autrucheautruche;4200471 a dit :
Le pire étant les profs qui regardent ta copie pendant que tu écris, LA HONTE que tu ressent en mode "omg non, ne lit pas ça mec, je sais que je suis débile alors ne t'inflige pas ça" alors que de toute façon il la lira bien au final alors c'est complètement con
A chaque fois qu'un prof lit ce que j'écris par dessus mon épaule, je couvre ma copie par le sujet ou une feuille de brouillon, en faisant semblant de biiiiien relire l'intitulé ou mes notes.
Mais c'est horrible de toute manière, un prof qui lit en diagonale ce que tu écris, il n'a pas l'intégralité de ta réflexion, il ne sait pas où tu veux en venir, ce que tu as déjà dit et ce que tu diras... A chaque fois j'ai l'impression qu'il va trouver idiot les morceaux, les extraits de ce qu'il a lu et qu'il va partir avec un
a priori sur mon travail. Je comprends la tentation du prof, mais je trouve ça assez improductif de ne piocher que des mots, des fragments de phrases, des miettes d'une réflexion, sans connaître l'ensemble du travail.
Et ça me met mal à l'aise aussi, je ne saurais pas trop dire pourquoi. Comme si le moment où j'écrivais relevait d'un intime en fait
Comme quand je faisais du dessin en groupe ou en "extérieur" (aka hors de chez moi), je détestais quand quelqu'un s'approchait et louchait sur ce que je gribouillais - du coup, à chaque fois, je m'arrêtais de dessiner et j'observais mon modèle ou faisait semblant de réfléchir à ce que je venais de faire.
En fait, tout autant pour le dessin ou pour les profs perchés comme des vautours au-dessus de ma copie, c'est peut-être simplement que je ne déborde pas toujours de confiance en moi dans ce que je fais, et que le prof, lui, sait toujours plus que moi sur le sujet, qu'il le connaît plus profondément, qu'il en a saisit les nuances bien mieux que je n'ai pu le faire. Je dois avoir une sorte de complexe d'infériorité (bien légitime d'ailleurs
), et j'ai honte, et même honte parce que je me mets à penser que le prof va croire qu'il est mauvais ou que son enseignement n'a pas su me toucher alors que si, mais je fais juste de la merde parfois
et j'ai toujours l'impression que le prof va être déçu de moi (alors que bien souvent, ils ne me connaissent pas tous à la fac
).
D'ailleurs, si je suis bien heureuse quand même qu'il y ait un prof qui, en plus de partager ses connaissances, évalue ton travail ce qui peut te faire prendre conscience de tes faiblesses, de nuances que tu n'avais pas saisies, etc., il y a toujours une part de moi qui, dans l'idéal, refuserait de donner ma copie aux profs
Un mix de "Ce que j'ai écris/pensé ne te regarde pas" et de "Non mais laisse tomber, c'est trop pourri
". Du coup, ça explique aussi je crois, en partie, mon refus de laisser un prof lire par-dessus mon épaule : il lira ma copie une fois, deux s'il s'en sent le courage (surtout que j'écris comme un pied
), il n'a pas besoin d'en avoir des miettes en avant-première. Et même moi, je déteste me relire, lire ce que j'ai pu produire, donc j'imagine que ça influe sur la manière dont j'ai envie de filtrer les lectures de ce que je fais
(D'ailleurs, un des pires traumatismes de ma scolarité : les lectures à voix hautes par les profs devant la classe de mes rédactions parce qu'ils s'imaginaient que c'était "bien écrit" ou "excellent" (sic) - t'es bien mignon, mais je suis retombée sur certaines de mes rédacs de collège, et si ces trucs étaient "bien écrits", je n'ose imaginer la gueule des rédacs des autres élèves
).
(Pardon, ça part dans tous les sens
).
(Je crois que je suis foutue, j'ai trop de névroses (oui, ceci est une utilisation abusive du mot
) sur ce sujet
) (Et encore, je me limite dans cet étalage hein, croyez-le ou non
).