1- Beloved, de Toni Morisson, parce que Toni Morisson a une écriture magnifique, la plus belle que je connaisse, limpide, claire, coulante, avec des métaphores incroyables, pour moi lire du Morisson c'est frôler quelque chose de mystique. Je sors de ses livres avec l'impression flottante d'avoir lu quelque chose d'immense, celle aussi de porter un secret. Quelque chose de très spécial.
2- Journal et Poèmes, de Marie Uguay, pour l'impression stupéfiante de gémellité. C'est presque désagréable de lire mot à mot les pensées de quelqu'un qui nous ressemble autant. Ses livres sont moi.
3- L'entrave, de Colette Pour la voix de Colette et sa musicalité très douce, j'en étais sortie enchantée. Beaucoup plus léger que les deux plus hauts, mais très joli, presque festif. J'aime comment elle écrit l'amour, pour moi son écriture sonne vraie.
4- Isabelle ou l'arrière-saison, de Jean Freustié. D'abord, le thème est risqué mais Freustié l'amène d'une manière si naturelle que tout semble soudain simple. C'est très langoureux comme livre, on sent bien les saisons, le rythme des choses, l'intériorité des personnages.
5- La fin d'un primitif, de Chester Himes, parce qu'il était juste jouissif. Dans la lignée de Fante ou Buck, mais version plus désabusée encore peut-être, c'est très drôle, très désespéré, noir sans du tout devenir glauque.
Vraiment pas loin : La part de feu, de Suzanne Jacob pour la prise de conscience du soi, L'amour humain, d'Andreï Makine pour une prise de conscience aussi mais globale ( j'aime comment il fait sentir l'urgence de se rendre compte, et aussi pour les dimensions politiques, humaines, très fortes. C'est vraiment, vraiment un grand livre. ), La détresse et l'enchantement, de Gabrielle Roy parce que oh ! Gabrielle Roy, c'est juste beau, vieillot, c'est charmant, tout s'enchaine de lui-même, et son parcours ( c'est une autobiographie ) est super intéressant.
La cinquième saison de Delerm pour l'écriture extrêmement sensorielle.