Je suis dépitée pour deux couples d'amis (deux situations très similaires pour les deux couples qui ont eu leur bébé quasi au même moment):
ils ont vécu ensemble deux an et demi, elle voulait être mère depuis toujours, elle l'a convaincu de lancer les essais (en arguant que ça pouvait prendre du temps). Ben ça a marché du premier coup. Il avait des doutes sur son envie d'être père durant la grossesse, à la naissance il n'a rien ressenti. Il a fait sa part de logistique au départ mais rien au niveau émotionnel. Puis plus lé bébé pleurait dans ses bras, moins il s'attachait, plus c'est la maman qui s'en occupait et plus lui a démissionné.
Là il déteste cet enfant qui les a tant séparé avec sa copine (parce qu'ils ne se comprennent plus, son naturel pessimiste et mélancolique ne plait plus du tout à Mme et le côté bisounours, tout va toujours bien aller de Mme ne convainc plus M), il n'arrive plus à s'en occuper et sa copine a peur de laisser le bébé seul avec lui.
Bon ben on sent que la séparation ne va pas tarder, qu'il va assumer un premier temps ses obligations paternelles, mais il pense à renoncer à ses droits parentaux (pour que l'enfant puisse avoir un père mieux qu'il ne l'est).
A titre individuel je les comprends: ils souffrent vraiment, ils ne voulaient pas vraiment être parents, ils regrettent et ils ont cédé aux envie de maternité de leur copine sans en être moteur et ils se retrouvent coincés dans une situation non voulue.
Mais à titre collectif, ce genre de situation arrive tellement souvent qu'il faudrait quand même prendre au sérieux la paternité: que les hommes aient accès à une contraception facile et répandue, qu'ils aient des groupes de paroles, des émissions là dessus pour parler du fait que gérer sa contraception est important, qu'ils aient des modèles de paternité heureuse, qu'ils aient des séances de préparation à la paternité obligatoire et un congé paternité long et obligatoire dès la naissance (et pas à prendre 6 mois plus tard).
Je les plains tous: eux et leur culpabilité de ne pas réussir à aimer un bébé, leur situation inextricable et elles qui se retrouvent mères célibataires à quelques mois de vie de leur enfant alors qu'elles rêvaient d'une vie de famille heureuse.