Le retour des farines animales
L'Europe étudie la possibilité de réintroduire certaines farines carnées
bannies pour l'alimentation des animaux depuis la crise de la vache folle.
Seules des farines produites à partir de porc et de poulet seraient
néanmoins réutilisées. Le boeuf resterait hors circuit.
Dans les années 80, l'épisode de la vache folle avait fortement touché
les producteurs britanniques de viande bovine et marqué les
consommateurs européens qui avaient alors découvert sur les écrans de
télévision, les images d'animaux pris de tremblements incontrôlés.
Aujourd'hui plus de doutes, les farines animales ont joué un rôle dans
la transmission de l'encéphalite spongiforme bovine et peut-être dans
son variant humain, la maladie de Creutzfeld-Jakob... Sept ans après,
ces farines pourraient bien être réintroduites.
L'idée est à tout le moins dans les cartons de Bruxelles. L'Autorité
européenne de sécurité des aliments a été saisie le 14 février par le
Parlement européen pour donner un avis "sur la question de l'utilisation
de farines provenant d'animaux non ruminants dans l'alimentation des
porcs ou de la volaille." Selon Alan Jones de l'agence européenne,
contacté par LCI.fr, "l'avis devrait être rendu avant fin octobre 2007."
Bruxelles débloque 1,7 millions
Un point est déjà tranché : pas question de recopier le schéma des
années "vaches folles". Ainsi, précise Philip Tod, porte-parole de la
Commission européenne en charge de la Santé, "l'interdiction de
cannibalisme, des porcs nourris avec des restes de porcs par exemple, ne
serait pas modifiée". Plus important encore : "il n'est pas question non
plus de mettre fin à l'interdiction de nourrir des animaux avec des
restes de ruminants." En clair, les farines produites à partir de
carcasses de boeufs resteraient interdites.
L'étude, pour laquelle Bruxelles a débloqué 1,7 million d'euros selon le
Times, ne porte que sur la question de savoir s'il est possible
d'introduire des restes de porc et de poulet dans la nourriture pour
animaux. De cette manière, "on pourra envisager l'alimentation croisée
par exemple à base de porc pour les poulets ou à base de poulets pour
les porcs," indique le porte-parole Philip Tod. Le porc, le poulet, deux
espèces a priori épargnées par le prion de la tremblante, mais qui n'en
étaient pas moins interdites dans la fabrication de farines carnées...
par précaution.
L'adhésion par le porte-monnaie
Même si les experts européens devaient conclure que ces farines ne
présentent aucun danger pour les élevages et les consommateurs, il
faudrait encore lever des inconnues avant leur réintroduction. Primo,
sont-elles suffisamment riches en protéines pour satisfaire les
éleveurs. Ensuite, les consommateurs sont-ils psychologiquement prêts à
faire à nouveau confiance à des viandes issues de tels élevages ?
Du côté de la Commission, on espère que l'adhésion des ménages européens
se fera par le porte-monnaie. Le pari est que ces farines animales
coûteront moins cher aux éleveurs que les aliments actuellement utilisés
et que ces économies seront répercutées sur les étals des bouchers. Un
argument qui laisse sceptiques les professionnels français. L'un d'entre
eux prédisait un "désastre médiatique, car on joue avec l'idée que l'on
réintroduit le cannibalisme dans l'alimentation animale". Si Bruxelles
veut aller jusqu'au bout de la démarche, il lui faudra faire montre de
beaucoup de pédagogie.
Source
sans farine animal, les animaux sont nourris au soja OGM venant du bresil, detruisant donc la foret amazonienne
alors on fait quoi? soit on devient vege, soit on laisse laisse crever l'humaniter...