@Vogel En fait, la méthode Zermati ce n'est pas juste déculpabiliser par rapport à la nourriture mais par rapport à toi aussi, ne pas te juger quand tu fais un choix de "trop" manger. Parce que l'idée c'est que oui, ton corps peut manger au-delà du nécessaire et sans faim (notamment pour combler des émotions), mais ce n'est pas si grave car en restant attentive à tes sensations, tu peux faire en sorte que ça n'ait pas vraiment d'impact sur ton poids.
Quant au fait que le corps réclame tout seul la nourriture dont il a besoin, c'est un peu plus subtil que ça. L'idée, c'est que parfois, tu manges des aliments pour autre chose que pour le besoin nutritif de l'aliment, notamment parce qu'il t'apporte un réconfort psychologique (c'est ton aliment préféré, ton aliment doudou donc tu le manges parce que tu as besoin d'un réconfort ; ça te rappelle un souvenir heureux etc.), parce que la culpabilité a pu t'empêcher de manger l'aliment qui devient alors une obsession et tu craques, etc. Il y a plein de raisons qui dépasse le besoin qui font qu'on mange, mais dans tous les cas, si on mange de manière frénétique sans se concentrer sur ses sensations quand on mange l'aliment "pulsionnel" ou "émotionnel", on pourra effectivement ne manger que ça pendant 15 jours et continuer à avoir envie de l'aliment car la pulsion ou l'émotion est toujours là. Le fait de s'autoriser à manger l'aliment mais en le mangeant par petites bouchées sur lesquelles on se concentre aide énormément à atteindre ce stade où justement le corps va "réclamer" autre chose... et surtout, on est en mesure d'entendre ce message du corps! Ce qui n'est pas forcément le cas quand il y a plein d'autres pensées qui s'intercalent entre nous et l'aliment "je suis nulle, je mange comme une grosse donc autant manger jusqu'au bout, etc."
Je pense que c'est là où il y a une différence entre "je me laissais aller à manger ce que je voulais et j'ai pris 14kg" et l'idée de la méthode d'écouter son corps. Car je ne suis pas sûre que la situation dans laquelle tu te trouvais était une écoute du CORPS en lui-même.
Moi personnellement, quand j'ai suivi la méthode (avec le site Linecoaching), j'appliquais déjà une partie des principes mais je ne les avais pas si bien compris. Je croyais que je mangeais du chocolat l'après-midi en bossant parce que mon corps le réclamait et que j'avais besoin d'énergie parce que j'étais fatigué par exemple, et franchement, je pouvais avaler une demi-tablette en un après-midi. Puis en fait, en faisant les exercices et en lisant mieux la méthode, j'ai progressivement réalisé que ce n'était pas que mon corps en avait vraiment besoin mais c'est surtout que mon boulot était très rébarbatif et que j'avais besoin d'un truc agréable pour faire passer la pilule. Ce n'était donc pas mon corps qui le réclamait mais mon esprit. Donc en m'attardant sur chaque carré de chocolat, je pouvais avoir cet effet réconfort sans pour autant finir la tablette. Et progressivement, je suis passée d'une demi-tablette à un ou deux carrés que je laissais fondre dans ma bouche et pour lesquels je me laissais quelques minutes à juste profiter du goût du chocolat au lieu des les engloutir en même temps que j'enchainais les tâches.
Et le fait de faire une cuisine saine est tout à fait compatible aussi parce que tu peux parfaitement choisir volontairement d'acheter des aliments de qualité et manger ceux qui t'attirent vraiment (au lieu de te forcer à manger de la salsifi par principe par exemple, tu vas prendre de l'aubergine ou je ne sais quoi). Simplement, l'idée c'est qu'il ne faut pas t'en vouloir si le vendredi tu as mangé une salade composée et le dimanche au déjeuner puis au goûter tu dévores une brioche au nutella ou une bûche de chèvre entière. Ok, tu l'as fait, maintenant, ton ça peut se rééquilibrer avec le dîner en restant à l'écoute de tes sensations, c'est pas grave!
J'ai fait le programme de Zermati/Apfeldorfer avec la méthode en ligne Linecoaching où tu as accès à des exercices, un forum, des chats avec les fondateurs etc. Et en fait, ce que tu décris de ton comportement alimentaire et des jugements que tu portes sur toi, je l'ai énormément lu dans le forum et les chats, beaucoup de femmes qui faisaient le programme fonctionnaient comme toi et se jugeaient très durement donc à mon avis, il y a quand même des choses intéressantes que tu pourrais en tirer en regardant de plus près la méthode. Pour moi, en vrai, la notion du jugement sur soi est assez centrale dans le programme, c'est pour ça qu'on dit qu'il faut regarder la nourriture de manière plus neutre dans le sens où évidemment qu'il y a sûrement des conservateurs dégueulasses dans tel ou tel truc alors que tel aliment est plus sain, mais ça ne fait pas de toi une personne en échec de manger ces conservateurs dégueulasses parce que tu en avais très envie! Et ne s'interdisant pas strictement un truc qu'on désire parce que "c'est mal", progressivement, l'obsession qu'on peut nourrir pour cet aliment diminue car on sait qu'on peut techniquement y goûter à tout moment, que ce n'est pas un tabou, et sans obsession il y a aussi moins de pulsion et moins de "craquage"!
Enfin, tu avais peut-être déjà compris ça mais je suis intervenue parce que quand je lisais ton dernier message, je me suis dit que ce que tu décrivais ressemblait quand même beaucoup à la méthode et que peut-être que tu n'avais lu que certains des principes!