Je ne comprend pas (et pour une fois c'est une réelle interrogation, pas une réflexion) de quoi résultent certaines habitudes absurdes que j'ai prises.
Si quelqu'un, expert en psychologie ou je ne sais quoi d'autre, peut m'éclaircir je suis preneuse - mais peut-être qu'il n'y a pas véritablement d'explication.
En fait j'ai développé ça quand j'étais enfant et bien que j'imaginais que j'en serai débarrasser à mon âge ce n'est visiblement pas le cas.
C'est souvent complètement incongru voire illogique mais ce qui est assez dingue c'est que cela influe, dans une moindre mesure, sur mon quotidien. En ce sens je rapproche ça parfois des TOC ou des névroses, mais ce n'en sont clairement pas puisque qu'ils n'ont pas véritablement d'emprise sur moi, et que ce n'est de toute façon pas grave au point d'être pathologique. Si mes souvenirs sont bons ils avaient à chaque fois un rapport avec les chiffres, mais peut-être que je me trompe.
Malheureusement je n'ai que deux exemples en tête tout de suite, ce qui est dommage parce que ça aurait été plus parlant si j'avais pu en décrire d'autres, et j'aurai pu développer davantage.
Le premier est de régler mes agissements en fonction de l'heure selon des critères qui me dépassent moi-même. Quand je dois cesser de faire quelque chose, pour aller me coucher par exemple, je choisis un horaire précis ; sauf que si je me rend compte que je l'ai dépassé je m'en fixe à nouveau un, toujours en fonction de "l'attrait'' que je trouve à la combinaison de chiffres. Forcément le mieux c'est une heure pile comme 23h00 par exemple - mais il faut bien que je trouve d'autres combinaisons pour ne pas trop retarder mon action, donc après je peux aimer aussi 23h23 pour l'aspect symétrique, ou si l'on pousse le bouchon un peu plus loin 23h32 parce que les nombres sont inversés, 23h05 parce que 5 est le résultat de l'addition de 2 et 3, etc, etc. Mais donc si en étant sur l'ordi ou en lisant un livre je ne vois pas passer le temps et je rate ne serait-ce que d'une minute mon horaire, je dois absolument repousser mon action. Quand je dois caler mon réveil je calcule en fonction de l'heure à laquelle je me couche pour dormir un nombre d'heures rond - ce qui en plus est complètement faussé puisque je met beaucoup de temps à m'endormir, mais disons que ce qui m'importe c'est qu'il soit 23h23 au moment où j'éteins ma lampe de chevet - donc si je me couche à 23h23 je le mettrais à 07h23, mais comme la combinaison n'est pas bien je peux aussi le mettre à 07h07 ou 07h14. Et c'est comme ça pour beaucoup de choses. Cela ne résulte pas d'un besoin viscéral, tout comme mes autres habitudes, mais je ne sais pas ça me perturbe quand je ne le fais pas, et quand je le fais ça me procure une certaine satisfaction.
Le second plus récent intervient lorsqu'il est question d'argent. Je n'achète jamais quelque chose quand j'estime que le prix est disproportionné par rapport à l'objet, j'ai donc souvent une idée de combien je veux bien investir pour chaque chose ; je pense que je ne suis pas la seule dans ce cas mais le souci est que le montant est toujours très précis chez moi et que je peux donc parfois faire ma psychorigide pour un euro. Même quand ça vaut le coup au niveau de la qualité ou je ne sais quoi d'autre, ça me fait toujours mal de mettre un montant que j'estime trop important. En fait c'est vraiment une histoire de chiffres, parce que ça peut paraître complètement arbitraire ; par exemple en ce moment je fais une fixette sur le nombre 13, je n'arrive pas à mettre plus que ça pour un resto, un rouge à lèvres, un livre, un DVD, un CD, etc. Je ne sais pas comment l'expliquer parce que j'ai conscience que c'est saugrenu mais d'un coup 14 ça me paraît beaucoup, ça me semble être à niveau supérieur (même si évidemment c'est le cas pour de relativement petites choses, je ne vais pas rechigner à acheter un manteau à plus de 13 euros). Je n'achète plus de robes à moins de 36 euros, j'essaye de ne plus acheter de chaussures à plus de 55, etc. Bon d'un côté ça me permet de me poser des limites en matière de dépenses, mais c'est tellement précis que c'en devient stupide d'y accorder autant d'importance, quitte à se priver. Sauf que là aussi quand j'ignore ce que je me suis fixée presque involontairement c'est comme s'il y avait quelque chose qui clochait, je suis toute embrouillée.
Je me demande vraiment d'où tout ça vient, parce que comme je suis une personne introspective et qui intellectualise beaucoup, je sais en général expliquer même les aspects de mon fonctionnement les plus étranges.
Là je considère ça un peu comme un délire enfantin mais ça m'intrigue tout de même, d'autant plus que je ne suis à ma connaissance pas du tout scientifique ou matheuse (mais peut-être que je m'ignore comme telle, qui sait).
En tout les cas, ne prenez pas peur et soyez indulgentes, je vous jure que je ne suis ni folle à lier, ni n'ai 90 balais.
(Ne pas citer.
)