J’en ai marre que mes collègues parents aient la prio pour poser leurs congés

[SarahdesCaraïbes]

Team sans enfant ici et on a beau dire que c'est pas discriminant, bah j'ai vraiment du mal à l'entendre.
PERSONNE n'a forcé qui que ce soit à avoir des enfants et nos sociétés tournent déjà entièrement autour des enfants/parents, y en a ras la casquette
Priorité pour les congés d'été, les fêtes de fin d'année, les ponts autour des jours fériés, et j'en passe...

J'aurais pas dit mieux ! Merci !

 

[Lylia-B]

@SarahdesCaraïbes Mais le problème du coup, c'est surtout la politique de l'entreprise, pas les parents en tant que tel...

Ce genre de choix très clivants de la direction, ça renforce juste la guerre entre child-free (ou sans enfants) et parents, et c'est bon ni d'un côté ni de l'autre. On n'est pas forcément sur 2 camps adverses.

 

[Kettricken]

Y a aussi des entreprises avec des services où y a quasi que des parents d'enfants encore jeunes, et on trouve des solutions. Donc y a moyen. Maintenant effectivement il faut que le management soit un peu au point, et que tout le monde soit de bonne volonté.
Par exemple, dans mon entreprise qui n'est pas du tout vital, on ferme entre Noel et Nouvel An. Parce que tout le monde à le droit de passer les fêtes dans sa famille, qu'on soit parent ou non.

Au bout d'un moment, quand on met en place une société qui fait que la majorité des couples doivent bosser tous les deux pour joindre les deux bouts, et qu'on veut que ça reste le cas, faut aussi prévoir des solutions pour les enfants, et ce d'autant plus que les grands parents doivent bosser jusque 67 ans (là où je vis). Faut réfléchir à ça collectivement, sans partir dans des guerres les un contre les autres.
Ou alors on milite pour que les mères restent à la maison ? Tu parles d'un progrès.
Mais les enfants peuvent pas se garder tout seul, donc faut trouver des solutions.

 

[TheOnlyHenriette]

@Lylia-B le truc c'est que je suis pas certaine que ce soit vraiment un CHOIX de direction que de prioriser les parents au bout du compte. Car comme je le disais, lorsqu'un employé demandant des congés sur une période donnée (vacances scolaires et donc Noël par exemple) avance l'argument "Je ne peux pas faire autrement car j'ai mon/mes enfant(s) et pas de mode de garde disponible" que peut répondre la direction ?
Alors bien sûr, une des réponses à cette problématique serait de multiplier la disponibilité des modes de garde ainsi que leur accessibilité. La "faute" n'en reviens pas au parent en question qui n'y peut pas grand chose non plus.
Mais voilà, au bout du compte à l'instant T c'est celui ou celle sans enfant qui se voit obliger de "céder" sur ses dates de congés...

Spoiler: Perso un peu HS

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Edit : spoiler

 

[Kettricken]

@Lylia-B le truc c'est que je suis pas certaine que ce soit vraiment un CHOIX de direction que de prioriser les parents au bout du compte. Car comme je le disais, lorsqu'un employé demandant des congés sur une période donnée (vacances scolaires et donc Noël par exemple) avance l'argument "Je ne peux pas faire autrement car j'ai mon/mes enfant(s) et pas de mode de garde disponible" que peut répondre la direction ?
Alors bien sûr, une des réponses à cette problématique serait de multiplier la disponibilité des modes de garde ainsi que leur accessibilité. La "faute" n'en reviens pas au parent en question qui n'y peut pas grand chose non plus.
Mais voilà, au bout du compte à l'instant T c'est celui ou celle sans enfant qui se voit obliger de "céder" sur ses dates de congés...

Pour moi, dans ce cas là, la direction demande si c'est exceptionnelle, ou si la situation risque de se répéter. Si c'est exceptionnel, ok mais l'employé doit entendre que l'année prochaine, elle passera en dernier.
Si c'est un problème structurel, soit l'employeur peut essayer de proposer des aménagements (par exemple télétravail si l'enfant est assez grand), soit il faut mettre à plat avec l'employé que non, ça ne sera pas possible de toujours lui donner la priorité.

