Elle, ta cousine, m'a dit hier que t'étais en arrêt. Que t'es plus dans ton appart avec ton frère que tu hais, mais chez ta mère (avec qui c'est ultra tendu). Je te connais, ta fierté, et l'idée de te retrouver chez elle, wow tu dois te sentir tellement rétrogradé. Ton égo doit bien saigner en fait. T'es en arrêt, t'as laissé tombé tes cours, bah parce que t'y arrive plus. Pourtant rentrer dans cette école, c'était ton rêve, LE métier. La revanche sur la dépression chronique qui t'avait décroché de tes précédentes études. Tu t'étais battu pour reprendre, 5 ans après. Et ce taff tu l'aimais, tes collègues...
T'essaie de t'en sortir, même si tu coules, paraît que tu vas t'acheter ton propre appart. Mais comme elle le dit (et comme je l'ai pensé), il va pas se nettoyer seul, les courses vont pas rentrer par magie dans le frigo, et comme moi, elle pense qu'il n'y a plus grand chose à faire pour toi. Ta mère voudrait t'interner. Ta cousine sait pas comment tu as pris la nouvelle.
Après son appel, j'ai fait une crise d'angoisse. J'ai mal pour toi. Je t'aime toujours, même si ça fait 2 ans, la dernière fois qu'on s'est dit au revoir à l'aéroport. J'ai jamais cessé de t'aimer. J'ai même été suivie et ça ne passe pas. Enfin c'est pas vraiment """aimer""" puisqu'on ne vit rien ensemble, depuis. Mais en tout cas, tu occupes mes pensées, tu gangrènes le bonheur que j'aurais pu avoir avec d'autres garçons, car tu es beaucoup trop dans ma tête pour que je leur laisse de la place/un chance. J'ai envie de t'appeler, de te proposer qu'on se casse au portugal, qu'on la fasse ta maison dont tu rêvais dans ton trou paumé. Je ne pense pas que ça te guérirait. Parce que ce qui est nocif, dans une relation avec toi, et je ne l'ai compris qu'après, c'est espérer que tu ailles mieux un jour. C'est vouloir te sauver/sortir de là. Y'a que toi qui peux t'en sortir. Mais voilà même en sachant tout ça, j'ai envie qu'on parte, qu'on s'enfuie de cette vie, qu'on se retrouve là, dans ton cocon. A l'époque, quand on était ensemble, tu m'en parlais et tes yeux brillaient. Mais moi, j'avais mes études à finir avant, j'étais au bout du rouleau, et j'étais pas dans ton enthousiasme. Je sais à quel point ça t'a fait mal, j'ai vu tes yeux multicolores s'attrister. Tu me manques bordel.. Je suis désolée de t'avoir quitté. C'est la plus grosse, détestable, regrettée erreur de ma vie de l'avoir fait. J'ai voulu en mourir. Tellement j'acceptais pas. Tellement quand j'ai vraiment compris que non, j'arriverai pas à faire mon deuil, et que oui, c'était trop tard pour tenter de re coller les morceaux, avoir une 2e chance.
D'artagnan... Peanut.. je donnerais n'importe quoi, pour te retrouver. N'importe quoi. Et c'est d'autant plus frustrant que j'ai grandi (beaucoup), que cette relation serait mieux que la précédente. C'est horrible de t'imaginer là, dans la villa de ta mère, à être pas bien, à faire défiler reddit, sans but. De voir que tout s'écroule un peu plus.
J'sais pas ce que ça aurait donné nous. Tu ne serais pas allé mieux, et je le sais parfaitement. Je me serais rongée les sangs à toutes tes absences à ton travail, en me disant que si tu le perds, tu perds encore + pied. Ca aurait été dur comme relation pour moi. Je sais que j'aurais souffert (et c'est aussi pour m'éviter ça que je suis partie). Mais malgré tout, je regrette, car c'est complètement dingue ce que tu as éveillé en moi. Tu n'est pas ta dépression, l'être humain qui étouffe sous elle est merveilleux, profondément, désespérément merveilleux