C'est affreux ces bouffées d'angoisse.
Je suis tranquille, peinarde, et ça me prend d'un coup, ça me fait transpirer de fou, et j'ai l'impression que ma vie, que tout ce que j'envisage, c'est de la merde et je dois tout balancer.
J'étais contente, je m'étais dit que j'allais parler avec mes profs pour mon projet théâtre, que j'allais me trouver un temps partiel quelque part juste histoire d'avoir des sous ; je poursuivais bien mon écriture, je dois écrire des chapitres très importants dans l'histoire...
Et puis là, je me sens mal. Je suis au bord des larmes, encore.
Parce que ce matin, j'ai vu une amie et on a parlé de tout, et il m'est revenu des trucs en tête... Ma meilleure amie qui m'avait dit "Mais je te parle pas de ce que je vis dans ma vie amoureuse parce que c'est tellement parfait, c'est tellement le paradis, c'est tellement au-delà de tout, que je ne veux pas te faire de la peine vu que tu es toujours célibataire". Et en fait, c'est ça qui fait mal. Ces mots-là font mal.
Parce que j'ai l'impression que la Terre entière est en couple, sauf moi. Genre y a un seul individu de l'espèce humaine sur Terre qui n'est pas en couple, et c'est moi. Et peut-être bien que ce sera encore moi dans 150 ans, momifiée, quelque part, en pièce de musée.
Et quand j'ose m'en plaindre, on m'a déjà (une personne ok mais quand même) traitée d'incel. Alors je me tais. J'ai mal. Mais je dis rien.
Là j'ai envie de tout envoyer bouler.
Le roman, le théâtre, le temps partiel, j'ai plus envie. Je me dis que ça ne sert à rien.
En plus, hier soir quelqu'un me demande "comment ça va ?", je lui réponds sur ce que je vis, ce que je ressens... Et cette personne me répond "Je sais pas quoi te dire". Mais si on ne sait pas quoi dire, pourquoi demander ? Par convention sociale ? Depuis quand je suis quelqu'un d'attachée aux conventions sociales ?..
J'ai des bouffées de chaleur, c'est atroce. Cette angoisse là, faut que ça parte.
Par moment je me fais des réunions avec moi-même où je me dis "Mais cool les gars, on n'a pas besoin de stresser, ça va, en vrai ça va, cool, tranquille, il va rien se passer", mais là par exemple, je dois écrire mes chapitres, demain matin je dois amener mon père quelque part alors que c'est le matin de la rentrée y aura que des assassins en puissance au volant, l'après-midi je dois aller chez le médecin pour une ordonnance et le soir je mange avec des copines... Et bah rien que ça... Je sais plus où j'habite