Je me permets de passer une tête au sujet du questionnement actuel parce que c'est une chose qui fait beaucoup débat dans mon milieu pro depuis un moment (enseignement supérieur et recherche).
Il y a quelques mois, il y a eu un tollé sur Twitt*r suite à la publication d'une vidéo dans laquelle on voyait une chercheuse en mathématiques appliquées intervenir lors d'un colloque. Elle était sur scène, avec un micro...et avec son fils de 2 ans dans les bras parce qu'il était malade et qu'elle s'était retrouvée à la dernière minute à ne pas savoir quoi faire entre annuler sa venue au colloque ou rester chez elle garder son enfant.
Vous vous doutez que si la question s'est posée en ces termes, c'est qu'elle n'avait visiblement pas de solution de garde. Je ne connais pas sa situation personnelle mais on peut supposer que si conjoint·e il y a, iel ne pouvait pas garder l'enfant, que la structure d'accueil habituelle (crèche ou assistante maternelle) a dû le refuser du fait de sa maladie et qu'aucun proche n'était dispo.
Les commentaires étaient globalement répartis ainsi : ceux émanant principalement de femmes, qu'elles soient mères ou non, étaient compréhensives et dénonçaient cette situation très récurrente pour les chercheurs et plus majoritairement pour les chercheuses. Ceux émanant principalement d'hommes insultaient l'intervenante du colloque en lui disant qu'ils ne venaient pas à une conférence scientifique pour voir "un môme".
L'exemple dont je parle tient de l'exception en ce qui concerne cette personne et il n'est donc pas à mettre sur le même plan que quelqu'un qui ramène systématiquement son enfant au travail
En revanche, d'un point de vue structurel, cet exemple traduit une problématique bien ancrée dans la société, problématique touchant majoritairement les femmes qui pour beaucoup sont obligées, si elles veulent maintenir leur activité professionnelle, de jongler de manière parfois totalement hasardeuse avec leurs enfants ce qui peut amener à cette situation : parler devant un amphi bondé avec un bébé dans les bras.
Dans l'enseignement sup, qui est le milieu que je connais le mieux, c'est quelque chose d'assez fréquent et oui, il arrive qu'un·e prof vienne faire cours avec son enfant dans la salle. Ce n'est pas normal, effectivement, mais dans ce cas, ce n'est pas les parents qui sont à blâmer je pense mais un dispositif qui les empêche de fonctionner autrement