Cet article me donne envie de vomir. Vous (journaliste), vous utilisez l'argument de "au moins, lui, il ne snobe pas le monde littéraire" alors qu'à deux reprises vous attaquez sans que ce soit justifié deux géants de la littérature, Zola et Beckett. Je ne dis pas qu'ils sont inattaquables parce que devenus classiques, mais ce que vous dites d'eux me dégoutte car cela perpétue une vision dépréciative de la littérature classique qui ne serait qu'un truc merdique pour coincés riches et relous qui font des études de lettres pour devenir chômeurs ou prof de français aigris.
Alors laissez moi le clamer : je viens de la "classe moyenne", mon père est un grand fan de Zola, il a arrêté ses études à 14 ans et vient d'un milieu populaire, et j'adore moi même lire Zola qui ne m'ennuie pas et ne me fait pas dormir. Dire que Marc Lévy, lui au moins, est populaire et casser Zola dans le même article je trouve que c'est très mauvais et je pense que cela signe un manque de culture littéraire regrettable.
Ensuite, j'ai lu un seul roman de Marc Lévy dans lequel je n'ai trouvé aucune "pause de bien être" mais seulement la déception d'avoir payé pour ça et la consternation face à une intrigue aussi inintéressante et à un style aussi plat et vide. Je peux comprendre que certains aiment ça car je sais que tout les goûts sont dans la nature mais affirmer que tout un chacun y trouve nécessairement son plaisir ça me choque.
J'aimerais aussi faire remarquer une chose : Marc Lévy ne possède pas l'exclusivité du style léger, affranchi de la "domination" de Baudelaire, il y a des courants et des auteurs dans la littérature qui mettent en avant la simplicité stylistique, qui valorisent le récit par rapport à la description ... sans laisser de côté le pouvoir signifiant symbolique qui est propre au langage écrit littéraire. Par contre j'accorde à Marc Lévy une certaine capacité d'invention stylistique dans la catégorie "vide et creux". Là, ok, il apporte sa pierre à l'édifice.
Mon constat, et c'est ce qui me dégoûte, c'est qu'encore une fois le monde de la littérature se fait huer sur la place publique sous les accusations de snobisme et d'élitisme. Alors que justement la littérature est un moyen de s'ouvrir sur le monde et sa diversité. Mais bon tant pis, lisez du Marc Lévy comme vous regardez la pub à la télé : offrez lui du "temps de cerveau disponible" !