Quel livre lisez-vous en ce moment ?

[J_Serpentine]

@L-unita @nezentrompette Ouais donc c'est bel et bien le style du mec Parce qu'en lisant le début, j'avais le fol espoir que ce personnage serait peut-être le tueur et un prédateur/psychopathe assumé, comme un plot twist pour avoir été dans sa tête mais non. Et ensuite, je me suis dit "bon c'est 2010... ça pique sérieusement mais c'est peut-être une exception". C'est donc un non

C'est super vicieux parce que concrètement, bien que tirée par les cheveux (la révélation finale m'a moyennement convenue), l'intrigue est bien ficelée et donne envie de connaître la suite donc pour un public qui ne serait pas déconstruit, ça passe crème de lire des propos aussi affligeants.

Je vais donc tenter d'en discuter avec ma mère (bon y a des chances qu'elle se souvienne de rien de l'écriture en elle-même) mais ce n'est pas gagné, surtout qu'elle avait apprécié, de même que Un avion sans elle de Bussi. On croise les doigts, elle se déconstruit plutôt bien au fur et à mesure

 

[_Phalaenopsis]

@J_Serpentine Wow je l'ai dans ma liseuse et j'avais prévu de le lire cet été mais je vais passer mon tour !
Merci de ta critique, ça m'évitera de perdre mon temps et ça m'en laissera plus pour lire de bons livres

 

[Peutwishia]

Ca y est, je viens de terminer Lolita de Vladimir Nabokov !

J'ai vraiment beaucoup aimé (même si la deuxième partie m'a moins passionnée que la première) ! je l'ai trouvé vraiment très bien écrit, mêlant subtilement la tragédie d'un désir interdit à la légèreté de la plume corrosive et cynique de l'auteur.

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J'enchaîne à présent avec L'insoutenable légèreté de l'être de Milan Kundera !
Je ne sais rien de ce livre à part son titre qui m'avait déjà interpellé à plusieurs reprises, ce sera donc une totale découverte pour moi !

 

[nezentrompette]

J'ai fini Journal d'une femme de chambre d'Octave Mirbeau et j'ai beaucoup aimé. J'aime bien lire quelques p'tits trucs en parallèle sur la vie des auteurs pour mieux appréhender leurs textes et j'ai appris que le monsieur était tendance libertaire, avec pas mal d'écrits à scandale à son actif. Journal d'une femme de chambre colle bien à cette image en fait. On y suit Célestine, porte-parole des classes laborieuses qui n'a pas sa langue (ni ses yeux) dans sa poche, qui a bien compris comment fonctionne le système et qui joue le jeu sans en être sa dupe. Ses paroles sont autant de bulldozers qui défoncent les portes des salons privés pour exposer les classes aisées vicieuses, mauvaises, avares, vaines, indécentes, sans âme (oui, j'ai du vocabulaire) qui prétendent inspirer le respect par leur fortune ou leur rang. "Malgré les parfums, ça ne sent pas bon". Vertu et respectabilité en prennent un coup. En alternant situation présente et souvenirs passés, Célestine dresse un tableau pas bien reluisant des faux-semblants dont se parent les classes aisées. C'en serait presque comique s'il n'y avait pas des passages vraiment révoltants. En parallèle on survole également la France de l'époque, divisée entre dreyfusards et antisémites. Je craignais le style lourd (c'est mon premier Mirbeau) et le ton geignard, mais au final, même si le phrasé date un peu (mais pas tant que ça), ça reste très vivant. Quant au propos, il n'a pas pris une ride. Toujours est-il que j'aurais bien taillé une bavette avec cette femme de chambre.

Je ne savais pas quoi lire après, alors j'ai sorti tous mes livres de ma PAL et j'ai fait plouf-plouf. C'est tombé sur Un autre jour de Valentin Musso... Alors j'ai commencé La dame en blanc de Wilkie Collins, parce que y a rien à faire: je déteste les contraintes de lectures loisirs, même quand je me les mets à moi-même (et puis il fait beau, les oiseaux chantent, j'ai pas envie de me plonger dans un thriller contemporain qui raconte le malheur et la souffrance des gens, il faut au minimum qu'il y ait le charme désuet de l'ancien temps)

 

[namaeganai]

@nezentrompette la dame en blanc est un de mes livres préférés. Je me réjouis d'en avoir suffisamment oublié pour pouvoir le relire bientôt avec Pierre de lune.

