Je sais pas si y a des couche-tard par là mais je suis tombée sur ce documentaire d'Arte (ouais pardon c'est déjà la 2e fois
). Et malheureusement le replay ne dure que jusque 5h du matin demain (mais ça doit se trouver sur internet aussi). En fait, ça fait partie de la série "un film et son époque", et ça part d'un film pour évoquer la société dans lequel il est inscrit (comme son titre l'indique, jusque là, je vous spoile pas).
Cela part du parcours de combattante que doit vivre une femme israélienne pour obtenir le divorce. Je l'ai appris récemment mais tout ce qui concerne le régime matrimonial relève de la religion (et non de l'Etat), et on s'en fouterait si... le système religieux n'était pas empêtré dans le patriarcat (mais jusqu'au cou qu'au cou).
J'ai trouvé que c'était intéressant d'en apprendre plus sur Israël de cette manière, d'un pays perçu comme occidental et progressiste et de voir la réalité sur le terrain (au final, on pourrait très bien faire la même chose de la France ou n'importe quel pays européen). C'est très flippant de voir à quel point la vie des femmes est décortiquée et jugée. De plus, Ronit Elkabetz, l'actrice et coproductrice du film est une féministe (pas mal) intersectionnelle, et vraiment intéressante et curieuse de tout, c'est très beau de la voir parler. Je me suis sentie pas mal inspirée.
Aussi on apprend très vite son identité d'enfants d'immigrés (et d'immigrée plus tard, elle est partie en France), et c'est là que ça devient doublement intéressant, on apprend qui sont les Israëlien.ne.s de couleur, qui ont perdu à la faveur de la suprématie blanche et de l'immigration (je me répète, pas une histoire si différente de nos pays européens... donc ça peut résonner pour plusieurs d'entre nous). Comme les Elkabetz (frère et soeur) le disent, iels ne se reconnaissaient pas dans les films israëliens, iels ne voyaient pas les gens de couleur et pauvres. C'est vraiment puissant et beau ce qu'iels en ont fait
Comme le résume un des intervenant.e.s du documentaire, c'est pas un féminisme dogmatique (=blanc) qui transparaît dans les films, c'est un féminisme ancré dans le réel, avec toutes les difficultés que rencontrent les femmes israéliennes sur le terrain. Et ça c'est beau.
http://www.arte.tv/guide/fr/063655-000-A/il-etait-une-fois-le-proces-de-viviane-amsalem
edit:
ah et en fouillant un peu dans d'autres médias, j'ai trouvé cette très belle citation:
« Je suis en permanence à la recherche de mes racines. Je suis née de parents immigrés du Maroc. Mes fondements et ma culture sont pluriels, mais mon histoire, c’est Israël. J’ai envie de raconter ce pays où, dès le jour de notre naissance, nous entendons le grondement des sirènes. »