Effectivement, si l'employé avec enfant est réellement coincé... ben oui y a pas trop le choix. Là y a une question limite vitale : un enfant de 3-4 ans ne peut pas se garder seul
Mais ça ne devrait pas être un problème récurrent

 

[TheOnlyHenriette]

soit il faut mettre à plat avec l'employé que non, ça ne sera pas possible de toujours lui donner la priorité.

Effectivement, si l'employé avec enfant est réellement coincé... ben oui y a pas trop le choix.

Mais un-e employé-e parent va-t-il/elle accepter d'entendre ça ? Pas sûre de mon côté. Évidemment ça dépend des gens hein, mais moi j'ai déjà vécu la situation suivante lors d'une réunion d'équipe (bon là c'était délicat on était que 2) :

Manager : Bon, ok Parent je te valide tes congés pour la semaine Noel/nouvel an. Mais du coup Henriette sera prioritaire cet été.
Parent : Ha bah non parce que cet été faudra que je prenne des jours pour garder mini-moi pendant les vacances scolaires.
Manager : Oui... Bon mais Henriette sera prioritaire l'année prochaine pour les congés de Noel.
Parent : Bah non parce que moi j'ai un enfant et pas Henriette. Donc moi il FAUT que j'ai des congés à chaque période de vacances scolaires. Mais vous en faites pas, Henriette elle a pas d'enfant elle peut partir en vacances en septembre c'est moi cher !

C'est un peu à cet endroit que les parents et les non-parents ne sont pas sur un pied d'égalité en fait. Parce que au final, que ce soit vraiment justifié ou non, le parent peut mettre sur la table une espèce de "carte magique impondérable" que n'ont pas les non-parents. Et même si ce n'est de la faute de personne, à la longue ça fait grincer des dents quoi...
Je ne cherche pas à faire la guerre aux parents hein ! Malheureusement je crois qu'il n'y a pas de solution miracle à cette problématique ...

 

[Kettricken]

@TheOnlyHenriette Je te crois volontiers mais je n'ai JAMAIS assisté à ça. Et clairement, pour moi, le management est en tort là
Entendons nous bien : à la fin des fins, oui, si un parent est coincé, ben faudra lui donner la priorité. Mais il devrait y avoir moyen d'éviter les situations que tu décris. Par exemple, l'été c'est large. Le parent peut avoir du temps avec son enfant l'été, juste il choisit pas en 1er QUELLES semaines d'été il part s'il a déjà eu priorité sur Noel.

Je comprends vraiment que ça fasse grincer des dents. J'ai toujours eu beaucoup de chances : j'ai bossé une douzaine d'année avant d'être parent et je n'ai jamais rencontré ces situations.
Maintenant, en vrai, le fait d'être parent d'un enfant en bas page, ça dure 12-15 ans. Si tout le monde avait un jour des enfants, on s'accomoderait de ce passe-droit parce qu'on l'a eu ou l'aura un jour. C'est pas le cas et je comprends que ça soit dur à gérer.

 

[TheOnlyHenriette]

@Kettricken la chance
Comme on dit "Avec des si on met le monde en bouteille" ^^
Bon aussi je sais que j'évolue dans un univers un peu particulier (la fonction publique) et entourée de collègues qui ont tendances à considérer pas mal de choses comme acquises et allant de soi sans prendre en compte le reste de l'équipe donc bon... Moi pas d'bol !

 

[StellaMars]

J'ai parcouru le sujet et globalement un peu grincé des dents sur des messages datant de l'année passée qui évoquait une "société qui tournait autour des enfants / parents". J'ai tellement l'impression qu'on est à l'opposé de cette logique dans le monde général du travail que je suis bien contente d'être dans une boite qui ne monte pas ses employés les uns contre les autres, mais considère en effet que les parents sont contraints par les périodes de vacances de leurs enfants.

Mes collègues fuient globalement comme la peste ces périodes pour leurs congés principaux, et je les comprends, je faisais de même avant à l'exception de la période de Noël.

Bref, sans vivre dans un monde avec des si, si déjà on avait la capacité de les faire garder nos enfants, peut être qu'on serait moins en stress.

Encore que prendre des vacances sans eux, je n'en vois pas trop l'intérêt en dehors des 3jours / an que j'aimerais pouvoir m'octroyer héhé.

