Je me sens mal. Je me sens inutile. Je me sens faible. Tout ce que je déteste en somme. Quelques petits démons du passé reviennent à la charge de nouveau, me pointant du doigt en tant que cause éternelle de mon propre problème. Il y a deux ans, j'ai écrit un message ici qui retranscrit parfaitement ce que je ressens aujourd'hui, et je crois que c'est ça qui me fait le plus peur: rien n'a changé. Je n'ai pas évolué, je n'ai pas progressé, et le problème ne vient pas des autres, il vient de moi et de moi seule.
La dernière fois, quand j'étais au bar avec ses amis et lui-même, je n'ai rien su dire. Presque rien. Ils parlaient joyeusement de métal, ce métal que j'affectionne de plus en plus, mais je n'ai rien su dire. La plupart du temps je ne savais même pas de quoi ils parlaient, et je n'ai rien su dire. Et tandis que le mutisme envahissait tout mon être, je me retrouvais effrayée, paralysée, ayant conscience de ce qui se passait comme si j'étais à l'extérieur de moi-même et que je m'observais, introvertie, avec le cerveau tentant de fonctionner à mille à l'heure mais peinant à n'émettre ne serait-ce que ce signal d'alarme. Pourquoi je n'y arrive pas, POURQUOI. C'est donc un cercle vicieux dont je ne sortirai jamais. Ils sont pourtant extrêmement gentils, et attentifs même si je ne l'ai absolument pas perçu sur le moment (mais je n'en suis toujours pas réellement persuadée), et je n'y arrive pas. Et lui qui pensait que je m'étais ennuyée, qui essayait de me faire des bisous, qui se sentait peut-être mal pour moi. Mais si seulement. Je mourrais juste d'envie de participer à cette conversation qui était si éloignée de moi, et toutes les réponses n'appelaient rien en moi, pas un mot, le vide. Je suis tellement inintéressante et insignifiante, c'en est atroce et vertigineux. Devant eux, je ne sais que sourire, je ne veux pas montrer toute la tempête qui m'agite le coeur et qui occasionne toute cette peur en moi. Puis, je m'effondre devant mon copain, lui qui ne le mérite tellement, tellement pas, et ça me fait tellement, tellement culpabiliser, de le voir triste quand c'est entièrement de ma faute.
Cet après-midi, quand il m'a annoncé qu'il allait à ce bar avec ses amis ce soir, ça m'a fait un petit coup de poing dans le coeur, et je suis encore incapable de dire pourquoi. Parce que ça m'a rappelé cet épisode d'il y a deux semaines? Parce qu'il ne m'a pas proposé d'y aller avec eux? Mais à ce moment-là, pourquoi? Parce qu'il ne voulait être qu'avec ses amis, ce que je comprends tout à fait? Parce qu'il ne veut surtout plus que je vienne avec eux? Peut-être que je lui ai fait honte, que je l'ai mis mal à l'aise devant l'incompréhension de ses amis de me voir aussi peu loquace... Ou peut-être que c'est juste parce que je commence tôt demain, mais la dernière fois ça ne l'a pas empêché de me proposer, alors pourquoi... Je n'ai rien su dire la dernière fois et pourtant j'ai tellement envie d'y retourner, tant d'incohérence et aussi peu de logique, c'est à se rendre fou.
Je ne sais pas pourquoi je suis comme ça, je m'en veux tellement d'être comme ça, tellement.
Et je ne sais même pas choisir un putain de sujet de mémoire. Je panique intérieurement à chaque instant de ma vie, à chaque seconde, quelle que soit l'activité que je fais, la personne avec laquelle je me trouve, parce que je ne sais pas ce que je vais faire, je n'arrive pas à trouver une bonne idée, le bon sujet, la bonne personne avec qui en parler. Tout le monde s'en fout, personne ne m'écoute. En même temps, qu'est-ce que j'attends des autres, ils ne peuvent rien pour moi, c'est moi qui dois trouver mon sujet, comme une grande fille de master que je suis. Mais je ne suis pas une grande fille de master, je n'ai jamais su choisir car tout m'a toujours intéressé, alors quand il s'agit de choisir un thème sur lequel on va se pencher durant toute une année...
ça fait un mois qu'on est rentrés et je ne bosse absolument pas, je ne lis rien, je ne réfléchis à rien, je ne m'exerce à rien, je ne suis absolument pas investie. Je n'arrive pas à me concentrer, je pense toujours à autre chose, toujours à mes problèmes, je ne sais pas ce que je fais là, je suis juste en train de foncer droit dans le mur, je ne vois pas d'intérêt à continuer, je ne vois pas comment réussir, je ne sais pas comment font les autres, je voudrais juste être bien et ne plus penser à rien et arrêter de souffrir
C'est quand même un comble d'être comme ça quand on a quelqu'un d'exceptionnel à ses côtés, mais c'est comme si ces deux dernières années avaient endormi mes sentiments, mes émotions, je n'arrivais même plus à pleurer, et mon coeur me faisait tellement mal comme rien ne pouvait en sortir, et là tout revient, mes émotions forcent le barrage que j'avais forgé pour ne pas succomber à la vie, et je n'arrive plus à rien contrôler, tout me revient à la figure en même temps, c'est trop dur.
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" J'ai toujours été la fierté de la famille, je suis celle qui est la plus diplômée, qui n'a jamais rien raté de sa vie et là j'ai l'impression de décevoir tout le monde. "La roue tourne" comme on dit. 
Elle dit qu'il fait encore trop chaud pour le mettre... MAIS MAMAN, il fait 17°C dans la maison, tu trouves ça chaud ? 
Elle, elle se balade en tee-shirt et moi je suis comme ça : 
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