Faire le deuil...

[Little China Girl]

Bonjour à toutes les madz qui passent ici!

Habituellement, je suis ici plus en sous-marin qu'autre chose, mais aujourd'hui, je crois que j'aurai bien besoin d'un peu d'aide pour surmonter ce qu'il m'arrive...je n'arrive tout simplement pas à surmonter la perte de quelqu'un, à "faire le deuil" comme on dit.

C'est arrivé il y a 5 mois déjà, je n'ai pas eu d'autre choix que de vite passer à autre chose (j'étais en période d'exam' à ce moment là, je pouvais vraiment pas me laisser aller...), et là, une fois tout ce tumulte terminé, c'est en train de m'exploser littéralement à la tronche: je pense tout le temps à lui, je fais des cauchemars dans lesquels il apparaît, bref, j'arrive pas à digérer, du tout, et j'ai bien peur que tout cela soit en train de prendre une sale tournure...

Je ne peux ni en parler à quelqu'un, ni aller me recueillir quelque part, et je me retrouve donc démunie face à cela...d'où ma question:

Comment avez-vous réussi à "faire le deuil" suite au décès d'un proche?
Je suis sûre que malheureusement beaucoup d'entre nous sommes passées par là un jour (c'est la vie...), donc vos suggestions, partages d'expériences me seraient certainement d'un grand secours!

Merci par avance pour vos réponses!

 

[Little China Girl]

@Silbermond

Eh bien, que dire, tant de mots de ta part, et si peu de choses à te répondre de mon côté à part te dire un immense merci pour tout ce que tu m'as dis, ça me touche, ça me fait monter les larmes aux yeux parfois... et je suis aussi un peu, disons que rassurée n'est sans doute pas le mot approprié, mais de savoir que tout ce que je ressens est logique, ça me fait du bien aussi.

Je ne peux pas m'étaler trop ici, de peur d'être grillée si un oeil indiscret s'attarde ici, mais sache que tu m'as été d'une grande aide, alors je t'adresse encore une fois un énorme merci!

 

[Kafkanorexia_]

Salut.
Tout d'abord, c'est bien d'avoir fait ressortir tout ça.
Personnellement, je ne crois pas au deuil. Pour moi, une personne proche qui meurt, ne part pas totalement. Je n'ai pas besoin de me rappeler de son visage, de sa voix, de son prénom... Simplement de ses gestes, et de ce que j'ai fait avec elle. Je ne fais pas le deuil, de quelqu'un. Je n'ai pas envie d'aller sur la tombe de mes proches pour "faire le deuil". Ils sont morts, mais les souvenirs me suivent partout.
Le deuil a une importance, à tes yeux? Et pour toute personne qui meurt? Ou simplement pour certaines?

 

[-Albertine-]

coucou,

Je ne sais pas si on se remet du deuil d'un proche.
J'y suis confrontée depuis novembre et ça fait 3 mois qu'il est décédé. A-t-on d'autre choix que de continuer sa vie ? J'ai vécu deux mois d'enfer et je me suis dit que je devais capter toutes les douceurs que la vie m'offraient sinon j'aurais pu mourir de chagrin, ça n'aurait rien changé, ça ne l'aurait pas fait revenir. Il a fait le choix de partir, j'apprends progressivement à respecter ce choix en me disant que moi aussi je pense égoistement quand j'ai pu dire que je ne comprends pas qu'on puisse en arriver à vouloir mourir alors qu'on est aimé. J'ai appris à me dire que ce n'était pas ma vie et qu'on ne décide pas de la vie de quelqu'un. C'est un long chemin. Un matin, je me suis levée en me disant que moi j'avais plein de choses à faire même sans lui. Bien sur qu'il a m'a imposé sa décision, mais avec du recul, il m'a redonné une 'certaine liberté' alors que sa souffrance était bien trop profonde, angoissante et destructrice pour moi. En me disant constamment c'est son choix, ça m'aide à faire le deuil. Je prends tout ce qui est positif, je pense positif,j'agis positif, je suis contente de tout tout le temps, je me contente à présent de la moindre chose /événement/contact agréable et ça aide, non à tourner la page (la tourne-t-on jamais ? ) mais à se dire que c'est une autre histoire qui commence, sans lui. Je ne repense toujours qu'aux bons moments, dès que j'ai une pensée négative, je la détourne, je souris et hop, ça marche.

 

[-Albertine-]

@ -Albertine-
Je vois que ton proche est mort pour la même raison que le mien. Je trouve ça impressionnant que tu arrives déjà à détourner ton attention de son choix au bout de 3 mois. Courage pour la suite - ce n'est jamais facile, et même des années après, on se demande toujours "mais pourquoi ?". On n'oublie jamais, mais on construit une nouvelle vie, sans lui.

Je ne me trouve pas superwoman, ni impressionnante. Je fais juste de mon mieux pour avancer. Je ne me demande pas "mais pourquoi ?" car ça faisait de nb années qu'il allait très mal. C'était devenu insurmontable pour lui, j'ai tout fait, tout tenté, il refusait les soins, il était super agressif aussi...Il n'y a rien que j'ai oublié de lui dire, il savait tout de ce que je ressentais, je n'ai aucun regret de ne  pas avoir tout tenté. La culpabilité que cet acte peut entraîner aurait pu me bouffer, mais j'ai trop conscience que les derniers temps strictement plus rien ne pouvait apaiser ses angoisses. Pour lui c'était une délivrance. J'espère qu'il a enfin trouvé la paix.

 

[Maxxie-G]

Ce mois-ci marque les 8 ans du décès de ma soeur (j'avais 13 ans à l'époque). Je ne sais pas trop si la douleur de perdre quelqu'un de sa famille est la même qu'un compagnon, mais je peux vous dire que même si la douleur est toujours là, on apprend à vivre avec. Peut-être parce que j'étais jeune, je m'en suis remis assez vite, plus vite que ma mère en tout cas, l'adolescence m'a permit de me concentrer sur mes amis et les amours, mais ça n'empêche pas la douleur d'être toujours là, et je pense qu'elle le sera toujours.

Je pense aussi que quand ce décès est choisi (c'était le cas de ma soeur), c'est peut-être plus facile à accepter, même sans être religieux, on peut toujours se dire "elle est mieux là ou elle est maintenant".

Beaucoup de courage à tout le monde, c'est dur mais ça va mieux avec le temps. Je sais c'est banal comme phrase mais c'est vrai.