Salut,
J'ai re-re-arrêté de fumer et cette fois c'est grâce à vous.
Début juin j'ai lu tout le topic, et le 12 juin j'ai arrêté, vous êtes super. Je n'ai pas acheté le bouquin d'Allen Carr mais ce que vous en dites au fil du topic est efficace : au final de quoi je me prive objectivement ? De rien ! Je me prive pas de manger, de boire, de rire et de parler avec mes potes... ça m'a aidée à surmonter ce sentiment de moment "incomplet" sans la clope.
Et c'est vrai qu'au fil du temps ça devient facile.
J'ai « rechuté » (ou plutôt, j’ai cru que je pouvais m'autoriser) pendant nos vacances en septembre, à hauteur de quelques taffs : c'était pas bon
, mais surtout, le lendemain au réveil la morsure du manque !
Et pendant 15 jours j'ai payé cet écart, c’était presque comme si je venais de m'arrêter, j'étais vénère, sur les dents, fallait pas me chercher, et j'avais de nouveau cette envie parasite, le cri de l'ignoble petit monstre.
Parce que oui, arrêter (pour moi) c'est passer par une phase insupportable, aucune patience, tout m'agace prodigieusement, et toute la sainte journée, pour n'importe quoi, j'ai envie de fumer. Le matin avec le café, quand quelque chose m'agace (tout)
, si j'ai une pointe de tristesse : envie de fumer. Un coup de mou, un apéro, un bon film, une petite pause : envie de fumer. Envie de fumer pour tout et pour rien.
Du coup mon arme c'est de m'occuper en continu : ne jamais s'arrêter, je deviens une pile électrique. De toute façon, si je m’assoie, dans la seconde qui suit, le troll me sussure « Hey, et si on s'en grillait une ? » alors je me relève aussi sec
, je le noie sous le bruit de la vaisselle, dans le travail acharné, je fais n'importe quoi, je cuisine des kilos de légumes, je dé-pile tous mes bouquins pour les re-ranger, jusqu'à ce que vienne l'heure d'aller au lit : une journée de gagnée.
Et les journées sont longues parce que c'est vrai aussi, je me lève plus tôt et plus fraîche : c'est cool, sauf tant qu'on est dans cet état.
C'est vrai aussi que ça dure 3 semaines maximum. Après je peux de nouveau me poser, mater une série, venir sur le forum, le troll est tout desséché
, je ne l'entends presque plus.
Et au bout de 3 mois, je ne l'entends plus du tout.
Je suis trop fière de moi et là, à presque 5 mois, je me sens juste non-fumeuse. Pourtant M. Sildan n'a pas arrêté, mais ça ne me donne pas envie.
Je plussoie les Madz qui disent qu'il faut se « rééduquer » dans tous les domaines de la vie.
Et typiquement, quand 2 mois après avoir arrêté, je gère "tout" : le petit dèj, les apéros avec les potes, le matage de série, je peux être piégée par un long trajet en voiture (2 heures) toute seule ! C'était des moments où je fumais, et l’ignoble monstre profite que je n'ai pas encore requalibré cette situation, il me trolle tout le trajet ! « Et là, si on s'en allumait une ?
» Toutes les 5 minutes !
Mais si je résiste, le prochain long trajet se fait sans lui.
Et j'ai senti aussi à quel point la cigarette
est a été pour moi ce que j’appelle une « béquille psychologique » : un peu ramollo ? Une cigarette. Un peu énervée ? Une cigarette. Un peu tristoune ? Une cigarette. Un peu trop, pas assez ? Cigarette.
Il faut donc ré éduquer
la façon dont on accueille ses émotions, dont on les gère, dont on les surmonte.
Et comme je me suis arrêtée 3 fois ces dernières années, je constate que de façon récurrente, vers les 3-4 semaines après l'arrêt, à la suite de la période « vénère » j'ai une sorte de creux quasi dépressif, et j'ai l'impression de revivre mes désespoirs d'adolescente, sans raison vraiment tangible, je suis infiniment triste, dès le réveil. Ça ne dure pas, surtout si on le repère.
C'est donc la troisième fois que je m'arrête, mais je sens que c'est la bonne : en plus j'ai bien compris que la clope occasionnelle c'est NOPE, ça me fait re-traverser trop de difficultés, et les fois où j'ai rechuté c'était suite à des tentatives de fumer "occasionnellement", en fait pour moi c'est tolérance zéro. Mais quelle liberté !
Et je suis trop fière de gérer mes émotions comme une grande
, sans ce « biberon » de malheur.
Courage à celleux qui sont sur le chemin !