J'ai deux histoires, dont la première est plutôt marrante en y repensant. Et c'est pas un truc bien palpitant mais hey. J'étais à la gare lorsqu'une dame roumaine s'approche de moi pour me demander de lui échanger ses cinq euros en monnaie contre un billet de cinq. J'en sors donc un et je lui tends mais elle n'a pas l'air de vouloir me filer ses pièces. Elle tient une partie du billet, moi l'autre, et elle commence à vouloir le prendre pendant que je répète très poliement "Les pièces s'il-vous-plaît". Elle se met donc à crier (j'étais assise, elle debout, donc elle se penchait sur moi) tout en tirant le billet comme une malade. Tout le monde nous fixe, je ne le lâche pas et je dis très calmement "Je ne vais pas vous donner un billet de cinq euros juste comme ça". Elle continue à crier et à m'insulter, en me traitant de voleuse (????), et à me dire en gros que j'ai intérêt à lui filer. Tout le monde nous fixe et elle hurle que je lui ai volé son argent. Je lui souris et je lui dis "Si vous continuez vous allez juste vous retrouver avec la moitié d'un billet de cinq euros, ça ne sera pas très utile". Elle a finalement craché par terre, hurlé deux-trois insultes, et elle s'est barrée. Après j'ai appris que c'est une arnaque qu'elles font tout le temps héhé. Bref, en soi c'est pas ultra-glorieux mais j'étais assez fière de ne pas avoir cédé par gêne/peur/autre.
Sinon une fois, je rentrais du lycée lorsque j'ai entendu des pas derrière moi. Un type bizarre et visiblement un peu défoncé me suivait en imitant ma voix au téléphone. Il me suit comme ça sur un bout de chemin et me hurle des trucs en allemand. Je me suis dit que c'était la dernière rue fréquentée que je prenais, j'allais pas tarder à quitter la ville pour prendre des petits chemins de campagne, donc qu'il valait mieux en finir maintenant que dans un coin isolé. J'explique à la personne où je suis, que ce type me hurle dessus, elle me dit qu'elle me retrouve un peu plus loin et je raccroche. Il baragouine en allemand et je l'ignore. Puis il se met à hurler, m'attrape par le bras et me tire vers une ruelle. Il était clairement plus fort que moi, donc plutôt que de me débattre inutilement et de risquer d'arriver dans sa saloperie de ruelle, je suis restée campée sur mes jambes et j'ai fait tout ce que je pouvais pour qu'il n'arrive pas à me faire bouger. On est donc restés plantés là, lui tirant comme un malade en m'hurlant des insultes et en me disant des trucs assez flippants en anglais (ce qu'il allait me faire dans sa ruelle quoi), moi comme arrimée au sol, et dès que quelqu'un passait je demandais de l'aide (ça a duré presque une dizaine de minutes, j'étais complétement concentrée sur le fait de ne pas le laisser m'emmener dans sa ruelle, je n'ai même pas bronché quand ce crétin a levé la main pour me frapper je l'ai simplement fixé, il a eu l'air un peu décontenancé et il s'est remis à hurler plutôt que de frapper). Les quatre premiers passant m'ont contournée tout en m'ignorant, le cinquième s'en est mêlé. Du coup vu que la personne lui parlait, il était un peu déconcentrée et j'ai pu dégager mon bras. Je l'ai poussé en arrière, il est parti tout seul dans sa ruelle et je suis allée rejoindre mon amie (et toute la tension est retombée, du coup j'étais tremblante et limite en larmes mais ça c'est moins glorieux ahah). Avec le recul, j'ai surtout eu de la chance qu'il soit défoncé, sinon je suppose qu'il aurait été plus fort et plus rapide.
Et je vais raconter une histoire arrivée à mon amie et coloc. Elle était en ville, dans une petite rue, lorsqu'elle a vu cinq mecs en train de tabasser une jeune fille, en face d'un café. Elle se met donc à crier et les types se reculent un peu. Elle chope la fille, lui fait traverser la rue jusqu'au café, l'installe à une table et va à l'intérieur pour demander au patron s'il peut appeler la police. Réponse : "Non, je veux pas d'histoires moi". Elle s'est mise à crier, elle a tapé un scandale, et le patron a finalement accepté d'amener un verre d'eau à la jeune fille. Les mecs étaient de l'autre côté de la rue, ils continuaient à hurler des menaces à la jeune fille qui avait été agressée. Mon amie s'est mise à prendre les gens en terrasse (qui regardaient ailleurs) à témoin, à leur demander s'ils n'avaient pas honte de ne pas bouger etc. Elle est restée avec la fille jusqu'à ce que les types s'en aillent, elle l'a calmée, elle a essayée de la convaincre d'appeler la police, et tout ça.. Absolument toute seule, en sentant bien l'animosité des gens du café envers elle, d'avoir osé les déranger dans leur petit confort. Mon amie est un petit format, elle a des petits bras inutiles, et qu'elle ose se confronter à cinq gros débiles qui tapaient une jeune fille alors que personne d'autre ne s'en mêlait, je trouve ça incroyablement courageux.