Mais de toute façon, pour les problèmes d'addiction, c'est le principe même de la psychophobie je pense
: certaines personnes aiment bien se valoriser sur leurs privilèges, à base de "oui mais il suffit de se bouger les fesses hein, avec de la volonté on y arrive
d'ailleurs le fils du cousin de ma grand-mère...".
Oui mais toi tu n'es pas malade alors déjà tu te tais, zut
.
Souvent ça se mèle aussi à un bon fond de classisme, le cliché du toxicomane pas très propre qui vit au fond de son squat, façon Requiem for a dream, cette esthétique années 90 romanticisée à l'extrême, ça intrigue et ça rebute. De bons petits jugements à l'emporte-pièce pour pouvoir asseoir sa position de dominant en réduisant une quantité extraordinaires de personnes et de produits différents à un seul terme : les drogués. Je ne vois que ça comme explication à cette haine
. Après on peut dire que ça fait "peur" (délinquance associée à cause du besoin d'argent ? clairement c'est anecdotique parmi tous les consommateurs de produits, mais bon, soit). Le manque d'informations doit jouer aussi. Ca cristallise beaucoup d'angoisses et de ragots, c'est limite un monde parallèle et inaccessible pour pas mal de personnes, du coup ça intrigue et fait parler, c'est l'interdit.
Et puis la drogue, ça commence à l'alcool, mais être d'équerre au mariage de Tatie sera toujours mieux vu que de s'en fumer un gros devant la télé, alors que pourtant, c'est un peu la même recherche (modifier ses perceptions, ses sensations, sa façon d'intéragir avec ses semblables etc). Et l'impact sur la santé de l'alcool est terrible. Pourtant ça n'empêche pas les gens de boire. Donc le côté "la drogue je n'y touche pas car c'est mauvais pour la santé", bof. La cigarette aussi. Mais la tradition française etc
.
Tant que les gens considéreront les personnes souffrant de dépression comme des flemmards, et ne seront pas renseignés sur ces sujets, ceux souffrant d'addiction (et les consommateurs sans problèmes, qui existent !) seront mis dans le grand panier des parias qui ont râté quelque chose quelque part dans leur vie je crois.