Ce topic tombe à point nommé.
Grosse période de remise en question en ce moment.
Pour "résumer", j'ai perdu mon papa il y a 6 mois, et depuis je coule. Je me laisse couler, imperceptiblement. Je m'enferme sur moi-même, je ne parle à personne, non pas que je ne le veux pas mais je suis (enfin j'étais) incapable de mettre des mots sur ma douleur. Mettre des mots dessus ça signifie rendre les événements réels, et j'étais incapable de faire ça, d'accepter la perte de mon père, et d'accepter qu'il faille continuer sans lui.
En parallèle depuis quelques semaines (mois?), mon couple se fragilise de plus en plus, on se dispute pour rien, beaucoup de mots assez durs, de reproches et puis des réconciliations, des pseudos solutions mais toujours ce blocage, ce mur qui s'était installé entre nous. Récemment nous nous sommes retrouvés au pied du mur, il voulait me quitter, on s'aime pourtant comme des fous mais ce n'était plus possible pour lui de continuer comme ça, de plus parvenir à se comprendre, à se parler. Grosse claque dans mon esprit.
Mon refus de faire mon deuil (ou ne serait-ce qu'envisager de le faire) c'était comme une chape de plomb invisible en moi, qui s'est étendu de plus en plus, jusqu'à pourrir ma vie amoureuse, ma vie sociale etc. Le fait d'être au bout du rouleau de mon couple m'a forcé à enfin me regarder en face, et j'ai pas du tout aimé ce que j'ai vu, je ne me suis pas reconnue. J'étais vide, complètement au fond du trou. Je me suis demandée où était passée celle que j'étais il n'y encore pas si longtemps que ça...
Alors j'ai pris ça comme une "chance", je peux choisir d'être celle que je veux, j'apprends à faire des choix, à me créer de nouveaux repères, de nouveaux principes, pour reprendre pied et remonter la pente. Un autre événement a agi comme un déclic en moi, alors que je n'ai jamais cru en ce genre de chose, là j'ai eu l'impression de tourner une page en moi, c'était très libérateur.
J'ai enfin pu parler de mon papa avec mon copain, qui est toujours à mes côtés. Je suis toujours aussi triste, mais je ne veux plus que la douleur anesthésie ma vie. ça m'a aussi permis de réaliser que j'ignorais totalement ce qu'était un couple, et comment ça fonctionnait. Je ne m'étais jamais posée ce genre de question, et ce n'est que maintenant et avec lui que je comprends que c'est un travail quotidien.
J'ai encore beaucoup de travail sur moi-même à faire, pour sortir complètement de la "léthargie" dans laquelle j'étais, merci pour vos indications de lecture, je vais essayer de me pencher sur quelques unes !
J'ai essayé de pas trop détaillé (sinon je vais écrire jusqu'à demain), mais à toutes celles qui traversent des moments noirs : laissez vous le temps d'être triste, les gens qui vous aiment seront toujours là quand vous serez prêtes à sortir la tête de l'eau. Et petit à petit on parvient à reprendre sa vie en main, même si ce n'est plus celle qu'on connaissait avant.