J'ai commencé plusieurs bouquins. J"en ferai la liste quand j'aurai moins la flemme, mais deux semblent déjà excellents

 

[wondermymy31]

Ce week-end j'ai dévoré "a la conquête de l'homme rouge" ainsi que "comment ils ont tué jean seberg"

 

[Elyon_64]

J'ai fini Numérique de Marina et Sergueï Dyachenko, les auteurs de Vita Nostra.
La hype était énorme et... bah j'ai encore une fois vraiment surkiffé ma lecture, qui passe dans le top de mes lectures de l’année. Ça reste assez similaire à Vita Nostra, tout en proposant un nouveau concept et de nouveaux questionnements (les technologies, les médias, l'addiction, la manipulation de masse, les jeux video de plus en plus réalistes).

C'est une thématique qui personnellement me parle beaucoup car je sais que je pourrais clairement me laisser happer par des jeux de VR réalistes jusqu’à en oublier le monde réel, donc j'ai pas mal sympathisé avec notre adolescent, même si c'est quand même une petite merde pour plein de choses

On retrouve les mêmes éléments que Vita Nostra : les ados qui vont se "métamorphoser" (trilogie des métamorphoses en même temps ), un monsieur pas net (le meilleur personnage du livre, clairement), et des concepts métaphysiques chelou. Bref, perso la magie a opéré pour moi une nouvelle fois même si y a des petits moments qui m'ont fait tilter et qui ont pas l'air d’être vraiment montrés comme problématiques.

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Très curieuse de voir ce qu'ils feront pour le troisième, ça va être dur de se renouveler je pense. J'aimerais bien voir aussi ce qu'ils feront en livres adultes (parce qu'apparemment c'est plus "jeunesse" cette trilogie), car ils ont clairement un type de littérature qui me plaît beaucoup.

Changement radical de style, je vais commencer La vie secrète des arbres avant de reprendre le deuxième livre (pavasse) des archives de Roshar de Sanderson.

 

[Bouquineuse_Rêveuse]

Que de bonnes lectures pendant ma semaine de vacances:

Karine Tuil - Les choses humaines
J'ai passé un très bon moment. Les sujets abordés sont très intéressants et d'actualité (consentement, présomption d'innocence, médias...) et j'ai appris plein de choses sur le déroulement des procès. Je recommande !
Les Farel forment un couple de pouvoir. Jean est un célèbre journaliste politique français ; son épouse Claire est connue pour ses engagements féministes. Ensemble, ils ont un fils, étudiant dans une prestigieuse université américaine. Tout semble leur réussir. Mais une accusation de viol va faire vaciller cette parfaite construction sociale.

Eric Emmanuel Schmitt - La nuit de feu (lecture improvisée car trouvé dans une boîte à livres)
Roman très agréable ! J'aime beaucoup cet auteur
À vingt-huit ans, Eric-Emmanuel Schmitt entreprend une randonnée dans le grand sud algérien. Au cours de l’expédition, il perd de vue ses compagnons et s’égare dans l’immensité du Hoggar. Sans eau ni vivres durant dans la nuit glaciale du désert, il n’éprouve nulle peur mais sent au contraire se soulever en lui une force brûlante...

J'ai attaqué Rien ne s'oppose à la nuit de Delphine de Vigan et je suis entrée directement dans l'histoire. J'aime beaucoup et ai commandé tous ses autres livres oups...
"Ma famille incarne ce que la joie a de plus bruyant, de plus spectaculaire, l'écho inlassable des morts, et le retentissement du désastre.
Aujourd'hui je sais aussi qu'elle illustre, comme tant d'autres familles, le pouvoir de destruction du verbe, et celui du silence."

 

[nezentrompette]

J'ai fini Numérique de Marina et Sergueï Dyachenko, les auteurs de Vita Nostra.
La hype était énorme et... bah j'ai encore une fois vraiment surkiffé ma lecture, qui passe dans le top de mes lectures de l’année.

Bon ben: dans ma PAL

Moi j'ai quasi fini La dame blanche de Wilkie Collins. J'ai beaucoup aimé, il y a une atmosphère à la Rebecca de Daphné du Maurier sauf que vers le milieu du bouquin ça éclate, avec beaucoup plus d'événements, les masques tombent. C'est bête à dire, mais je suis triste pour ce livre: il est considéré comme le pionnier des livres policiers, avec de l'intrigue, du suspense, le mal qui n'émane pas d'un inconnu étranger mais qui dort sous ton propre toit, les personnages retors ... Mais depuis il y a énormément d'auteurs qui ont repris le filon (mariage de convention, habitants d'un grand manoir du 19è qui ont pas l'air net, jeune amoureux plein de vertus, la jeune femme badass et son amie/soeur/cousine, frêle petite chose fragile qui plie sous le joug masculin) que La dame blanche se retrouve noyé au milieu alors qu'il a le mérite d'avoir inventé un genre nouveau.

 

[Bouquineuse_Rêveuse]

Je ne connais pas du tout Vita Nostra mais le pitch a l'ait sympa et je vais me laisser tenter Merci pour le conseil !

