Six ans que je te subis, six ans entiers, toi et ta saloperie, toi et ta haine, toi et ta méchanceté. Six ans entiers à supporter ta violence morale et psychologique. Je ne sais pas même pas comment je suis encore vivante, comment j'ai pu tenir jusque là, par je ne sais quelle force. Mille fois j'ai rêvé de te tuer, de t'assommer, de t'assassiner, vraiment, pour que tu te la ferme, que tu te la ferme enfin, une bonne fois pour toutes, qu'on ne t'entende plus, que je ne t'entende plus, que je n'entende plus tout ce que tu t'ai permis de me dire, de me cracher à la gueule. Comme tu as pu me rabaisser, comme tu t'es fait plaisir, espèce d'ordure, jamais personne ne s'est fait plaisir autant, à m'en dire tellement, tellement d'horreurs, tellement d'insultes, de dénigrements, de rabaissements, tu m'as tuée, sale enculé, tu m'as tuée, pietinée, enfoncée, enterrée.
Depuis six ans, tu t'es evertué à me tuer, à petit feu, à me faire perdre confiance en moi, à n'être plus rien, à n'être même pas une merde, même pas l'ombre de moi-même. Les pauvre salope, les tu ne sers à rien, les tu ne vaux rien, je les entendu des milliards de fois venant de ta bouche, constamment, à répétition, perpetuellement, les tu n'as rien dans la tête, les tu es un cancre, tu ne branles rien, tu es une assistée, comme tu as pu te répéter, comme tu as pu me les intégrer en moi jusqu'à l'obsession.
Comment peut-on être autant une ordure ? Je ne savais même pas que l'on pouvait tuer quelqu'un moralement. Et toi, tu l'as fait. Six ans entiers tu me l'as fait. Moi qui était déjà tellement fragile, tellement friable, tu en as profité pour m'achever à terre. Qui es-tu donc espèce d'ordure, pour te permettre quelque chose d'aussi grave ? Comment oses-tu ? Comment oses-tu te considérer un homme ?
Je ne suis pas faite pour être en couple, jamais je ne le serai et pourtant six ans entiers je t'ai supporté, toi, toi et tes horreurs, toi et tes changements d'humeur, toi et tes colères, ton "amour" et ta haine, constamment, constamment tu en venais à l'amour puis à la haine, comment ai-je pu supporter six ans, six ans entiers, tu passais du chaud au froid, comment peut-on supporter l'insupportable ? S'entendre dire "Je t'aime" puis deux minutes après "Tu ne vaux rien" ? Et supporter aussi ton besoin de sexe, moi qui ne veut pas que l'on entre en moi ? Est-ce qu'on t'a déjà pénétré, espèce d'ordure ? Est-ce que tu sais ce que ça fait, quand on ne veut pas, quand on le refuse, du plus profond de soi, comme je le refuse moi ? T'es tu posé la question ? Espèce d'ordure, toi tu as le beau rôle. Ce n'est pas en toi qu'on entre, c'est tellement facile. Moi, je ne veux plus qu'on entre en moi. Ce qui est là-dessous ne sert pas à ce qu'on entre à moi. Cela ne sert à rien. Je ne veux pas qu'on y accède. Il faut le coudre, le reboucher. Que plus rien ne soit accessible.
Quand je pense que tu es vivant, que tu es et vis, espèce d'ordure, ton coeur bat, et tu es en pleine santé, quand je pense que mon infirmier est mort, que les gens bons partent, et que les ordures restent, comment arriver à supporter une telle injustice ?
Je te hais, je te hais tellement, pour toute la souffrance que j'ai enduré et que j'endure toujours. Je te déteste du plus profond de mon être. Tu as gâché six ans de mon existence. Six ans durant de souffrance. A supporter tes graves troubles de la personnalité - toi qui me dit complètement folle, Mon Dieu si tu savais toi, comme tu es malade. J'ai encore une fois dû endurer la folie de quelqu'un autre. Toute mon enfance j'ai supporté celle de mon père, et puis c'est toi qui est arrivé ensuite.
Comme je te hais, comme je te hais, c'est insupportable.