Tu me manque.
Tu me manque tellement. Tu me manque tellement depuis que tu es parti dans ce train qui t'as emmené si loin de moi. Tu me manque encore tellement plus depuis que tu as laissé ta mère décider pour toi. Décider pour nous, pour notre avenir. Décider de tout arrêter pour cette stupide idée que la distance brise tout. Alors que tu m'aimes ; alors que je t'aime.
Tu me manque depuis que tu as laissé ta mère tout briser, tout fracasser. À 30 ans, tu as laissé le droit à ta mère d'intervenir dans ta vie amoureuse. Tu l'as laissée faire comme si tu n'étais qu'un enfant dans ta poussette. Mais tu n'es plus un enfant, tu as 30 ans ! À 30 ans, tu es sensé être adulte ! Tu es sensé penser et réfléchir tout seul !
Tu l'as laissée briser nos rêves ; nos projets d'avenir commun, en Bretagne ; nos idées d'adopter des chats ; nos rêveries quand aux prénoms de nos futures enfants ; et pire que tout, tu l'as laissée briser mon cœur.
Comment as-tu pu la laisser faire tout cela sans intervenir ??? Pourquoi n'as-tu rien dit ? Rien fait pour défendre tout ça ? Tes rêves, nos rêves, notre avenir, nos projets ? Pourquoi ne nous as-tu pas défendu ??? Puisqu'elle avait coupé les ponts entre elle et moi ; entre ta sœur et moi, que je n'arrivais plus à les contacter d'aucunes manières, comment se fait-il que TOI - son propre fils - ne puisse pas dire un mot ?
Oui je t'en veux. Je t'en veux tellement que tu aies laissé les choses en arriver là !
Je t'en veux car tu n'as pas réagi. Tu n'as pas réagi quand j'ai tenté de comprendre pourquoi tu me quittais. Tout ce que tu as su me dire quand j'ai demander pourquoi, c'est que ta mère estimait qu'avec la distance, ça ne marcherait pas. Et toi dans tout ça ? Toi, tu m'as dit "j'en sais rien, je vais y réfléchir.."
Voilà bientôt 4 mois que je ne sais plus où j'en suis. Depuis, je t'attends. Depuis, je suis comme en standby, comme coincée dans une pièce avec deux portes closes. Je ne sais pas si je peux garder espoir pour nous ou si je peux commencer mon deuil. Parce que depuis mai, tu m'as dit "ne pas encore avoir eu de temps pour vraiment réfléchir".
Je n'ai pas envie d'être en deuil. Pas envie de dire adieu à tout ça. À nos rêves, nos projets.. à toi, à mon profond amour pour toi.
Car je voyais ma vie à tes côtés. Je m'étais faite à l'idée de dire adieu à ma terre natale, à mes amis/es, ma famille, toute ma vie en Suisse pour venir te rejoindre en Bretagne. Ces adieux que j'aurais formulé autour de l'été-automne 2017.
Et maintenant, à 25 ans, me voilà obligée de faire mes adieux à tout ce que nous préparions à cause de ta mère. À cause de toi, car tu n'as pas eu les couilles de défendre ta vie face à ta mère !
Quatre mois c'est long. Affreusement dur. Froid. Quatre mois à être perdue entre deux mondes.. c'est épuisant !
Quatre mois à être triste ; en colère ; profondément blessée sans que la plaie ne se referme ; quatre mois à t'aimer sans savoir si tu m'aimes encore ; à avoir froid de jour comme de nuit ; à faire semblant que tout va, pour ne pas inquiéter les autres (ma famille en particulier) ; à tenter de garder la tête hors de l'eau parce qu'il faut bien continuer à avancer.
Alors j'attends. Je t'attends.
J'attends que tu me révèles ce que tu compte faire des restes de mon cœur. Si tu comptes sortir la colle ou couper le fil qui retient cette épée de Damoclès.
Mais je t'en conjure : fais quelque chose !