 

[Melancia]

Alors, alors...j'ai lu L'Affaire Lerouge d'Emile Gaboriau.

Petite mise en perspective de l'histoire : Madame Lerouge vient s'installer à Bougival dans une petite maison coquette. Elle est veuve et vit à son aise. Mais pour le voisinage ce n'est pas une femme de bonne vie. Elle parle beaucoup, reçoit des gens louches, des hommes bien évidemment. Et les sous qu'elle a ils viennent d'où ? Un jour ne répondant pas à la porte, ses amies inquiètes vont chercher les gendarmes qui pénètrent dans la maison. Madame Lerouge a été sauvagement frappée à la tête, elle est décédée. A ce moment entre en action l’inspecteur Lecoq, le juge Daburon et le détective amateur Taburet dit Tirauclair.
Et que vont-ils découvrir ? Du secret de famille en veux-tu en voilà, des relations entre gens de la noblesse et roturière de quartier, entre des fils de et des fils de personne. Du complot, avec de la mère souffrante et mourante. De la jalousie et des parties de jambe en l'air entre maîtresse adorée et épouse bafouée. Du noble, de l'avocat, du policier etc...

Ça fait vaudeville avec portes qui claquent et dialoguent de titi parisien ? Bah...il ne faut pas se méprendre car Emile Gaboriau est considéré comme le père du roman policier moderne bien, bien avant A.C. Doyle et Sherlock Holmes. L'affaire Lerouge est une enquête policière classique mais qui pose déjà des questions avant-gardistes : l'erreur judiciaire et ses conséquences, la femme un peu trop libre avec son corps et son franc parlé, la filiation (mais je suis le fils de qui moi),la peine de mort, la naissance de la police moderne et scientifique etc...
E.Gaboriau introduit des thématiques très modernes et devenues incontournables que ce soit dans les romans mais dans la réalité aujourd'hui dont brosser le portrait psychologique, sociale et culturelle des personnages. Enquêteurs, victimes, coupables, non coupables etc...et c'est très bien fait.

C'est un livre qui date des années 1870-1880 donc style élégant, fin, brillamment désuet du 19ème siècle. C'est aussi le rythme de la province du 19ème (même si Bougival est dans les Yvelines mais pour l'époque c'est le type de ville où les bourgeois parisiens viennent passer l'été dans leur maison de campagne). C'est le contexte du 19ème siècle. Donc le roman par moment manque de rythme et de souffle si on le compare aux romans policiers actuels (sans aller dans les romans type Millénium ou le silence des agneaux).

Mais c'est du roman policier, digne de son nom. Pour info", Maurice Leblanc, père d'Arsène Lupin, et Simenon se sont largement inspirés de la plume policière de Gaboriau tant il a révélé la modernité du roman policier. Ce qui rendit A.C. Doyle jaloux...car on lui parlait régulièrement des livres de Gaboriau.

A découvrir....

 

[nezentrompette]

J'ai lu d'une traite Kim Jiyoung, née en 1982 de Cho Nam-Joo (Corée du Sud)
Pfiou, je vous dis pas la sensation de coup de poing dans la figure que je viens de me prendre.
On a beau savoir qu'en général la condition des femmes n'est pas follichonne (doux euphémisme, mais je développe pas sinon je vais chialer), dans ce récit, la condition de la femme elle te revient en pleine face avec toute sa violence silencieuse et les dégâts invisibles qu'elle peut causer. Pourtant le ton est doux(-amer), y a rien de larmoyant, pas de revendications brutales non plus, les faits sont exposés clairement, sans fioritures, et parlent d'eux-mêmes au final. Il y a beau y avoir une note d'espoir, les progrès des mentalités, la mère de Kim Jiyoung qui est un beau portrait de féministe sur le tard, dans l'ensemble c'est pas bien reluisant.
Kim Jiyoung, c'est le symbole de toutes ces femmes qui s'abandonnent en cours de vie pour se fondre dans le moule bonne fille/bonne épouse/bonne mère et s'effacer face aux porteurs d'un service trois pièces entre les jambes. L'héroïne développe un trouble de la personnalité, métaphore des bouts de soi-même que la femme a tendance à laisser de côté (personnalité, passion, métier) pour les remplacer par de belles briques de convention sociale aptes à combler les failles de la famille et de la société. Au fil des pages, on découvre la vie de Kim Jiyoung, formatée dès l'enfance à subvenir aux besoins des mâles de la famille avant de penser à sa propre personne. L'injustice d'une vie manquée, le refoulement de ses propres aspirations, devoir toujours en faire trois fois plus pour gagner deux fois moins. Un bel aperçu de la vie de femme en Corée du Sud, et un peu ailleurs aussi.