@Eclise
Mais en fait, tu parles de la volonté du peuple comme si c'était la bonne solution. Mais si la majorité est raciste, doit-on accepter des décisions prises sur cette volonté ? J'en doute.
La majorité des Français-e-s est raciste par exemple, or on accepte très bien ses décisions. Tout comme on accepte d'avoir des partis racistes dans les élections et/ou au pouvoir. C'est pour moi décaler le problème en fait : tu prends un exemple sur lequel nous deux on serait d'accord pour dire que la majorité aurait tort, et que ça démontrerait que la démocratie ne fonctionne pas. Or pour moi le principe de la démocratie n'est pas de choisir les bonnes solutions. À mon avis c'est confondre les moyens (comment on dirige un pays) et les objectifs (les valeurs qu'on veut voir appliquer). Si les moyens sont cassés, les objectifs ne seront pas atteint : si ces objectifs sont racistes tant mieux, tu me diras, mais qu'en est-il du jour où cet objectif est anti-raciste par exemple ? Si la machine est cassée, on ne peut plus que prier pour que celleux qui ont réellement le pouvoir aient les mêmes objectifs que nous. Et si comme dans mon cas tu penses que celleux qui ont le pouvoir actuellement sont entre autres, racistes, qu'iels ont une vision de l'économie biaisée et erronée, et qu'iels se soucient moins de rendre la vie des Français-e-s meilleurs que de s'assurer une bonne place dans les prochaines élections ou dans la suite de leur carrière, alors tu comprendra mon pessimisme.
Mais si effectivement comme tu dis le reste des citoyen-ne-s ne partage pas nos objectifs (sur le TAFTA je suis d'accord avec toi mais sur la loi Travail il me semble que les sondages récents -et on aura du mal à accuser les instituts de sondage ou le Parisien d'être à la gauche de la gauche- montrent que la majorité penche plutôt du côté des opposants), alors le problème vient des citoyen-ne-s, pas du système démocratique. C'est à nous de changer l'avis de nos concitoyen-ne-s, si on y arrive, ou qu'iel nous fasse changer d'avis peut-être, mais il faut que ce chemin soit parcouru collectivement, et non par une poignée qui pense avoir vu la lumière et savoir mieux que la plèbe ce qui est bon pour elle.
A force de diriger contre le peuple, de bypasser les processus démocratiques en place (déjà bien insuffisants pour moi), comme avec l'article 49-3, les gouvernements 1. alimentent la méfiance envers les institutions, 2. risquent de se retrouver sans légitimité démocratique, 3. voire de créer de réelles crises politiques, comme ce Brexit ou la montée du vote FN (en réalité la montée de la part du vote FN, de plus en plus d'électeur-ice-s s'abstenant).
On oublie trop vite selon moi que les dirigeant.e.s actuel.le.s sont des genTes comme tout le monde malgré les différences qui peuvent exister et que donc la démocratie consistera simplement à diluer le pouvoir de décision; ce qui n'implique pas forcément que cela empêchera la corruption ou l'incompétence.
J'aurais beaucoup de mal à être d'accord avec toi sur le fait que nos dirigeant-e-s sont des gentes comme tout le monde : souvent bien né-e-s, généralement passé-e-s par les mêmes grandes écoles et ayant fait carrière en politique. Iels partagent au final assez peu le quotidien des Français-e-s, contrairement aux gouvernements d'autres pays, où les ministres peuvent être d'anciens salariés, au mieux issu-e-s de filière raccord avec leur ministère (contrairement à la France où la valse des ministres montre bien que ce qui importe n'est pas la connaissance du sujet mais bien le jeu de pouvoir).
Après oui, n'importe qui peut être corrompu ou incompétent. D'ailleurs en France on peut-être les deux et quand même être réinvesti par son parti. (et on ne parlera pas de Georges Tron ...)