Je veux apporter mon grain de sel sur le fait qu'il est impossible ou quasi impossible de trouver la foi quand on est élevé dans un environnement athée, limite anti-clérical :
Mes parents ont fait un gros rejet de la religion enfant, et sont athées. Petite, j'étais quand même super intriguée par tout ce qui touche à la religion catholique, et j'ai fait du forcing pour pouvoir aller au catéchisme, mes parents ont d'abord refusé, je pense qu'ils ont été horrifiés que je puisse être "enrôlée" là-dedans, puis ils ont accepté, car j'étais aussi pas mal motivée par l'idée d'y être pour passer plus de temps avec mes copines.
J'y suis restée 2-3 ans je crois, j'ai fait ma première communion, et je croyais en Dieu. Petit à petit j'ai perdu la foi, parce que je comprenais de moins en moins les valeurs qu'on voulait m'inculquer, parce que je ne comprenais pas ces femmes qui me disaient que Dieu veut que la femme reste à la maison et exécute tout ce que son mari lui dit de faire. C'est pas comme ça que mes parents m'ont élevé, je trouvais ça super injuste, ça ne collait pas du tout dans ma tête.
La seule chose qui me plaisait dans la religion était qu'une puissance supérieure et invisible puisse veiller sur moi et mes proches. Mais je n'ai jamais eu aucun signe de cette bienveillance, bien au contraire, alors que j'étais la plus gentille et serviable des petites filles. Du coup ça a cassé (je précise aussi qu'avant Dieu, je croyais fortement en l'existence de la déesse Athéna
), et je me suis détournée de la religion. Maintenant, je suis même plutôt circonspecte et sur mes gardes, et je pense que les religions ont été crées pour rassurer les hommes sur les sujets qui nous font peur, comme la mort.
Mon copain, qui a eu une éducation catholique classique (il est allé jusqu'à la profession de foi, sous la pression de ses parents), fait un gros gros rejet de la religion, il a vraiment toutes les religions en horreur. Donc là dessus, je sais que nos enfants auront une éducation athée (pas dans le sens "bouh la religion ça pue", j'ai eu une éducation athée et on ne m'a jamais dit ça, mais plutôt dans le sens absence de religion sous notre toit). Mais j'aborderai la question de la religion quand ils seront en âge de comprendre / questionner, en leur expliquant ce qu'on pense, et en détaillant les principales religions qui existent (même s'ils verront ça plus tard à l'école).
Après, s'ils trouvent leur compte dans une religion, je sais que mon copain le vivra mal, mais moi j'espère que je pourrais les soutenir quoi qu'ils choisissent (sauf si ça verse vraiment dans l’extrémisme ou le sectaire, faut pas déconner
, et tant que ça reste dans la tolérance et le respect des différences).
Un jeune enfant ne peut pas encore exprimer ce qu'il pense, ce qu'il veut pour lui, je trouverai ça injuste, de mon point de vue, de le baptiser (= l'inscrire sur les listes de l’Église catholique), alors que si on lui avait laissé le choix il se serait peut-être tourné vers une autre religion, ou aucune. J'imagine qu'il est plus simple de se reconvertir quand on est inscrit nulle part que si on est sur les listes catholiques. Déjà moi qui suis athée je suis officiellement catholique car je suis dans leurs registres, et je suis en colère car je n'ai jamais choisi ça (j'ai été baptisée à ma naissance, sous menace des grands-parents sur mes parents
).
Leur dire "pour le moment tu fais ton parcours catholique, et quand tu seras ado tu choisiras", je trouve ça presque faux parce qu'on a déjà choisi sa foi pour lui en attendant
.
Dans un autre topic il y a quelques jours je disais que je n'aime pas la politisation des enfants, qu'ils n'ont pas à être emmenés dans des meetings, des manifs, c'est comme si on les emmenait à la messe. On choisit quelque chose pour eux avant qu'ils ne puissent faire leurs propres choix, je trouve ça malsain. Partager ses valeurs, oui, qu'on retrouve ces valeurs dans un parti ou une religion, ok, mais imposer une religion ou un parti à un enfant, personnellement ça ne sera pas pour moi. Je préfère qu'ils aient champ libre à ce propos, et qu'ils écrivent leur propre histoire avec la religion ou la politique quand ils seront en âge de le faire et de choisir (et s'ils changent d'avis entre temps, au moins ce sera véritablement leur erreur, pas celle imposée par leurs parents). C'est ma définition de l'ouverture d'esprit.
Ensuite, pour le baptême adulte, au contraire, je trouve que c'est une très bonne chose. Car le baptême adulte requiert un apprentissage préalable de la foi, qui donne tout le temps de se recentrer là-dessus et voir si c'est effectivement ce qu'on veut ou non. Le baptême enfant, l'enfant ne le veut pas, il n'a pas choisi, il n'a pas eu le temps d'avoir un apprentissage spirituel préalable.
Oui le baptême adulte prend des mois, mais encore heureux, je trouve que c'est important d'être certain de sa foi, d'avoir la connaissance de sa religion avant de se convertir. Et quelle joie c'est d'être baptisé au bout de ce chemin ! J'ai connu une femme qui a été baptisée à l'âge adulte, et ça a été une vraie joie pour elle de suivre ce parcours, parce qu'elle l'avait choisi !
Je ne suis pas d'accord quand tu dis @hecate-hedog quand tu dis que le baptême enfant n'engage à rien, comme je le disais plus haut, on est inscrit à vie sur les registres catholiques, à moins d'effectuer des démarches compliquées pour ne plus l'être. Je trouve ça plus désagréable de faire des démarches pour retrouver sa liberté religieuse car on t'a imposé quelque chose que tu ne voulais pas, plutôt que de suivre un chemin pour trouver sa foi.