@skippy01 Je pense que ça peut être important, en préambule d'une discussion (et seulement à ce moment-là), de préciser qu'on va parler d'un phénomène qui n'est pas forcément systématique. Si on ne parle pas de concepts, on ne peut pas avancer dans un raisonnement, mais il convient de vérifier que la personne en face comprenne bien que, si les nuances ne sont pas exprimées dans notre discours, elles existent néanmoins dans notre conception plus globale de la chose. Dès que la personne a saisi ça (et qu'elle ne va donc pas penser qu'on met tout le monde dans le même sac), on peut y aller et grossir les traits en ne ciblant qu'un phénomène, pas forcément majoritaire, mais au moins important.
En revanche, il y a des moments où ce serait clairement abusif, voire ou ça peut démontrer d'une certaine étroitesse d'esprit, et amener à des discriminations, que de tenir des propos généralisants. Si on sort du cadre de l'étude d'un concept global pour passer à la mise en place de pratiques stigmatisantes, par exemple.
Pour reprendre un exemple récent afin d'illustrer mon propos, je vais parler de l'article où on devait imaginer un monde où les hommes ne peuvent plus sortir le soir.
Dans le cadre théorique, dès qu'on dit "j'ai bien conscience que tous les hommes ne sont pas des agresseurs, mais le fait est qu'ils sont tous auréolés d'un statut de potentiel agresseur lié au comportement problématique de nombre d'entre eux", on peut ensuite parler du concept en lui-même et amener à des réflexions qui vont employer des généralisations nécessaires pour avoir un propos pljs efficace.
En revanche, si on parle de l'application de cette mesure, là, il est important de dire "Mais la majorité n'est pas comme ça, ce serait abusif !", tout simplement parce qu'à partir du moment où une mesure vient concerner tout le monde dans les faits, elle n'est plus seulement théorique pour permettre l'avancée de la réflexion, elle est aussi effective. Donc là, ce serait important de rappeler que cette généralisation ne traduit pas la réalité. Ça vaut pour tous les groupes humains, homme, femme, trans, noir, blanc, homo...
Ainsi, cela dépend de ce que l'on veut faire de cette généralisation, de ce qu'on met derrière. Mais pour moi, si certains butent dessus, c'est aussi parce qu'il n'a pas toujours été clairement défini que cette généralisation est consciente. Être sûr que nos concepts et termes sont compris peut être laborieux, mais c'est tout de même indispensable si on veut que l'autre dialogue avec nous sans penser qu'on ne fait que généraliser.