Je l'avoue, au début, je n'avais pas même noté sa présence. Je passais à côté sans porter plus d'attention que cela à son existence.
Je l'avoue, il ne m'a pas fallu croiser son regard une première fois pour ressentir l'étincelle d'une (im)parfaite connivence. Il faut dire qu'il n'a pas non plus été spontanément me faire des avances ( ndm: hi hi ).
Mais qu'importe.
Des rumeurs se répandirent. Il avait, semble-t-il, pour moi une certaine attirance.
Flattée par ces "on dit", je trouvais que m'ouvrir à lui serait loin d'être de l'ordre de la potence. Je me laissai alors aller au grès de nos discussions, je découvrit en lui une beauté insoupçonnée jusque là, et son côté hermite éveilla en moi une mystérieuse plaisance.
Mais malgré notre entente, une certaine pudeur nous tenait en abstinence.
Etait-ce donc là un jeu, devez-t-on réellement aller plus loin, ou bien garder une certaine distance?
Comme un château de cartes auquel il manquerait le sommet, nous retenions notre souffle de peur de voir tout s'écrouler. Mais n'est-ce pas profiter de la vie que de s'échapper des rêveries pour se laisser porter par l'insouciance?
Les heures, les jours, les semaines passaient, et cela au même rythme que grandissait en nous le désir d'une romance.
Enfin, une sortie incluant seulement sa présence et la mienne fut fixée d'un commun accord; ainsi je senti s'approcher le moment notre proche "alliance".
Cette après-midi là se déroula dans une certaine euphorie dirigée par l'envie et une explosion de concordances. A la fois à l'aise et en trans, mes jambes vacillaient sous chacun de mes mouvements, tellement était ardent mon corps de la promesse de cette proche délivrance;
Enfin mes doigts pourraient effleurer ses traits si fins, enfin mon visage pourra trouver refuge dans le creux de ses épaules , enfin mes lèvres pourront lui traduire dans un langage muet toute la tendresse que je lui porte... Mais le temps passe, et rien.
Vient le moment de rentrer chez soi. Nous nous asseyons au fond de ce bus, tous deux saoulés d'un bonheur presque accompli, dans un dernier geste de défaillance.
Côte à côte, je sens la chaleur de son bras contre le mien. Après un énième éclat de rire, la parole cède la place à un moment de silence. Cet instant est le bon; le temps semble s'être arrêté, le bus paraît soudainement silencieux et vide, j'ai la gorge nouée et une boule dans le ventre... Je sens mon coeur battre la chamade dans ma poitrine. Je sens qu'il me regarde, alors je tourne la tête vers lui, un sourire (certainement niais) se dessine irrésistiblement sur mon visage qui n'est plus qu'à une dizaine de centimètres du sien. Nous n'arrivons plus à décrocher nos regards. Plus que six centimètres. Je clos mes yeux. Plus que deux centimètres. Je sens son souffle chaud glisser sur ma joue et pour finir... Oh! Divine échéance...
( Depuis, un coup de vent à détruit le château de cartes. Et mon coeur avec. (pour la note "dramatique" !
) )
Désolée pour les quelques maladresses! (Et, oui, j'aime les rimes en "ence"!)