 

[esky]

Après au delà d'une responsabilité des entreprises avant des parents, c'est surtout une responsabilité de la collectivité,
Dans le sens où, si pour une raison X ou Y c'est important pour toi de partir en vacances en Aout mais que tu ne peux pas (car prio a d'autres), ça peut être super chiant pour toi (par ex si ton compagnon n'a QUE des vacances en aout).
En revanche, si tu es parent completement solo, que ta creche ou ta nounou ferme 2/3 semaines en Aout, que t'a pas de famille proche, en vrai bah tu fais comment ? Non seulement c'est chiant mais en plus t'a ZERO solution. Il suffit que tu soit payé pas hyper bien, genre au smic, et puis bah tu peux même pas payer "plus" pour une solution B.

Donc en quelque sorte, ça me parait un peu normal que la priorité aille à ces personnes qui souvent n'ont juste pas de solution de repli. Mais encore une fois ça met le doigt sur les solutions de garde d'enfants qui sont en clair déficit en France. S'il y avait une vraie solution pour compenser les assistantes maternelles qui prennent (a raison) leurs congés, ce serait déjà un peu moins galère, et un peu moins justifié d'accorder systématiquement une priorité aux parents.

 

[Kettricken]

@StellaMars j'avoue que ça me fait toujours un petit choc quand je lis que le monde du travail tourne autour des enfants et des parents. Pourtant comme je le dis, j'ai longtemps travaillé avant d'être parent, et la seule situation à laquelle j'ai été confrontée, c'est mon chef de labo qui s'étonnait que je ne fasse pas des heures de fou parce que "mais toi tu as la chance, tu peux bosser sur ta thèse tant que tu veux, tu n'es pas obligée d'aller chercher des enfants" : oui mais si je voulais pas d'enfant, c'était pas pour bosser plus

Je suis devenue parent alors que je bossais déjà dans mon entreprise actuelle, qui est très humaine. Et je n'ai eu aucun baton dans les roues. Et pourtnat, je le ressens si souvent que le monde du travail ne veut pas des parents.
Il y a eu tellement de situations où je me suis sentie tenue de faire comme si je n'avais pas un enfant en bas âge : partir une semaine quand il avait 6 mois, continuer à bosser en le confiant quasi à une inconnue, bosser jusqu'à moins d'une semaine avant mon accouchement... Quand je vois maintenant ma cheffe mettre des limites, je regrette
Et encore, j'ai la chance folle de faire une majorité de télétravail. La première année, j'étais 100% en présentiel, temps plein, et bordel que c'était dur.

Tout ça pour dire que malgré que je bosse dans très bonnes conditions, je le ressens très fort que le monde du travail voudrait qu'on fasse semblant de ne pas avoir d'enfant.
Mais bon, c'est mon expérience perso, je ne veux pas dire que celles qui ressentent que tout tourne autour des parents inventent les situations qu'elles racontent.

@esky c'est vrai que quand je disais que le parent ne pourra peut-être pas choisir ses semaines en été : ça marche pas quand ils sont encore en crèche.
La mienne fermait 3 semaines et dieu merci personne ne m'a contesté le droit de prendre des vacances à ce moment là parce que... ben je sais pas.
J'aurais du démissionner ?
Vraiment, je sais pas ce que j'aurais fait. A partir de 3 ans, on a pu l'inscrire à des stages etc, mais avant 3 ans, y a rien.

EDIT : enfin non, si mon compagnon pouvait prendre congé ces trois semaines, j'aurais pas du démissionner. Mais sinon...?

 

[Lylia-B]

Je suis entièrement d'accord que le problème central reste le peu de ressources de garde disponibles, et également les prix parfois pour avoir accès à ces modes de garde.
La société ne me semble justement pas du tout "parent-centré", et je suis étonnée de lire d'ailleurs que les centres aérés ou d'autres structures de ce genre ferment 3 semaines en août.

Après dans ton exemple @TheOnlyHenriette , je trouve quand même que le problème vient de ton manager. S'il disait à ta collègue "en fait c'est non négociable, cet été, la prio est à ta collègue pour poser ses congés", peut-être qu'il y aurait moins ce "passe-droit" spécial parents que tu sembles vivre.
On a tous des exemples perso comme ça, au boulot de ma mère, eux ils décident que c'est une année sur deux, quand ça concerne des personnes en binôme.

edit : correction