était bien, collés l'un contre l'autre, à se raconter des bêtises, à rigoler et s'embrasser, à se serrer très fort l'un contre l'autre. J'avais tellement pas envie de partir cette fois là. Si j'avais su que c'était la dernière...C'était la dernière fois que j'ai entendu me dire je t'aime. T'avais l'air de le penser, à ce moment là. Tu me manques tellement, tu sais.
C'est moi qui ai du te tirer les vers du nez. T'es plus sur de m'aimer, on s'aime de moins en moins, tu sais pas expliquer mais c'est comme ça...Et ces foutus points de suspension, comme autant de coups de poings dans le bide. Tout ça par sms..c'est vraiment tout l'estime que t'as pour moi? Même pas une vraie discussion en face à face..C'est même moi qui ai du lancer la phrase fatale, j'ai bien été obligée de le faire parce que t'en as même pas eu le courage. C'était un peu dans l'ultime espoir que ça te fasses réagir, c'est vrai. Mais t'as rien dis, t'as rien fais, rien répondu. Et puis la façon dont tu as réagis ces derniers jours, en m'ignorant royalement. Parce que tu "tiens à moi" et que tu ne veux pas qu'on se dispute. Quelle belle connerie. Pendant un moment la colère a pris le pas sur la tristesse, parce que c'était plus facile. Mais la tristesse est en train de prendre le dessus, je n'arrive même plus vraiment à t'en vouloir.
Oh bien sûr, je survivrai, je ferais d'autres rencontres. Mais en attendant, je pense à toi, tout le temps. Je me demande ce que j'aurais pu faire pour éviter ça, je me demande à quoi tu penses, si ça te fais du mal à toi aussi, même un petit peu, si tu le regretteras un jour. Je nous en veux d'avoir été tellement nuls pour communiquer, de pas avoir su se dire les choses, d'en être arrivé là. Ce putain de gâchis. J'y ai cru tu sais, sincèrement. Et je sais que toi aussi..
Je t'aime à en crever, et j'ai le cœur en mille morceaux, encore une fois. C'est la vie, je sais, je suis pas la seule, je vis ce que des millions de gens ont vécu, vivent ou vivront un jour. Mais je t'en veux tellement, toi, de me faire ressentir ça, cette déchirure à l'intérieur de moi, une douleur presque physique.
Va te faire foutre, je t'aime.